{"id":7015,"date":"2023-11-17T16:11:26","date_gmt":"2023-11-17T15:11:26","guid":{"rendered":"https:\/\/www.veracash.com\/?p=7015"},"modified":"2023-11-17T16:11:26","modified_gmt":"2023-11-17T15:11:26","slug":"linsolente-reussite-des-banques","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.veracash.com\/fr\/blog\/linsolente-reussite-des-banques","title":{"rendered":"L\u2019insolente r\u00e9ussite des banques"},"content":{"rendered":"
[vc_row][vc_column width=\u00a0\u00bb1\/1″][vc_column_text uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb728219″]Apr\u00e8s avoir fr\u00f4l\u00e9 la catastrophe il y a quinze ans et perdu, non seulement des milliards de dollars, mais aussi la confiance des usagers et des march\u00e9s, force est de constater que les banques sont aujourd\u2019hui au sommet de leur forme. Une situation qui incite \u00e0 s\u2019interroger sur les dessous de cette incroyable r\u00e9silience, ainsi que sur la fa\u00e7on dont certains de ces mastodontes qu\u2019on pensait perdus ont su se relever, se renforcer et s’enrichir \u00e0 une vitesse stup\u00e9fiante.[\/vc_column_text][\/vc_column][\/vc_row][vc_row][vc_column column_width_percent=\u00a0\u00bb100″ gutter_size=\u00a0\u00bb3″ back_color=\u00a0\u00bbcolor-135978″ overlay_alpha=\u00a0\u00bb50″ shift_x=\u00a0\u00bb0″ shift_y=\u00a0\u00bb0″ shift_y_down=\u00a0\u00bb0″ z_index=\u00a0\u00bb0″ medium_width=\u00a0\u00bb0″ mobile_width=\u00a0\u00bb0″ radius=\u00a0\u00bbstd\u00a0\u00bb width=\u00a0\u00bb1\/1″ uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb404413″ back_color_type=\u00a0\u00bbuncode-palette\u00a0\u00bb][vc_column_text uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb682411″]<\/p>\n
[\/vc_column_text][\/vc_column][\/vc_row][vc_row][vc_column width=\u00a0\u00bb1\/1″][vc_column_text uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb173891″]<\/p>\n
La crise financi\u00e8re de 2008 a \u00e9t\u00e9 un s\u00e9isme mondial, \u00e9branlant les fondements m\u00eames du syst\u00e8me \u00e9conomique international. On se souvient encore de ces images qui tournaient en boucle sur les cha\u00eenes d’infos, montrant tant\u00f4t des files d’\u00e9pargnants anxieux devant des guichets automatiques de retrait de billets, tant\u00f4t des cohortes d’employ\u00e9s de banques quittant pour la derni\u00e8re fois leurs bureaux avec leurs affaires personnelles dans un petit carton.<\/p>\n
\u00c0 l’\u00e9poque, beaucoup ne donnaient pas cher de l’avenir du syst\u00e8me bancaire tel qu’ils se pr\u00e9sentaient alors, et m\u00eame les plus grosses enseignes \u00e9taient menac\u00e9es de fermer purement et simplement. Pourtant, 15 ans apr\u00e8s cette p\u00e9riode pour le moins tumultueuse, toutes les banques ou presque ont non seulement surv\u00e9cu, mais elles ont litt\u00e9ralement prosp\u00e9r\u00e9, au point d’afficher aujourd’hui des r\u00e9sultats records et une accumulation de richesses qui d\u00e9passent de loin celles de la plupart des autres secteurs d’activit\u00e9.<\/p>\n
On peut donc se poser la question : comment les institutions financi\u00e8res traditionnelles, et plus particuli\u00e8rement les banques commerciales jadis au bord du gouffre (pr\u00e8s de 1000 milliards de dollars de pertes<\/a> !), ont-elles r\u00e9ussi \u00e0 devenir les v\u00e9ritables g\u00e9ants de la finance qu\u2019on conna\u00eet aujourd\u2019hui ? \u00c0 plus forte raison sans donner v\u00e9ritablement l\u2019impression d\u2019avoir chang\u00e9 leurs m\u00e9thodes, alors que le reste du monde, quant \u00e0 lui, a consid\u00e9rablement \u00e9volu\u00e9, y compris dans le domaine des fintech.[\/vc_column_text][vc_raw_html]JTNDaWZyYW1lJTIwd2lkdGglM0QlMjI1NjAlMjIlMjBoZWlnaHQlM0QlMjIzMTUlMjIlMjBzcmMlM0QlMjJodHRwcyUzQSUyRiUyRnd3dy55b3V0dWJlLmNvbSUyRmVtYmVkJTJGZUdHeTJvY09MSEUlM0ZzaSUzRHFBLWFzdXhfUm4wOHFZc0UlMjIlMjB0aXRsZSUzRCUyMllvdVR1YmUlMjB2aWRlbyUyMHBsYXllciUyMiUyMGZyYW1lYm9yZGVyJTNEJTIyMCUyMiUyMGFsbG93JTNEJTIyYWNjZWxlcm9tZXRlciUzQiUyMGF1dG9wbGF5JTNCJTIwY2xpcGJvYXJkLXdyaXRlJTNCJTIwZW5jcnlwdGVkLW1lZGlhJTNCJTIwZ3lyb3Njb3BlJTNCJTIwcGljdHVyZS1pbi1waWN0dXJlJTNCJTIwd2ViLXNoYXJlJTIyJTIwYWxsb3dmdWxsc2NyZWVuJTNFJTNDJTJGaWZyYW1lJTNF[\/vc_raw_html][vc_column_text uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb196584″]<\/p>\n Apr\u00e8s la tourmente de 2008, le monde a observ\u00e9 avec scepticisme les premiers pas h\u00e9sitants des banques sur le chemin de la r\u00e9cup\u00e9ration. Les plans de sauvetage gouvernementaux, les injections massives de liquidit\u00e9s et les politiques d\u2019assouplissement mon\u00e9taire ont servi de b\u00e9quilles \u00e0 un secteur bancaire convalescent<\/strong>. Mais ce qui a commenc\u00e9 comme une aide d’urgence \u2014 au grand dam des contribuables qui ont eu l\u2019impression de payer pour les abus dont ils ont \u00e9t\u00e9 les premi\u00e8res victimes \u2014 s’est transform\u00e9 en une opportunit\u00e9 de renaissance pour les banques.<\/p>\n On a d\u2019abord vu s\u2019\u00e9tablir tout un arsenal de nouvelles r\u00e9glementations, telles que les accords de B\u00e2le III<\/strong>, qui imposaient des exigences plus strictes en mati\u00e8re de fonds propres et de liquidit\u00e9s. En r\u00e9ponse, les banques ont affin\u00e9 leurs mod\u00e8les d’affaires, se d\u00e9lestant des actifs non essentiels pour mieux renforcer leurs bilans. Elles ont \u00e9galement diversifi\u00e9 leurs sources de revenus, se tournant vers des activit\u00e9s moins risqu\u00e9es et plus stables, comme la gestion de patrimoine, les services bancaires aux entreprises\u2026 et m\u00eame la t\u00e9l\u00e9phonie mobile !<\/p>\n L’\u00e9volution des r\u00e9glementations a d\u2019ailleurs jou\u00e9 un r\u00f4le paradoxal. D’une part, elle a impos\u00e9 des contraintes plus s\u00e9v\u00e8res, mais d’autre part, elle a encourag\u00e9 les banques \u00e0 innover pour rester comp\u00e9titives.<\/p>\n De leur c\u00f4t\u00e9, de nouvelles entreprises totalement bas\u00e9es sur la technologie ont profit\u00e9 de la faiblesse du march\u00e9 traditionnel pour faire valoir leurs avantages mais aussi pour jouer la carte de la vertu. Parfois avec raison, parfois en ne faisant gu\u00e8re mieux que leurs grandes soeurs. Les fintech (nom que l\u2019on donne d\u00e9sormais \u00e0 ces entreprises de la \u201cfinance num\u00e9rique\u201d) sont apparues alors comme un domaine cl\u00e9 d’innovation. Non seulement pour les usagers, mais aussi pour les banques elles-m\u00eames dont les plus dynamiques ont vite compris l\u2019int\u00e9r\u00eat d\u2019adopter rapidement ces technologies afin de r\u00e9duire leurs co\u00fbts, d\u2019am\u00e9liorer l’exp\u00e9rience client et d\u2019acc\u00e9der \u00e0 de nouveaux march\u00e9s. Les applications mobiles, les paiements sans contact<\/a> et les plateformes de trading en ligne sont devenus la norme, ouvrant la voie \u00e0 une vraie banque du XXIe si\u00e8cle..<\/p>\n Mais les banques ne se sont pas content\u00e9es d\u2019adopter les nouvelles technologies pour retrouver des leviers de croissance. Elles ont \u00e9galement mis en place une v\u00e9ritable strat\u00e9gie de (re)conqu\u00eate, \u00e0 travers des fusions et des acquisitions<\/strong> qui ont permis aux plus gros acteurs d\u2019accro\u00eetre leur pouvoir sur le march\u00e9 en \u00e9liminant la concurrence<\/strong>. Les grandes banques sont devenues encore plus grandes (la r\u00e9serve de liquidit\u00e9 de BNP Paribas, c\u2019est-\u00e0-dire la tr\u00e9sorerie instantan\u00e9ment mobilisable de cette seule et unique banque, s\u2019\u00e9l\u00e8ve aujourd\u2019hui \u00e0 473 milliards d\u2019euros<\/a>), et leur influence sur l’\u00e9conomie mondiale s’est accrue de mani\u00e8re exponentielle.[\/vc_column_text][vc_raw_html]JTNDJTIxLS1IdWJTcG90JTIwQ2FsbC10by1BY3Rpb24lMjBDb2RlJTIwLS0lM0UlM0NzcGFuJTIwY2xhc3MlM0QlMjJocy1jdGEtd3JhcHBlciUyMiUyMGlkJTNEJTIyaHMtY3RhLXdyYXBwZXItZmVhNmMzYTYtZjNkOS00ZDI4LTllNGMtMWE3NmUxZWVjYmQzJTIyJTNFJTNDc3BhbiUyMGNsYXNzJTNEJTIyaHMtY3RhLW5vZGUlMjBocy1jdGEtZmVhNmMzYTYtZjNkOS00ZDI4LTllNGMtMWE3NmUxZWVjYmQzJTIyJTIwaWQlM0QlMjJocy1jdGEtZmVhNmMzYTYtZjNkOS00ZDI4LTllNGMtMWE3NmUxZWVjYmQzJTIyJTNFJTNDJTIxLS0lNUJpZiUyMGx0ZSUyMElFJTIwOCU1RCUzRSUzQ2RpdiUyMGlkJTNEJTIyaHMtY3RhLWllLWVsZW1lbnQlMjIlM0UlM0MlMkZkaXYlM0UlM0MlMjElNUJlbmRpZiU1RC0tJTNFJTNDYSUyMGhyZWYlM0QlMjJodHRwcyUzQSUyRiUyRmN0YS1yZWRpcmVjdC5odWJzcG90LmNvbSUyRmN0YSUyRnJlZGlyZWN0JTJGMjEwMDk5NSUyRmZlYTZjM2E2LWYzZDktNGQyOC05ZTRjLTFhNzZlMWVlY2JkMyUyMiUyMCUzRSUzQ2ltZyUyMGNsYXNzJTNEJTIyaHMtY3RhLWltZyUyMiUyMGlkJTNEJTIyaHMtY3RhLWltZy1mZWE2YzNhNi1mM2Q5LTRkMjgtOWU0Yy0xYTc2ZTFlZWNiZDMlMjIlMjBzdHlsZSUzRCUyMmJvcmRlci13aWR0aCUzQTBweCUzQiUyMiUyMHNyYyUzRCUyMmh0dHBzJTNBJTJGJTJGbm8tY2FjaGUuaHVic3BvdC5jb20lMkZjdGElMkZkZWZhdWx0JTJGMjEwMDk5NSUyRmZlYTZjM2E2LWYzZDktNGQyOC05ZTRjLTFhNzZlMWVlY2JkMy5wbmclMjIlMjAlMjBhbHQlM0QlMjJTJUMzJUE5Y3VyaXNleiUyMHZvdHJlJTIwYXJnZW50JTIwZW4lMjBkZWhvcnMlMjBkZXMlMjBiYW5xdWVzJTIwYXZlYyUyMFZlcmFDYXNoJTIyJTJGJTNFJTNDJTJGYSUzRSUzQyUyRnNwYW4lM0UlM0NzY3JpcHQlMjBjaGFyc2V0JTNEJTIydXRmLTglMjIlMjBzcmMlM0QlMjJodHRwcyUzQSUyRiUyRmpzLmhzY3RhLm5ldCUyRmN0YSUyRmN1cnJlbnQuanMlMjIlM0UlM0MlMkZzY3JpcHQlM0UlM0NzY3JpcHQlMjB0eXBlJTNEJTIydGV4dCUyRmphdmFzY3JpcHQlMjIlM0UlMjBoYnNwdC5jdGEubG9hZCUyODIxMDA5OTUlMkMlMjAlMjdmZWE2YzNhNi1mM2Q5LTRkMjgtOWU0Yy0xYTc2ZTFlZWNiZDMlMjclMkMlMjAlN0IlMjJ1c2VOZXdMb2FkZXIlMjIlM0ElMjJ0cnVlJTIyJTJDJTIycmVnaW9uJTIyJTNBJTIybmExJTIyJTdEJTI5JTNCJTIwJTNDJTJGc2NyaXB0JTNFJTNDJTJGc3BhbiUzRSUzQyUyMS0tJTIwZW5kJTIwSHViU3BvdCUyMENhbGwtdG8tQWN0aW9uJTIwQ29kZSUyMC0tJTNF[\/vc_raw_html][vc_column_text uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb149520″]<\/p>\n Puisqu\u2019on parlait plus haut d\u2019innovation, beaucoup de banques ont surpris les observateurs par une ing\u00e9niosit\u00e9 mais aussi une audace dont on ne les pensait pas capables. Habitu\u00e9es \u00e0 privil\u00e9gier la prudence, elles ont d\u00fb apprendre \u00e0 composer avec le risque pour capitaliser sur les nouvelles opportunit\u00e9s du march\u00e9<\/strong>.<\/p>\n On l’a dit, la diversification des services et des march\u00e9s a \u00e9t\u00e9 une premi\u00e8re \u00e9tape cl\u00e9. Les banques ont ainsi \u00e9largi leur gamme de produits en offrant \u00e0 peu pr\u00e8s tout ce qui pouvait rapporter, des assurances aux pr\u00eats hypoth\u00e9caires, en passant par les produits d\u00e9riv\u00e9s complexes et les produits de placement atypiques. Elles ont \u00e9galement \u00e9tendu leur empreinte g\u00e9ographique, s\u2019imposant sur les march\u00e9s \u00e9mergents o\u00f9 la demande pour les services financiers connaissait une croissance rapide. Quitte \u00e0 changer radicalement de mod\u00e8le pour s\u2019adapter aux caract\u00e9ristiques des nouvelles terres conquises (rappelons que la banque sur mobile a d\u2019abord \u00e9t\u00e9 massivement adopt\u00e9e dans certains pays d\u2019Afrique ou d\u2019Asie, avant de s\u2019imposer plus largement aux Etats-Unis ou en Europe). Cette expansion a permis de r\u00e9partir les risques et d’exploiter de nouvelles sources de revenus.<\/p>\n De la m\u00eame fa\u00e7on, les banques qui ont investi dans les fintechs ont pu automatiser de nombreux services, r\u00e9duisant ainsi les co\u00fbts et augmentant l’efficacit\u00e9. La blockchain, que les institutions financi\u00e8res classiques avaient un peu trop rapidement rel\u00e9gu\u00e9e au rang de gadget pour pseudo-monnaie num\u00e9rique, a finalement offert des moyens innovants de s\u00e9curiser les transactions et de r\u00e9duire la fraude. Enfin, m\u00eame s\u2019ils sont devenus la b\u00eate noire des professionnels de l\u2019investissement boursier, et bien que cette pratique ait suscit\u00e9 des d\u00e9bats \u00e9thiques intenses, les algorithmes de trading haute fr\u00e9quence ont permis aux banques de r\u00e9aliser des profits consid\u00e9rables sur des march\u00e9s ultra-volatils<\/strong>.<\/p>\n Quant aux fusions et acquisitions, elles ont contribu\u00e9 \u00e0 faire \u00e9merger la notion de \u201cToo Big To Fail<\/a>\u201d, un concept qui \u00e9tait jusqu\u2019ici plut\u00f4t th\u00e9orique, mais qui est devenu une v\u00e9ritable pr\u00e9occupation \u00e0 la fois politique et \u00e9conomique, exposant d\u00e9sormais le monde \u00e0 un risque syst\u00e9mique accru contre lequel les gouvernements et les organismes supranationaux sont pr\u00eats \u00e0 lutter sans plus aucune limite.<\/p>\n Et c\u2019est un grave probl\u00e8me, \u00e0 la fois \u00e9thique et financier, car on sait aujourd\u2019hui que la croissance des banques s\u2019est aussi jou\u00e9e sur des pratiques de pr\u00eats agressives, une recherche incessante de profits \u00e0 court terme au d\u00e9triment de la stabilit\u00e9 \u00e9conomique \u00e0 long terme<\/strong> (contribuant au passage \u00e0 une in\u00e9galit\u00e9 croissante), ce qui a souvent conduit \u00e0 des exc\u00e8s et \u00e0 des abus, comme l’ont r\u00e9v\u00e9l\u00e9 les nombreux scandales financiers de ces derni\u00e8res ann\u00e9es.<\/p>\n Toute la difficult\u00e9 r\u00e9side alors dans l\u2019\u00e9ventualit\u00e9 de devoir justifier le sauvetage d\u2019une \u00e9norme banque subitement menac\u00e9e de faire faillite apr\u00e8s s\u2019\u00eatre rendue coupable de malversations. Un sauvetage r\u00e9alis\u00e9 bien \u00e9videmment avec de l\u2019argent public\u2026[\/vc_column_text][vc_column_text uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb206110″]<\/p>\n Quoi qu\u2019il en soit, vertueuse ou douteuse, la r\u00e9ussite des banques est aujourd\u2019hui une r\u00e9alit\u00e9. Et au c\u0153ur de ce renouveau bancaire on trouve des personnalit\u00e9s dont les d\u00e9cisions et les visions ont eu un impact ind\u00e9l\u00e9bile sur le secteur. Ces leaders, parfois controvers\u00e9s, ont souvent \u00e9t\u00e9 les architectes ou les catalyseurs des strat\u00e9gies de croissance qui ont propuls\u00e9 leurs institutions vers des sommets financiers.<\/p>\n Ainsi, des noms comme Jamie Dimon de JPMorgan Chase et Lloyd Blankfein de Goldman Sachs sont devenus synonymes de succ\u00e8s dans le milieu de la finance. Sous leur direction, leurs banques n’ont pas seulement surv\u00e9cu \u00e0 la crise, elles ont atteint des sommets in\u00e9dits jusqu\u2019alors. Reconnus pour leur grande connaissance des march\u00e9s, ces dirigeants ont \u00e9t\u00e9 \u00e9galement lou\u00e9s pour leur capacit\u00e9 \u00e0 naviguer dans des eaux r\u00e9glementaires complexes et \u00e0 capitaliser sur les technologies \u00e9mergentes.[\/vc_column_text][vc_single_image media=\u00a0\u00bb7019″ caption=\u00a0\u00bbyes\u00a0\u00bb media_width_percent=\u00a0\u00bb100″ uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb227061″][vc_column_text uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb112753″]Cependant, d\u00e8s qu\u2019on analyse un peu plus finement leur contribution \u00e0 la croissance des banques, on voit se dessiner une image un peu plus nuanc\u00e9e. Par exemple, leurs strat\u00e9gies, bien que profitables, ont souvent \u00e9t\u00e9 critiqu\u00e9es pour leur approche impitoyable et leur manque de consid\u00e9ration pour les cons\u00e9quences sociales<\/strong> de leurs d\u00e9cisions. Sans parler d\u2019erreurs tactiques grossi\u00e8res qui ont parfois lourdement p\u00e9nalis\u00e9 leurs entreprises.<\/p>\n Par exemple, en 2012, dans l\u2019affaire dite des \u00ab\u00a0Baleines de Londres\u00a0\u00bb, JPMorgan Chase a subi des pertes de trading massives, estim\u00e9es \u00e0 plus de 6 milliards de dollars<\/strong>, dues \u00e0 des paris risqu\u00e9s sur des produits d\u00e9riv\u00e9s. Cette affaire a mis en lumi\u00e8re les pratiques de trading \u00e0 haut risque de la banque, mais a surtout soulev\u00e9 des questions sur la supervision et la gestion des risques de Jamie Dimon. Celui-ci a \u00e9t\u00e9 interrog\u00e9 par le Congr\u00e8s am\u00e9ricain et a admis \u201cdes erreurs de gestion\u201d.<\/p>\n De la m\u00eame fa\u00e7on, l\u2019ann\u00e9e suivante, JPMorgan Chase a accept\u00e9 de payer 13 milliards de dollars pour solder des accusations de ventes de titres hypoth\u00e9caires toxiques<\/strong>, encore une fois sous la direction de Jamie Dimon. Ce r\u00e8glement \u201c\u00e0 l\u2019amiable\u201d est d\u2019ailleurs le plus important de l’histoire pour une seule et m\u00eame entreprise. Mais la banque et son pr\u00e9sident embl\u00e9matique souhaitaient surtout \u00e9viter la m\u00e9diatisation de leurs pratiques douteuses en mati\u00e8re de produits financiers risqu\u00e9s.<\/p>\n Quant \u00e0 Lloyd Blankfein, de chez Goldman Sachs, il n\u2019est pas en reste puisque d\u00e8s 2010, le gendarme des march\u00e9s financiers am\u00e9ricains, la SEC (Securities and Exchange Commission) a estim\u00e9 qu\u2019il \u00e9tait responsable d\u2019une op\u00e9ration frauduleuse de sa banque, laquelle avait commercialis\u00e9 un produit financier, le CDO Abacus, en \u201coubliant\u201d d\u2019informer les investisseurs sur les risques de conflits d’int\u00e9r\u00eats. L\u00e0 encore la banque a accept\u00e9 de payer une amende de 550 millions de dollars<\/strong>, la plus grande p\u00e9nalit\u00e9 jamais impos\u00e9e \u00e0 une banque d’investissement pour fraude. Blankfein a quant \u00e0 lui \u00e9t\u00e9 critiqu\u00e9 pour son r\u00f4le dans la culture d’entreprise qui a permis ces pratiques. Une culture d\u2019entreprise qu\u2019il ma\u00eetrisait parfaitement puisqu\u2019on lui doit aussi d\u2019avoir permis \u00e0 la Gr\u00e8ce de masquer l’\u00e9tendue de sa dette en utilisant des instruments financiers complexes, contribuant ainsi \u00e0 la crise de la dette souveraine<\/a> en Europe au d\u00e9but des ann\u00e9es 2010.<\/p>\n Soyons honn\u00eates, ils sont loin d\u2019\u00eatre les seuls \u00e0 avoir profit\u00e9 de leur position. Et leurs pratiques controvers\u00e9es ne diff\u00e8rent pas beaucoup de celles des autres personnalit\u00e9s marquantes du secteur, qui ne font probablement rien d\u2019autre que ce qu\u2019on leur a demand\u00e9 de faire une fois \u00e0 leur poste. D\u2019ailleurs, en plus de susciter l’indignation publique, les bonus exorbitants et les parachutes dor\u00e9s sont souvent cit\u00e9s comme des exemples d’un syst\u00e8me qui r\u00e9compense excessivement les hauts dirigeants au d\u00e9triment des petits \u00e9pargnants et des contribuables, y compris (et curieusement !) quand les dirigeants en question ont \u00e9t\u00e9 au centre de controverses majeures.[\/vc_column_text][\/vc_column][\/vc_row][vc_row][vc_column width=\u00a0\u00bb1\/1″][vc_column_text uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb189538″]<\/p>\nLes banques ont d\u00fb se r\u00e9inventer<\/h2>\n
Un seul objectif : devenir \u201ctoo big to fail\u201d<\/h2>\n
Ces strat\u00e8ges qui ont fa\u00e7onn\u00e9 le paysage financier actuel<\/h2>\n
2013-2023, la d\u00e9cennie de tous les records<\/h2>\n