{"id":7619,"date":"2024-03-27T17:20:31","date_gmt":"2024-03-27T16:20:31","guid":{"rendered":"https:\/\/www.veracash.com\/?p=7619"},"modified":"2024-03-27T17:39:11","modified_gmt":"2024-03-27T16:39:11","slug":"dette-deficit-public-de-la-france-jusquou-ira-t-on","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.veracash.com\/fr\/blog\/dette-deficit-public-de-la-france-jusquou-ira-t-on","title":{"rendered":"Dette et d\u00e9ficit public de la France : jusqu\u2019o\u00f9 ira-t-on ?"},"content":{"rendered":"
[vc_row][vc_column width=\u00a0\u00bb1\/1″][vc_column_text uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb923241″]Depuis quelque temps, on reparle beaucoup du d\u00e9ficit et de la dette publique de la France. Le 20 mars dernier, Emmanuel Macron a rameut\u00e9 les t\u00e9nors de son camp politique pour recueillir tous les avis sur une possible strat\u00e9gie permettant d’endiguer la d\u00e9rive des comptes publics.<\/strong><\/p>\n Bien s\u00fbr, certains ont imm\u00e9diatement sorti la carte de l’emprunt pour combler les pertes, mais l\u00e0 encore la dette du pays soul\u00e8ve d\u00e9j\u00e0 beaucoup d’interrogations et surtout suscite pas mal d’inqui\u00e9tudes \u00e0 un mois du verdict des agences de notation<\/a> sur la solvabilit\u00e9 de la France.[\/vc_column_text][\/vc_column][\/vc_row][vc_row][vc_column width=\u00a0\u00bb1\/4″][vc_custom_heading heading_semantic=\u00a0\u00bbp\u00a0\u00bb text_size=\u00a0\u00bb\u00a0\u00bb uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb147651″]Sommaire[\/vc_custom_heading][\/vc_column][vc_column width=\u00a0\u00bb3\/4″][vc_column_text uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb108164″]<\/p>\n [\/vc_column_text][\/vc_column][\/vc_row][vc_row row_height_percent=\u00a0\u00bb0″ overlay_alpha=\u00a0\u00bb50″ gutter_size=\u00a0\u00bb3″ column_width_percent=\u00a0\u00bb100″ shift_y=\u00a0\u00bb0″ z_index=\u00a0\u00bb0″ uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb130117″ row_name=\u00a0\u00bbsituation\u00a0\u00bb][vc_column width=\u00a0\u00bb1\/1″][vc_column_text uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb107043″]<\/p>\n Pour 2024, la France a annonc\u00e9 un besoin de financement pr\u00e9visionnel qui devrait atteindre 295,8 milliards d’euros<\/strong>, un chiffre impressionnant qui s’explique par un d\u00e9ficit budg\u00e9taire pr\u00e9visionnel de 144,4 milliards, mais aussi et surtout des amortissements de dettes \u00e0 moyen et long terme \u00e0 hauteur de 156,4 milliards.<\/p>\n Sauf qu’on sait depuis le 26 mars 2024, suite aux derni\u00e8res publications de l’INSEE<\/a> sur le sujet, que le taux de d\u00e9ficit r\u00e9el pour 2023 s’\u00e9tablit \u00e0 5.5% du PIB<\/strong> au lieu des 4.9 pr\u00e9vus par la loi de finances (\u00e0 laquelle personne ne croyait, et pour cause<\/em>), ce qui porte ledit d\u00e9ficit budg\u00e9taire \u00e0 154 milliards au lieu de 144… Par cons\u00e9quent, il est probable que le besoin de financement qu’on pensait d\u00e9j\u00e0 consid\u00e9rable d\u00e9passe finalement les 300 milliards d’euros. Une fa\u00e7on comme une autre de f\u00eater les 50 ans de d\u00e9ficit chronique de la France…<\/p>\n Quant \u00e0 la dette proprement dite, elle a franchi le seuil des 3000 milliards d’euros<\/strong> (3046,9 milliards pour \u00eatre pr\u00e9cis<\/em>), ce qui suscite la vigilance accrue des agences de notation comme des march\u00e9s financiers. M\u00eame si le volume r\u00e9el de la dette n\u00e9gociable de l\u2019\u00c9tat, c’est-\u00e0-dire contract\u00e9e aupr\u00e8s d\u2019investisseurs sous forme d\u2019instruments financiers comme les obligations ou les bons du Tr\u00e9sor, s\u2019\u00e9l\u00e8ve \u201cseulement\u201d \u00e0 2463 milliards d\u2019euros. Soit 88% du PIB\u2026<\/p>\n N\u00e9anmoins, conscient de l’enjeu, le gouvernement fran\u00e7ais s’est bien s\u00fbr engag\u00e9 \u00e0 r\u00e9aliser des \u00e9conomies substantielles d\u00e8s cette ann\u00e9e \u2014 comme \u00e0 peu pr\u00e8s chaque ann\u00e9e depuis plus de 40 ans \u2014, mais on sait qu’il y a un monde entre les intentions et les actes. D’autant plus que la t\u00e2che s’annonce ardue dans un contexte de pr\u00e9visions de croissance revues \u00e0 la baisse, visant d\u00e9sormais une progression de 1 % au lieu de 1,4 %.[\/vc_column_text][vc_single_image media=\u00a0\u00bb7620″ media_lightbox=\u00a0\u00bbyes\u00a0\u00bb media_width_percent=\u00a0\u00bb100″ uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb172753″][\/vc_column][\/vc_row][vc_row row_height_percent=\u00a0\u00bb0″ overlay_alpha=\u00a0\u00bb50″ gutter_size=\u00a0\u00bb3″ column_width_percent=\u00a0\u00bb100″ shift_y=\u00a0\u00bb0″ z_index=\u00a0\u00bb0″ uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb416917″ row_name=\u00a0\u00bbpourquoi\u00a0\u00bb][vc_column width=\u00a0\u00bb1\/1″][vc_column_text uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb109916″]<\/p>\n Pour sch\u00e9matiser, on peut consid\u00e9rer que la dette publique de la France repr\u00e9sente la somme des d\u00e9ficits budg\u00e9taires accumul\u00e9s ann\u00e9e apr\u00e8s ann\u00e9e, qu’il a fallu compenser par des emprunts sur les march\u00e9s financiers<\/strong>. Concr\u00e8tement, cette situation r\u00e9sulte en grande partie de l’incapacit\u00e9 de la France \u00e0 ne pas d\u00e9penser plus que ce qu’elle gagne, mais cette apparente incurie serait principalement justifi\u00e9e par la pr\u00e9servation du syst\u00e8me social fran\u00e7ais particuli\u00e8rement g\u00e9n\u00e9reux.<\/p>\n En effet, le pays propose un mod\u00e8le social qui se caract\u00e9rise par des d\u00e9penses publiques \u00e9lev\u00e9es destin\u00e9es \u00e0 financer les services de sant\u00e9, l’\u00e9ducation, les retraites et la protection sociale. Depuis quelques d\u00e9cennies, la faiblesse de la croissance \u00e9conomique \u2014 qui s’impose d’ailleurs \u00e0 presque tous les pays fortement d\u00e9velopp\u00e9s \u2014 accro\u00eet non seulement la difficult\u00e9 \u00e0 trouver des recettes fiscales en quantit\u00e9 suffisante, mais augmente aussi les d\u00e9penses publiques, par exemple celles correspondant aux allocations ch\u00f4mage.<\/p>\n Sans oublier la survenue de crises exceptionnelles, comme la crise financi\u00e8re de 2008 ou la pand\u00e9mie de COVID-19, qui ont exig\u00e9 des interventions \u00e9tatiques massives, aggravant l\u00e0 encore la situation de la dette.[\/vc_column_text][\/vc_column][\/vc_row][vc_row row_height_percent=\u00a0\u00bb0″ overlay_alpha=\u00a0\u00bb50″ gutter_size=\u00a0\u00bb3″ column_width_percent=\u00a0\u00bb100″ shift_y=\u00a0\u00bb0″ z_index=\u00a0\u00bb0″ uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb183888″ row_name=\u00a0\u00bbcraintes\u00a0\u00bb][vc_column width=\u00a0\u00bb1\/1″][vc_column_text uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb192508″]<\/p>\n Comme tout endettement massif, la crainte premi\u00e8re est celle de sa soutenabilit\u00e9 ; autrement dit, de la capacit\u00e9 de la France \u00e0 pouvoir rembourser cette dette ann\u00e9e apr\u00e8s ann\u00e9e sans devoir pour cela couper dans des d\u00e9penses indispensables. Selon certains responsables politiques<\/a>, la situation \u00e9conomique du pays serait d\u00e9sormais comparable \u00e0 celle qu’a pu conna\u00eetre la Gr\u00e8ce il y a quelques ann\u00e9es<\/em>, faisant alors craindre pour la France un destin similaire qui pourrait d’ailleurs arriver plus vite que pr\u00e9vu si les agences de notation venaient \u00e0 d\u00e9grader la note du pays.<\/p>\n \u00c0 noter que cette comparaison ne tient bien \u00e9videmment pas la route puisque, comme le souligne Philippe Mutricy, directeur des \u00e9tudes de BPI France, que ce soit en 2012 ou maintenant, \u00ab\u00a0la taille du PIB n’est pas la m\u00eame, la capacit\u00e9 \u00e0 lever l’imp\u00f4t n’est pas la m\u00eame ; c’\u00e9tait la grande difficult\u00e9 de la Gr\u00e8ce \u00e0 l’\u00e9poque<\/em>\u00ab\u00a0.<\/p>\n L’autre crainte, c’est que le niveau croissant d’endettement vienne se r\u00e9percuter sur les m\u00e9nages et les entreprises, \u00e0 travers l’imp\u00f4t notamment, alors que le pays est d\u00e9j\u00e0 champion du monde en mati\u00e8re de pression fiscale et sociale<\/strong>. Le gouvernement pourrait \u00e9galement choisir de faire des \u00e9conomies en d\u00e9gradant, voire en supprimant, certains services publics.[\/vc_column_text][\/vc_column][\/vc_row][vc_row row_height_percent=\u00a0\u00bb0″ overlay_alpha=\u00a0\u00bb50″ gutter_size=\u00a0\u00bb3″ column_width_percent=\u00a0\u00bb100″ shift_y=\u00a0\u00bb0″ z_index=\u00a0\u00bb0″ uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb192895″ row_name=\u00a0\u00bbsolutions\u00a0\u00bb][vc_column width=\u00a0\u00bb1\/1″][vc_column_text uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb201775″]<\/p>\n Bruno Le Maire le mart\u00e8le depuis toujours : il n’est pas question d’augmenter les imp\u00f4ts. Enfin, pour les classes moyennes tout au moins, car la Pr\u00e9sidente de l’Assembl\u00e9e Nationale, Ya\u00ebl Braun-Pivet, a laiss\u00e9 entendre qu’une r\u00e9flexion \u00e9tait en cours sur une \u00e9ventuelle contribution exceptionnelle sur les superprofits<\/a> des grandes entreprises, voire sur les dividendes de leurs plus gros actionnaires. Pas s\u00fbr que cela passe…<\/p>\n Quoi qu’il en soit, l’objectif annonc\u00e9 reste de ramener le d\u00e9ficit en dessous des 3% d’ici \u00e0 2027<\/strong> \u2014 un v\u0153u pieux qu’il serait peut-\u00eatre temps de r\u00e9viser au regard de notre mod\u00e8le social<\/em> \u2014 et certaines pistes semblent d’ores et d\u00e9j\u00e0 privil\u00e9gi\u00e9es (un peu toujours les m\u00eames, d’ailleurs<\/em>). Par exemple, le gouvernement envisage un nouveau \u00ab\u00a0coup de rabot\u00a0\u00bb de 10 milliards dans les finances publiques<\/strong>, m\u00eame si on ne voit plus vraiment ce qu’on pourrait encore r\u00e9duire comme d\u00e9penses, sachant que l’essentiel est constitu\u00e9 d’investissements d’avenir sur lesquels le pays ne peut pas faire l’impasse (recherche scientifique, industrie strat\u00e9gique et militaire ou encore technologies de transition \u00e9cologique), ainsi que des d\u00e9penses de financement du r\u00e9gime social (retraite et maladie) dont toute r\u00e9forme est exclue sous peine de nouveau soul\u00e8vement social.<\/p>\n Il reste bien le r\u00e9gime d’allocation ch\u00f4mage qui en serait \u00e0 sa troisi\u00e8me modification en 3 ans<\/strong>, mais une \u00e9ventuelle r\u00e9duction de la dur\u00e9e d\u2019indemnisation ne permettrait pas forc\u00e9ment de faire des \u00e9conomies puisque beaucoup de demandeurs d\u2019emploi qui ne seraient plus indemnis\u00e9s basculeraient alors sous le r\u00e9gime du RSA qui, lui, n\u2019est pas limit\u00e9 dans le temps et entra\u00eene un certain nombre d\u2019autres d\u00e9penses destin\u00e9es \u00e0 accompagner les publics socialement fragilis\u00e9s.[\/vc_column_text][vc_single_image media=\u00a0\u00bb7624″ caption=\u00a0\u00bbyes\u00a0\u00bb media_width_percent=\u00a0\u00bb100″ alignment=\u00a0\u00bbcenter\u00a0\u00bb shape=\u00a0\u00bbimg-round\u00a0\u00bb radius=\u00a0\u00bbstd\u00a0\u00bb uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb227257″][vc_column_text uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb956469″]Les arr\u00eats maladie sont \u00e9galement dans le viseur de Bruno Le Maire : l’Assurance maladie les estime \u00e0 13,5 milliards d\u2019euros, en hausse moyenne de 3,8 % par an depuis 2010<\/strong>, sans que la croissance d\u00e9mographique ni la hausse des salaires ne suffisent \u00e0 l\u2019expliquer. Mais il n\u2019y a pas de r\u00e9el consensus sur le montant susceptible d\u2019\u00eatre \u00e9conomis\u00e9, d\u2019autant que l\u2019essentiel des d\u00e9penses de l\u2019assurance maladie (65%), c\u2019est-\u00e0-dire celles sur lesquelles la moindre r\u00e9forme pourrait permettre une baisse sensible, sont en r\u00e9alit\u00e9 li\u00e9es aux affections de longue dur\u00e9e et qu\u2019il est bien \u00e9videmment totalement exclu d\u2019y toucher.<\/p>\n Quant aux services publics comme l’\u00e9cole ou l’h\u00f4pital, ils sont d\u00e9j\u00e0 suffisamment sinistr\u00e9s, inutile m\u00eame de songer \u00e0 leur faire supporter de nouvelles \u00e9conomies.<\/p><\/blockquote>\n Enfin, des rumeurs insistantes laissent entendre que le gouvernement pourrait directement se servir dans l’\u00e9pargne des Fran\u00e7ais<\/a>, mais c’est \u00e9videmment tr\u00e8s peu probable, m\u00eame si certains membres de l\u2019opposition parmi les plus populistes font d\u00e9j\u00e0 des calculs int\u00e9grant une r\u00e9quisition plus ou moins forc\u00e9e des comptes. En r\u00e9alit\u00e9, les seules allusions officielles sur ce sujet se succ\u00e8dent d\u00e9j\u00e0 depuis plusieurs mois et visent surtout \u00e0 envisager des produits de placement permettant aux Fran\u00e7ais (mais aussi aux Europ\u00e9ens en g\u00e9n\u00e9ral) d\u2019\u00e9pargner \u201cutile\u201d, autrement en injectant une partie de leur argent dans l\u2019\u00e9conomie productive et certains investissements publics<\/strong>. Par exemple dans l\u2019industrie de la d\u00e9fense<\/a>.<\/p>\n Bref, si le mal est bien identifi\u00e9, on est encore loin d\u2019avoir trouv\u00e9 le rem\u00e8de \u00e0 l\u2019endettement de la France.[\/vc_column_text][\/vc_column][\/vc_row][vc_row row_height_percent=\u00a0\u00bb0″ overlay_alpha=\u00a0\u00bb50″ gutter_size=\u00a0\u00bb3″ column_width_percent=\u00a0\u00bb100″ shift_y=\u00a0\u00bb0″ z_index=\u00a0\u00bb0″ uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb309397″ row_name=\u00a0\u00bbfaillite\u00a0\u00bb][vc_column width=\u00a0\u00bb1\/1″][vc_column_text uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb199997″]<\/p>\n Bien s\u00fbr que non !<\/p>\n Derri\u00e8re toutes les rodomontades politiques, les proph\u00e9ties catastrophistes et les analyses pointues en chandeliers ou en camemberts, la r\u00e9alit\u00e9 est beaucoup moins angoissante.<\/p>\n Tout d’abord, puisque c’est lui qui est actuellement sous les feux de l’actualit\u00e9, le d\u00e9ficit public est effectivement plus haut qu’attendu, plus haut m\u00eame que celui de la plupart des autres pays de la zone euro \u2014 et surtout de plus en plus loin de la cible des 3% maximum \u2014, mais cela ne signifie pas pour autant que le pays court \u00e0 la ruine. En r\u00e9alit\u00e9, c’est presque le contraire pour la France.<\/p>\n J’entends d\u00e9j\u00e0 cliqueter les faux et les fourches des partisans de la rigueur financi\u00e8re, mais essayons de raisonner de mani\u00e8re honn\u00eate et objective. La fameuse r\u00e8gle des 3% qui s’applique d\u00e9sormais \u00e0 toutes les \u00e9conomies de l’Union europ\u00e9enne a \u00e9t\u00e9 invent\u00e9e en France en 1982<\/strong>, ce qui est d\u00e9j\u00e0 une raison de se m\u00e9fier quand on conna\u00eet la propension de nos politiques \u00e0 d\u00e9cr\u00e9ter des r\u00e8gles dans l’urgence pour traiter un probl\u00e8me ponctuel. Des r\u00e8gles qu’on laisse ensuite perdurer sans plus vraiment de l\u00e9gitimit\u00e9 et qui deviennent des sortes de totems ind\u00e9boulonnables sans qu’on ne sache plus trop pourquoi. \u00c0 l’\u00e9poque, c’est le pr\u00e9sident Fran\u00e7ois Mitterrand qui souhaitait limiter les d\u00e9penses des ministres du gouvernement Mauroy, car les caisses \u00e9taient vides. Le statisticien Guy Abeille est mandat\u00e9 en urgence pour trouver illico une r\u00e8gle facile \u00e0 comprendre et il d\u00e9cide de partir d’un chiffre rond pour le d\u00e9ficit admissible (100 milliards de francs), ce qui repr\u00e9sentait \u00e0 l’\u00e9poque… 3% du PIB du pays<\/strong>.<\/p>\n Guy Abeille dira plus tard que cette r\u00e8gle n’avait aucun fondement \u00e9conomique et qu’elle avait \u00e9t\u00e9 fix\u00e9e de mani\u00e8re hasardeuse, sans se reposer sur une quelconque \u00e9tude scientifique. Cela n’a pas emp\u00each\u00e9 la France de l’imposer \u00e0 tous ses voisins lors de la construction de l’union \u00e9conomique et mon\u00e9taire europ\u00e9enne, lors de la ratification du trait\u00e9 de Maastricht en 1992.<\/p>\n Du reste, on conna\u00eet de nombreux exemples de pays dont l’\u00e9conomie se porte tr\u00e8s bien avec un d\u00e9ficit budg\u00e9taire sup\u00e9rieur au n\u00f4tre, comme les \u00c9tats-Unis par exemple qui affichent un d\u00e9ficit de 6.5% environ<\/strong>, tandis que d’autres pays comme l’Allemagne traversent de grosses difficult\u00e9s \u00e9conomiques tout en affichant un niveau de d\u00e9ficit plus flatteur que celui de la France.<\/p>\n En ce qui concerne la dette proprement dite, c’est vrai qu’elle d\u00e9passe d\u00e9sormais le produit int\u00e9rieur brut du pays, mais cette comparaison pourtant syst\u00e9matique ne veut pas dire grand-chose. C’est un peu comme si on comparait le montant total d’un cr\u00e9dit immobilier au seul revenu annuel d’un m\u00e9nage. Certes, vous avez peut-\u00eatre emprunt\u00e9 200 000 euros pour acheter votre r\u00e9sidence principale alors que vous ne disposez que d’un revenu de 30 000 euros par an (par exemple), mais ce n’est pas pour autant qu’on va en d\u00e9duire que vous \u00eates au bord de la faillite personnelle. Les dur\u00e9es d’appr\u00e9ciation ne sont simplement pas les m\u00eames.<\/p>\n Ainsi, la dette fran\u00e7aise est constitu\u00e9e de plusieurs types d’emprunts aux dur\u00e9es variables. La dur\u00e9e de vie moyenne de la dette de l’\u00c9tat est actuellement de 8 ans et 164 jours<\/strong>, mais certains emprunts ont des \u00e9ch\u00e9ances \u00e0 50 ans. Tenter de la rapporter au PIB d\u2019une seule ann\u00e9e constitue donc, dans le meilleur des cas, une erreur de raisonnement. Des esprits chagrins pourraient aller jusqu’\u00e0 y voir une certaine forme de malhonn\u00eatet\u00e9 intellectuelle.<\/p>\n En attendant, la France continue \u00e0 emprunter \u00e0 des taux toujours tr\u00e8s favorables, car elle jouit d\u2019une excellente image aupr\u00e8s des investisseurs, en d\u00e9pit de ce que peuvent publier les agences de notation. Et surtout, m\u00eame si on ne peut nier des gaspillages scandaleux et des mesures de politique budg\u00e9taire peu pertinentes parfois, la majorit\u00e9 des d\u00e9penses de la France restent coh\u00e9rentes au regard des d\u00e9fis rencontr\u00e9s par le pays, que ce soit en interne ou \u00e0 l\u2019international. Car quoi qu\u2019on en pense, les deux premiers postes de d\u00e9penses publiques sont les d\u00e9penses de protection sociale (40,8 %) et les d\u00e9penses de sant\u00e9 (15,6 %). Avec l\u2019enseignement (9%) et la d\u00e9fense (3,1%), on arrive d\u00e9j\u00e0 \u00e0 presque 70% du budget de l\u2019Etat. Difficile d\u2019envisager de rogner sur ces quatre postes essentiels.[\/vc_column_text][\/vc_column][\/vc_row][vc_row row_height_percent=\u00a0\u00bb0″ overlay_alpha=\u00a0\u00bb50″ gutter_size=\u00a0\u00bb3″ column_width_percent=\u00a0\u00bb100″ shift_y=\u00a0\u00bb0″ z_index=\u00a0\u00bb0″ uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb209648″ row_name=\u00a0\u00bbreduction-dette\u00a0\u00bb][vc_column width=\u00a0\u00bb1\/1″][vc_column_text uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb163000″]<\/p>\n Tout ceci \u00e9tant dit, selon l’adage qui veut que \u00ab\u00a0qui paie ses dettes s’enrichit\u00a0\u00bb, l’id\u00e9al serait en effet que la France r\u00e9duise son endettement. Mais les lourds investissements engag\u00e9s par le pays dans la transition \u00e9cologique notamment, ou encore dans la recherche, sans oublier le poids toujours croissant du syst\u00e8me de r\u00e9partition sociale alors que la population vieillit et que la croissance ralentit, font que les besoins de financement sont de plus en plus importants.<\/p>\n La difficult\u00e9 \u00e0 faire des r\u00e9formes, au risque de provoquer une certaine instabilit\u00e9 sociale et politique, ainsi que les risques g\u00e9ostrat\u00e9giques qui prennent une ampleur in\u00e9dite depuis deux ans, incitent au contraire \u00e0 accentuer le renforcement de la protection des individus comme des int\u00e9r\u00eats de l’\u00c9tat. Les investisseurs l’ont d’ailleurs parfaitement compris puisque l’annonce du nouveau d\u00e9ficit public port\u00e9 \u00e0 5.5% du PIB n’a pas fait fr\u00e9mir les march\u00e9s<\/strong>, et le CAC 40 a m\u00eame continu\u00e9 \u00e0 performer alors qu’il est d\u00e9j\u00e0 actuellement \u00e0 ses plus hauts niveaux historiques.<\/p>\n
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Une dette impressionnante<\/h2>\n
Pourquoi une dette aussi \u00e9lev\u00e9e ?<\/h2>\n
Quelles sont les craintes suscit\u00e9es par la dette publique fran\u00e7aise ?<\/h2>\n
Existe-t-il des solutions pour r\u00e9duire l’endettement de la France ?<\/h2>\n
La France risque-t-elle de faire faillite ?<\/h2>\n
Une r\u00e8gle des 3% sans r\u00e9el fondement<\/h3>\n
Une dette mal comprise et surtout mal pr\u00e9sent\u00e9e<\/h3>\n
Est-ce le meilleur moment pour tenter de r\u00e9duire la dette de la France ?<\/h2>\n