{"id":440,"date":"2019-06-26T17:07:58","date_gmt":"2019-06-26T15:07:58","guid":{"rendered":"https:\/\/www.veracash.com\/fr\/blog\/?p=440"},"modified":"2023-04-27T14:04:20","modified_gmt":"2023-04-27T12:04:20","slug":"qui-est-responsable-du-processus-de-creation-monetaire","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.veracash.com\/fr\/blog\/qui-est-responsable-du-processus-de-creation-monetaire","title":{"rendered":"Qui est responsable du processus de cr\u00e9ation mon\u00e9taire ?"},"content":{"rendered":"
[vc_row][vc_column][vc_column_text uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb131223″]<\/p>\r\n

Quelques d\u00e9finitions<\/h2>\r\n

La monnaie fiduciaire<\/b>, c\u2019est la monnaie sonnante et tr\u00e9buchante, soit les r\u00e9serves de billets et de pi\u00e8ces, dont la valeur repose uniquement sur la confiance qu\u2019on leur attribue.<\/p>\r\n

La monnaie scripturale <\/b>correspond aux sommes d\u00e9pos\u00e9es sur les comptes bancaires. Elle circule par le biais de moyens de paiement scripturaux, soit de mani\u00e8re totalement digitalis\u00e9e (virements, pr\u00e9l\u00e8vements, cartes) soit par ch\u00e8que. Lorsque vous retirez de l\u2019argent \u00e0 un distributeur automatique, la monnaie scripturale devient monnaie fiduciaire.<\/p>\r\n

La masse mon\u00e9taire<\/b>, elle, est le total de tous les actifs mon\u00e9taires en circulation dans une \u00e9conomie, \u00e0 tout moment. Elle est compos\u00e9e d\u2019agr\u00e9gats (M1, M2 et M3) qui indiquent le niveau de liquidit\u00e9 des agents \u00e9conomiques.<\/p>\r\n

Qui cr\u00e9e la monnaie ?<\/h2>\r\n

La monnaie est command\u00e9e par les banques centrales et produite par des imprimeries de billets d\u2019\u00c9tat ou priv\u00e9es.<\/p>\r\n

Les r\u00e9serves de billets et de pi\u00e8ces, ou bien ce qu\u2019on appelle la monnaie fiduciaire<\/b>, d\u00e9pendent r\u00e9ellement du syst\u00e8me de l\u2019offre et de la demande. Si les banques commerciales ont besoin de monnaie liquide pour leurs op\u00e9rations et leurs distributeurs de billets, elles la commandent tout simplement aupr\u00e8s des banques centrales sur la valeur de leurs comptes de r\u00e9serve. Il est important de se souvenir que la monnaie n\u2019a aucune valeur propre ou intrins\u00e8que, au-del\u00e0 du papier sur lequel elle est imprim\u00e9e – donc il importe peu que le compte de r\u00e9serve d\u2019une banque ne soit qu\u2019un num\u00e9ro sur un \u00e9cran d\u2019ordinateur ou sous forme de tokens, car cela repr\u00e9sente quand m\u00eame un actif de la banque. Seule la confiance qu\u2019on lui attribue repr\u00e9sente sa valeur.<\/p>\r\n

La masse mon\u00e9taire<\/b>, quant \u00e0 elle, est toute autre chose. Les gouvernements et les banques centrales peuvent contr\u00f4ler la masse mon\u00e9taire par le biais de taux d\u2019int\u00e9r\u00eats plus ou moins bas. Des taux d\u2019int\u00e9r\u00eats bas encouragent la cr\u00e9ation de cr\u00e9dit, soit de monnaie scripturale<\/b>, et de facto, intensifient la masse mon\u00e9taire, alors que des taux d\u2019int\u00e9r\u00eats hauts d\u00e9couragent la cr\u00e9ation de cr\u00e9dit et r\u00e9duisent la masse mon\u00e9taire.<\/p>\r\n

Pour terminer, il est n\u00e9cessaire de bien comprendre que seul 7% de la masse mon\u00e9taire euro est compos\u00e9 de billets en circulation<\/b>, soit de monnaie fiduciaire. Ainsi, 90% des transactions se font aujourd\u2019hui en monnaie scripturale, de mani\u00e8re totalement virtualis\u00e9e. Le risque, c\u2019est que si un bank run doit se produire, vous rencontrerez tr\u00e8s probablement des difficult\u00e9s \u00e0 retirer de la monnaie fiduciaire (liquide) avec votre carte bancaire, et donc ne pas avoir acc\u00e8s \u00e0 l\u2019argent sur votre compte.<\/p>\r\n

L’effet \u00ab\u00a0planche \u00e0 billet\u00a0\u00bb : comment les banques cr\u00e9ent de la monnaie ?<\/h2>\r\n

Au cas o\u00f9 vous ne le sauriez pas, la cr\u00e9ation mon\u00e9taire provient de l\u2019octroi de cr\u00e9dit. Donc, de la dette. Ce proc\u00e9d\u00e9 qui consiste \u00e0 engendrer de la monnaie \u00e0 partir de la dette, c\u2019est ce que l\u2019on appelle la cr\u00e9ation mon\u00e9taire ex-nihilo<\/b>. 90% de la monnaie \u00e9mise par les banques ne sont que des reconnaissances de dette<\/b>.<\/p>\r\n

L\u2019on croit souvent que les d\u00e9p\u00f4ts des clients servent \u00e0 financer les cr\u00e9dits ; et si ce fut le cas pendant un temps, ce n\u2019est plus tout \u00e0 fait la norme \u00e0 l\u2019heure actuelle. Les banques cr\u00e9ent \u00e0 la fois la monnaie pr\u00eat\u00e9e et la monnaie d\u00e9pos\u00e9e : c\u2019est ce qu\u2019on appelle de la comptabilit\u00e9 en partie double. Si la banque inscrit un actif \u00e0 son bilan (un pr\u00eat), elle est oblig\u00e9e en contrepartie d\u2019y inscrire un passif (un d\u00e9p\u00f4t). De fait, ce n\u2019est pas le d\u00e9p\u00f4t qui donne naissance au cr\u00e9dit, mais bien l\u2019inverse. Et m\u00eame si, une fois rembours\u00e9, l\u2019argent cr\u00e9\u00e9 initialement est annul\u00e9, les int\u00e9r\u00eats, eux, restent dans le syst\u00e8me. Comme disait l\u2019\u00e9conomiste Joseph Schumpeter : \u201cIl est bien plus r\u00e9aliste de dire que les banques \u2018cr\u00e9ent\u2019 du cr\u00e9dit, c\u2019est-\u00e0-dire qu\u2019elle cr\u00e9ent un d\u00e9p\u00f4t dans l\u2019acte de pr\u00eater, plut\u00f4t que d\u2019avancer qu\u2019elles pr\u00eatent les d\u00e9p\u00f4ts qui leur ont \u00e9t\u00e9 confi\u00e9s<\/i>\u201d.<\/p>\r\n

Et dans le cas o\u00f9 le pr\u00eat ne peut \u00eatre enti\u00e8rement acquitt\u00e9 par le pr\u00eateur, la banque se rembourse elle-m\u00eame : soit en s\u2019appropriant les biens que le pr\u00eat a servi \u00e0 acheter, soit en faisant jouer l\u2019assurance que le pr\u00eateur a lui-m\u00eame pay\u00e9e, en sus des int\u00e9r\u00eats.<\/p>\r\n

Par le biais de ces cr\u00e9dits, elles cr\u00e9ent des d\u00e9p\u00f4ts, qui eux-m\u00eames cr\u00e9ent \u00e0 nouveau du cr\u00e9dit par les fonds propres de la banque. Pour illustrer ce concept, pensez \u00e0 un serpent qui se mord la queue, ou au paradoxe de l\u2019oeuf et de la poule…<\/p>\r\n

En somme, du n\u00e9ant, elle cr\u00e9e de la dette.<\/p>\r\n

La cr\u00e9ation mon\u00e9taire ex-nihilo est une anomalie<\/h2>\r\n

Pendant des mill\u00e9naires, la monnaie servait uniquement de moyen d\u2019\u00e9change et de communication. C\u2019est la s\u00e9dentarisation et l\u2019\u00e9tatisation de notre monnaie, devenue monnaie fiat<\/b> (du Latin \u201cqu\u2019il en soit ainsi<\/i>\u201d), qui nous ont \u00e9loign\u00e9s de celle-ci.<\/p>\r\n

Toutes les monnaies fiat sont sujettes aux manipulations d\u2019une portion d\u2019individus \u00e9minents : leurs cours baissent, montent, grimpent, \u00e9clatent\u2026 Et lorsqu\u2019une nouvelle technologie financi\u00e8re r\u00e9volutionnaire appara\u00eet, on veut lui coller les m\u00eames attributs compromis<\/a>.<\/p>\r\n

Notre monnaie ne devrait pas \u00eatre un instrument de sp\u00e9culation. Notre syst\u00e8me financier ne devrait pas \u00eatre un pari<\/a>.<\/p>\r\n

\r\n

\u201cPour montrer les impacts [des int\u00e9r\u00eats compos\u00e9s] sur la monnaie sur le long terme, l\u2019on peut utiliser le c\u00e9l\u00e8bre exemple du centime de Joseph, investi en l\u2019an 0 \u00e0 5% de taux d\u2019int\u00e9r\u00eats. En 2000, ce centime vaudrait l\u2019\u00e9quivalent de 500 milliards de boules d\u2019or pesant le poids de la terre, au prix de l\u2019or cette ann\u00e9e. Sans les int\u00e9r\u00eats compos\u00e9s, cette somme \u00e9quivaudrait 1,01\u20ac.\u201d<\/p>\r\n<\/blockquote>\r\n

Margrit Kennedy, \u00e0 propos des int\u00e9r\u00eats compos\u00e9s.<\/p>\r\n

Une monnaie centrale qui ne correspond pas \u00e0 ses utilisateurs<\/h2>\r\n

C\u2019est un fait, notre monnaie centrale, l\u2019euro<\/b>, montre des signes de faiblesses. Si les promesses du d\u00e9but des ann\u00e9es 2000 \u00e9taient belles (pr\u00eats aux taux d\u2019int\u00e9r\u00eats bas, commerce simplifi\u00e9, etc.), la r\u00e9alit\u00e9 aujourd\u2019hui est moins s\u00e9duisante<\/a>.<\/p>\r\n

Quand certains pays comme la Lettonie voient leur population migrer et diminuer de presque 15%, d\u2019autres, comme la Gr\u00e8ce, finissent surendett\u00e9s<\/a>. Autrefois, la solution aurait \u00e9t\u00e9 de d\u00e9valuer leur monnaie pour que l\u2019inflation ronge la dette, mais dans le cas de la zone euro, alors qu\u2019une seule et m\u00eame devise est utilis\u00e9e par 19 pays diff\u00e9rents, le proc\u00e9d\u00e9 se complique.<\/p>\r\n

Depuis l\u2019euro, les pays plus fragiles suffoquent sous une montagne de dettes, entra\u00eenant, in\u00e9vitablement, les \u00e9conomies qui servent de support : et ce ch\u00e2teau de cartes est vou\u00e9 \u00e0 s\u2019\u00e9crouler<\/a>.<\/p>\r\n

Comment faire face \u00e0 cette situation ? Deux solutions semblent s\u2019imposer :<\/p>\r\n