Comme pour l’or, la crise sanitaire a également impacté le cours de l’argent métal. L’offre mondiale a fortement diminué, en raison des confinements dans les pays où le métal blanc est extrait. En parallèle, la demande a elle aussi baissé, notamment en raison d’une activité économique industrielle au ralenti. Alors, à quoi faut-il s’attendre pour la fin de l’année 2021 ?
L’argent métal soutenu par l’industrie
L’industrie est un sous-jacent important du cours de l’argent. Ses propriétés de conductivité en font un métal très recherché pour certaines industries de pointe : équipements électroniques (smartphones, ordinateurs…), équipements liés à l’énergie solaire (panneaux photovoltaïques par exemple), ou encore équipements médicaux et nanotechnologies.
Lorsque l’industrie se porte bien, la demande en métaux précieux soutient naturellement le cours de l’argent. A contrario, lorsque l’économie industrielle tend à marquer le pas, le prix de l’argent métal suit le mouvement.
Contrairement à l’or qui intègre une composante monétaire, et dont le cours est peu influencé par la demande industrielle, le cours de l’argent métal dépend pour beaucoup du secteur industriel.
Cependant il se distingue aussi par une volatilité plus élevée que celle de l’or. Le cours de l’argent a donc plus facilement tendance à suivre les fluctuations économiques, comme cela a été le cas pendant l’année 2020. C’est aussi un métal intéressant pour diversifier son épargne, d’autant plus que l’offre tend à se réduire de plus en plus… alors même que la demande augmente.
Le saviez-vous ? Votre téléphone portable contient environ 0,34 grammes d’argent, sans compter d’autres métaux comme l’or et le lithium. Le nombre de smartphones vendus dans le monde ne cesse d’augmenter : 1371 millions ont été vendus en 2019. Cela représente près de 15 millions d’once, uniquement pour la production de smartphones.
2020 : l’offre et la demande sous tension
Si l’or a subi bien des turbulences depuis mars 2020, c’est également le cas pour le cours de l’argent. Cependant, ce dernier s’est comporté un peu différemment.
Là où l’or a pleinement rempli de rôle de valeur refuge sur l’année 2020 (avec une hausse de près de 25 %), l’argent a d’abord connu une baisse à 11,78 € l’once (31 mars 2020), avant de revenir en juillet sur des niveaux pré-crise sanitaire.
Ainsi, l’once d’argent atteignait 24 euros l’once le 18 août 2020, au moment où l’or bat aussi des records. Et depuis un an, le cours de l’argent se maintient au-dessus des 20 euros l’once. Ainsi, le 30 juillet 2021, soit près d’un an après ce record, le cours de l’argent se tient toujours à 21,48 euros l’once. On est bien loin des plus bas observés en mars 2020 !
Le cours de l’argent fortement influencé par l’industrie en 2020
On l’écrivait plus haut : le cours de l’argent suit de près les fluctuations économiques, et notamment lorsqu’elles impactent directement les industries.
En mars 2020, la crise sanitaire a largement réduit les activités industrielles, ce qui a naturellement induit une demande en argent moins importante. Sur l’année 2020, le rapport 2021 du Silver Institute relève ainsi une demande en baisse de 10 % par rapport à 2019, mais avec des disparités plus importantes selon les zones géographiques.
Dans le même temps, le cours de l’argent a compensé par une offre en baisse. L’activité des mines a été réduite par les confinements et les restrictions. Toujours selon le Silver Institute, l’extraction argentifère a ainsi baissé de 5,9 % sur l’année 2020 par rapport à l’année 2019, avec 24 399 tonnes extraites sur l’année.
2021, et plus encore : quelles perspectives pour l’argent ?
Une forte hausse de la demande à prévoir
Si l’offre et la demande en argent ont marqué le pas en 2020, le Silver Institute prévoit des chiffres à la hausse pour 2021. Avec d’abord, une industrie en pleine relance, et notamment une forte évolution de la demande du côté du photovoltaïque et de la 5G. Sur l’année 2021, le Silver Institute table ainsi sur une hausse de la demande de 15 % par rapport à 2020, avec 1 033 millions d’onces d’argent contre 896 millions en 2020. Plus de la moitié sont destinées à l’industrie.
Une offre qui se porte mieux… pour le moment
Pour l’année à venir, le marché de l’argent devrait être mieux soutenu par l’extraction minière et le recyclage, qui devrait permettre de fournir 1 056,3 millions d’onces d’argent sur l’année (contre 976,2 millions en 2021). Soit une hausse de 8 %, plutôt inattendue au regard de la production en baisse observée depuis 2016. Avant la crise sanitaire, cela faisait en effet 4 ans que l’offre tendait à baisser de plus en plus. Ce dynamisme devrait donc dépendre de la durée de l’effet rattrapage post-restrictions. “Tout comme pour les volumes d’extraction minière, le secteur du recyclage de l’argent est voué à la pénurie”, estimaient ainsi Ronald-Peter Stöferle et Mark J. Valek, les auteurs du rapport In Gold We Trust. Dans leur 15e édition publiée en mai dernier, les deux auteurs l’ont aussi souligné : “nous serions surpris si les 10 ou 20 ans à venir ne s’avéraient pas être parmi les meilleures décennies de la longue histoire de l’argent”. Une autre bonne raison d’investir dans l’argent métal.
Et le ratio or/argent alors ?
Et ce qui intéresse aussi les investisseurs, c’est le potentiel que laisse deviner le ratio actuel or/argent. Il existe depuis des siècles, et le ratio de 1/15 (une once d’or valant 15 onces d’argent) est considéré comme une bonne proportion par les investisseurs. Or, il s’est plutôt stabilisé depuis vingt ans autour de 1/60, soit une once d’or pour 60 onces d’argent. Dans leur rapport In Gold We Trust, les deux auteurs proposent d’ailleurs un tableau du prix que pourrait atteindre l’once d’argent, avec un ratio différent, dans le contexte de nouvelles variations du cours de l’or. Des explications à découvrir dans cette analyse de Nicolas Perrin, à découvrir en vidéo.
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