Les 5 records du cours de l’or de 2003 à 2023

Rappel : quels sont les facteurs qui influencent le prix de l’or ?

L’or doit sa qualité de valeur refuge à son caractère contracyclique : il ne perd pas de valeur en période de crise. Au contraire, les tensions et incertitudes à l’échelle mondiale sont les principaux dénominateurs communs des hausses du cours du métal jaune. L’explication est simple : dans ce type de situation, les investisseurs se tournent vers une valeur sûre à des fins de protection. Ils privilégient l’achat d’or bien sûr, mais aussi d’autres métaux précieux tels que l’argent, le palladium ou encore le platine. Dans ce cas, les prix augmentent.

  • Même si ce n’est pas une science exacte, voici les facteurs susceptibles de faire grimper le cours de l’or jusqu’à des niveaux records, de manière conjointe ou non :
  • L’offre et la demande en or physique (pièces, lingots) ;
  • Les crises économiques ;
  • Les politiques monétaires des banques centrales (baisse des taux d’intérêt) ;
  • Les tensions géopolitiques voire la guerre ;
  • L’inflation ;
  • La dévaluation d’une monnaie comme le dollar ou l’euro…

À l’inverse, certaines circonstances sont moins favorables au cours de l’or : lorsque les banques centrales (comme la Fed aux États-Unis) décident d’augmenter les taux d’intérêt, le marché est plus « optimiste » et investisseurs privilégient les obligations.

1 022 € l’once en 2010 : début de la crise de la dette dans la zone euro

À la suite de la crise des subprimes de 2008, la zone euro connaît sa propre crise des dettes publiques. Tout commence en Grèce en 2009 : le nouveau gouvernement révèle que les chiffres des comptes publics communiqués par les précédents dirigeants ne sont pas conformes à la réalité. Le déficit à 12,7 % et la dette de 113 % du PIB sont bien plus importants que prévu. Conséquence de ce manque de transparence : la note de la Grèce dégringole en-dessous du A, ce qui en fait le premier pays européen à subir une telle baisse. Le gouvernement décide ensuite de mettre en place une politique d’austérité mais qui n’empêche pas les tensions dans la zone euro… ni les inquiétudes des investisseurs, qui craignent une récession. Ainsi, au même moment, le cours de l’or atteint une moyenne mensuelle record de 1 022 euros l’once.

1 328 € l’once en 2011 : le krach des bourses européennes

L’année 2011 n’est guère plus reluisante pour les économies européennes qui subissent une tempête boursière. Malgré la création du Fonds européen de stabilité financière (FESF) et la mise en place de plans de sauvetage, la crise se propage à d’autres États. Elle affecte notamment l’Espagne, qui vient de subir l’éclatement de la bulle de l’immobilier. La Grèce n’est pas non plus sortie d’affaire et prend de nouvelles mesures d’austérité. En parallèle, des rumeurs de fortes pertes courent sur certaines banques françaises, dont la Société Générale, suscitent des inquiétudes sur les marchés. Et ce qui devait arriver arriva : le cours du métal jaune en euros continue de monter en passant la barre des 1 300 € l’once. La même année, on relève aussi un record pour le cours de l’or en dollars : le prix de l’once passe à 1 922 dollars.

1 224 € l’once en 2016 : les Britanniques disent oui au Brexit

Shocking. Le 23 juin 2016, les résultats du référendum tombent : 52 % des Britanniques ont dit oui à la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne. Un coup de massue pour l’Europe… et la suite va vous étonner (ou pas). C’est simple, avec un tel résultat, tout est réuni pour créer un contexte favorable au cours de l’or. L’économie du Royaume-Uni et celle de l’Union Européenne sont menacées, la livre sterling chute… de quoi exacerber les inquiétudes de chaque côté de la Manche et bien au-delà. Aussi, les investisseurs européens ont un regain d’intérêt pour l’or et délaissent l’immobilier, fragilisé par la crise de 2008. À cette période, on observe une forte hausse de la demande en or : + 39 % pour les lingots en Angleterre. La valeur refuge n’a jamais aussi bien porté son nom ! Et c’est pourquoi le cours de l’or atteint une autre moyenne record de 1 224 € l’once, après le référendum du Brexit.

Pandémie de Covid-19 : nouveau record à 1 708 € l’once

Après la crise économique, la crise sanitaire. Pour le marché de l’or, l’année 2020 fut historique et particulièrement faste, dans un contexte inédit d’incertitudes. Il faut dire qu’à la même période, les tensions géopolitiques et commerciales se cumulent dans le monde. Ajoutez à cela une pandémie et des périodes de confinement, et toute l’économie mondiale est perturbée. Logiquement, les investisseurs sont inquiets (qui ne l’a pas été ?) et se tournent vers les valeurs refuges. En France aussi, un sondage révèle que les épargnants cherchent des moyens d’investissement plus rassurants comme l’immobilier (13 % contre 4 % avant la crise)…et l’or (à 7 % contre 1 %). Dès la fin du mois de janvier 2020, un premier record se profile pour le cours de l’or, à 1 438 € l’once. Puis il suit une tendance à la hausse le reste de l’année pour dépasser les 1 700 € l’once en août. En dollars, le prix de l’once passe la barre des 2 000.

Invasion de l’Ukraine par la Russie : 1 830 € l’once

Le 24 février 2022, la Russie lance sa première attaque contre l’Ukraine. À lui seul, le début d’une telle guerre aux portes de l’Europe est une raison suffisante pour se ruer vers l’or : le jour même de l’invasion, l’once a atteint le prix de 1 769 €. Entre chute de l’euro et gel des avoirs de la Banque Centrale Russe en Europe, toutes les conditions sont réunies pour se réfugier dans les métaux précieux. Si bien que dès le mois de mars, le cours de l’or atteint un niveau historique à 1 800 € l’once. En parallèle, le prix de l’or en dollars fut moins réactif mais a tout de même tutoyé la barre de 1 900 dollars.