{"id":2184,"date":"2021-11-09T13:53:01","date_gmt":"2021-11-09T12:53:01","guid":{"rendered":"https:\/\/www.veracash.com\/fr\/blog\/?p=2184"},"modified":"2023-06-27T12:17:26","modified_gmt":"2023-06-27T10:17:26","slug":"mirage-cac40","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.veracash.com\/fr\/blog\/mirage-cac40","title":{"rendered":"Cours du CAC40 : le niveau record est-il un mirage ?"},"content":{"rendered":"
[vc_row][vc_column width=\u00a0\u00bb1\/1″][vc_column_text uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb158363″]Le 3 novembre 2021, le CAC40 franchissait la barre symbolique des 6950 points, d\u00e9passant ainsi le plus haut niveau jamais atteint par l’indice parisien depuis sa cr\u00e9ation en 1988.\u00a0<\/span><\/p>\n Il n’en fallait pas davantage pour que commentateurs et experts de la sph\u00e8re financi\u00e8re se gargarisent de la <\/span>bonne sant\u00e9 \u00e9conomique<\/b> de la maison France et renouvellent leurs appels au bon sens populaire en enjoignant les \u00e9pargnants \u00e0 investir en bourse pour profiter de la cur\u00e9e.\u00a0<\/span><\/p>\n Et c’est vrai qu’on peut \u00eatre tent\u00e9 de croire que la bourse est plus que jamais le march\u00e9 de r\u00e9f\u00e9rence o\u00f9 <\/span>placer ses \u00e9conomies<\/b> pour contrer l’inflation grandissante<\/a> et <\/span>faire fructifier son capital<\/b>.<\/span><\/p>\n Sauf que tout cela est trompeur.<\/span><\/p>\n Sans vouloir \u00eatre provocateur (ou alors un tout petit peu), il faut bien reconna\u00eetre que la valeur du CAC40 ne correspond pas \u00e0 grand chose de concret. Rappelons tout de m\u00eame que l’indice a \u00e9t\u00e9 cr\u00e9\u00e9 en 1988<\/a> (juste apr\u00e8s le krach de 1987) avec une valeur de d\u00e9part totalement arbitraire de 1000 points.\u00a0<\/span><\/p>\n Pourquoi 1000 points ?\u00a0<\/span><\/p>\n Pourquoi pas.\u00a0<\/span><\/p>\n Depuis lors, cette valeur a \u00e9volu\u00e9 au gr\u00e9 de fluctuations qu’on s’est efforc\u00e9 de garder au plus pr\u00e8s de l’\u00e9volution des march\u00e9s. Mais la r\u00e9alit\u00e9 c’est que la valeur du CAC40 ne refl\u00e8te pas vraiment la sant\u00e9 financi\u00e8re de l’\u00e9conomie fran\u00e7aise ; elle est plut\u00f4t issue d’un calcul relativement complexe<\/a>.<\/span><\/p>\n Ainsi, le nombre de points de l’indice parisien d\u00e9pend non seulement de la <\/span>valorisation des soci\u00e9t\u00e9s<\/b> qui le composent, mais aussi d’un certain nombre de facteurs d’ajustement et de crit\u00e8res de pond\u00e9ration d\u00e9termin\u00e9s par le <\/span>Conseil scientifique des indices<\/span><\/a> (conseil d’experts charg\u00e9s de fixer trimestriellement la composition du CAC40), dont les membres peuvent d\u00e9cider l’application ou non en disposant d’une certaine marge d’appr\u00e9ciation. En clair, sans \u00eatre totalement une estimation au doigt mouill\u00e9, on reste tout de m\u00eame dans le domaine de l’approximation consensuelle.<\/span><\/p>\n Malgr\u00e9 ses r\u00e9cents records, l’indice parisien ne montre pas une progression aussi spectaculaire qu’on voudrait bien le laisser croire. D’ailleurs, si tout le petit monde de la finance s’est auto-congratul\u00e9 au d\u00e9but du mois de novembre 2021 en voyant le CAC40 retrouver ses niveaux de septembre 2000, il ne faut pas oublier que \u00e7a signifie aussi tout simplement qu’en plus de deux d\u00e9cennies, le CAC40 a juste gagn\u00e9… 0%. En d’autres termes, un \u00e9pargnant qui aurait achet\u00e9 l’indice le 4 septembre 2000 \u00e0 6922 points aurait enfin pu rentrer dans ses frais apr\u00e8s 21 ans et 2 mois d’attente.<\/span><\/p>\n Mais ne boudons pas notre plaisir, et prenons les 7000 points que l’indice nous offre \u00e0 l’heure de la r\u00e9daction du pr\u00e9sent article. En le rapportant au niveau du CAC \u00e0 sa cr\u00e9ation, on constate donc une belle progression de 600% en 33 ans. On pourrait s’en f\u00e9liciter. Mais l\u00e0 encore, si on reste objectif, cela correspond plus ou moins au r\u00e9sultat d’un <\/span>placement \u00e0 int\u00e9r\u00eats compos\u00e9s \u00e0 6% par an<\/b>. Et si on tient compte de l’inflation, le rendement est encore moins flamboyant. N’oublions pas qu’\u00e0 la fin des ann\u00e9es 80 et surtout au tout d\u00e9but des ann\u00e9es 90 (pour rester dans les placements \u00e0 long terme), on pouvait par exemple souscrire \u00e0 des contrats d’assurance-vie d\u00e9livrant 7,5 \u00e0 8% par an<\/a>. Lesquels constituent aujourd’hui de vrais tr\u00e9sors pour ceux qui les d\u00e9tiennent encore.<\/span><\/p>\n Enfin, notons \u00e9galement qu’un r<\/span>\u00e9cent rapport portant sur le \u00ab\u00a0rendement\u00a0\u00bb r\u00e9el de l’or <\/a><\/span>sur les 50 derni\u00e8res ann\u00e9es montre une progression annuelle moyenne sup\u00e9rieure \u00e0 8% pour le m\u00e9tal pr\u00e9cieux.\u00a0<\/span><\/p>\n En fait, le CAC40 \u00e9volue surtout en fonction du comportement des valeurs qui le composent, en l’occurrence celles des <\/span>40 plus grosses soci\u00e9t\u00e9s<\/a> cot\u00e9es \u00e0 la Bourse de Paris (sur un total de plusieurs centaines). Non seulement la bonne ou mauvaise sant\u00e9 de ces entreprises ne saurait pr\u00e9juger de la vigueur de la totalit\u00e9 des autres valeurs cot\u00e9es \u00e0 Paris, mais la composition elle-m\u00eame du CAC40 peut varier en fonction des r\u00e9sultats de ces 40 majors.<\/span><\/p>\n En effet, on l’a dit, seules les meilleures soci\u00e9t\u00e9s cot\u00e9es se voient offrir une place au sein du prestigieux indice ; et celles dont les r\u00e9sultats s’av\u00e8rent insuffisants en sont tout simplement \u00e9cart\u00e9es au profit d’autres plus performantes qui n’attendent que cela pour briller enfin \u00e0 leur tour (m\u00eame si c’est parfois de mani\u00e8re tr\u00e8s fugitive).<\/span><\/p>\n Ainsi, seules 19 valeurs du CAC40 actuel sont pr\u00e9sentes depuis 1988, tandis que les places restantes ont \u00e9t\u00e9 occup\u00e9es de mani\u00e8re plus ou moins durable par plus d’une soixantaine d’autres entreprises. Certaines ann\u00e9es ont vu le remplacement de 7 ou 8 soci\u00e9t\u00e9s au sein de l’indice parisien, qui ont pu repr\u00e9senter jusqu’\u00e0 30% de sa valeur. Autant dire qu’on a fait mieux en termes de stabilit\u00e9.<\/span><\/p>\n En clair, le CAC40 n’est pas un reflet de l’\u00e9tat de la Bourse, mais juste de ses meilleurs \u00e9l\u00e8ves qui constituent une (petite) minorit\u00e9 relativement fluctuante. Vouloir <\/span>inciter les \u00e9pargnants \u00e0 investir<\/b> sur les actions cot\u00e9es en prenant les performances des meilleures comme seules r\u00e9f\u00e9rences, c’est comme vanter la rentabilit\u00e9 du Loto en montrant la seule r\u00e9ussite des gagnants.<\/span><\/p>\n Enfin, certains pros\u00e9lytes de l’investissement boursier mettent en avant le c\u00f4t\u00e9 \u00ab\u00a0patriotique\u00a0\u00bb de l’op\u00e9ration. Acheter des actions fran\u00e7aises, cela reviendrait \u00e0 soutenir directement l’\u00e9conomie du pays, montrer la confiance que l’on a dans le <\/span>potentiel industriel et commercial<\/b> de la nation, croire en un avenir radieux de richesse et de prosp\u00e9rit\u00e9 qui profiterait au final \u00e0 toute la population dont le regard baign\u00e9 de f\u00e9licit\u00e9 pourrait enfin se tourner vers des lendemains qui chantent.<\/span><\/p>\n Mais en fait, non.<\/span><\/p>\n Certes, la <\/span>valorisation totale des soci\u00e9t\u00e9s<\/b> cot\u00e9es au CAC40 repr\u00e9sente plus ou moins 75% du PIB fran\u00e7ais (environ 2200 milliards d’euros) mais seuls 30% de leur chiffre d’affaires est r\u00e9alis\u00e9 en France. En r\u00e9alit\u00e9, l’essentiel de la progression de ces entreprises s’effectue \u00e0 l’\u00e9tranger, et pour moiti\u00e9 au moins en Chine, en Inde et au Br\u00e9sil. Pourquoi ? Tout simplement parce que ce sont les pays qui, aujourd’hui, affichent les plus <\/span>forts taux de croissance<\/b>, ce qui attire \u00e9norm\u00e9ment les capitaux des pays comme la France qui n’ont plus beaucoup de marge de progression sur leur propre march\u00e9 int\u00e9rieur.<\/span><\/p>\n Disons-le clairement, si le luxe, la technologie ou encore le savoir-faire p\u00e9trochimique fran\u00e7ais se vendent bien, c’est principalement \u00e0 l’\u00e9tranger. Et c’est cela qui fait grimper l’indice parisien. Rien \u00e0 voir avec une \u00e9ventuelle <\/span>bonne sant\u00e9 \u00e9conomique<\/b> du <\/span>march\u00e9 fran\u00e7ais<\/b>.<\/span><\/p>\n Pour conclure, qu’il soit au plus haut ou au plus bas, le CAC40 n’est rien de plus qu’un indice dont la port\u00e9e reste limit\u00e9e et qui ne peut, au mieux, que refl\u00e9ter l’\u00e9tat de sant\u00e9 g\u00e9n\u00e9ral des fleurons de l’<\/span>\u00e9conomie fran\u00e7aise<\/b>. Il ne peut m\u00eame pas donner r\u00e9ellement d’information sur la pertinence d’un investissement en bourse, y compris concernant les <\/span>40 meilleures valeurs<\/b> de la place parisienne puisqu’une progression positive globale du CAC peut en r\u00e9alit\u00e9 masquer une tr\u00e8s grande disparit\u00e9 de performances entre les soci\u00e9t\u00e9s qui composent l\u2019indice.\u00a0<\/span><\/p>\nLe niveau du CAC40 est arbitraire<\/span><\/h2>\n
Les performances du CAC40 ne sont pas exceptionnelles<\/span><\/h2>\n
Le CAC40 ne repr\u00e9sente que les meilleurs \u00e9l\u00e8ves<\/span><\/h2>\n
Le CAC40 ne repr\u00e9sente pas l’\u00e9conomie fran\u00e7aise<\/span><\/h2>\n
Les variations globales du CAC40 ne doivent pas guider l’investissement sp\u00e9cifique<\/span><\/h2>\n