Encore une étape avant le « Graal » du niveau expert. Ce troisième opus de notre cahier de vacances Veracash va aller encore plus loin sur les notions d’économie, de consommation, d’épargne et d’investissement. Et même s’il n’est pas question de se tuer à la tâche, nos petites évaluations deviennent de plus en plus difficiles.
Alors accrochez-vous : c’est le point de passage obligé avant d’atteindre le niveau Veracash expert !
Les métaux précieux sont-ils durables ?
Il paraît que les diamants sont éternels, mais les métaux précieux sont-ils durables ?
Attention à cette expression piégeuse : s’agit-il de temporalité ou de respect de l’environnement ? Ce sujet est un peu « touchy » comme on dit, et peut être vraiment clivant. Pourtant, l’or, l’argent et les platinoïdes peuvent évoluer dans un écosystème très vertueux. Encore faut-il en avoir la volonté.
L’extraction, le principal risque environnemental et social
Commençons par le sujet qui fâche : l’extraction. Oui, c’est à ce niveau que l’exploitation des métaux précieux présente le plus de risques.
Le risque pour l’environnement
Le risque environnemental est majeur : extraire un minerai, quel qu’il soit, de la croûte terrestre entraîne la destruction de la biodiversité du site. Et malheureusement, le travail des mineurs provoque parfois la pollution de sites plus éloignés. Les produits utilisés pour « nettoyer » les tonnes de terre et isoler les métaux précieux se retrouvent parfois dans les nappes phréatiques ou les cours d’eau voisins. C’est le cas avec l’orpaillage illégal qui utilise du mercure, ce métal lourd et toxique que l’on retrouve dans les rivières et fleuves de Guyane.
Deux techniques sont utilisées principalement pour trouver de l’or dans des boues de roche :
- L’amalgamation, avec du mercure ;
- La cyanuration, avec du cyanure de sodium.
La plus vertueuse des séparations reste la gravitation : c’est le geste de l’orpailleur avec son tamis. Surtout s’il fait son travail directement dans une rivière…
Les industries aurifères ont développé depuis plusieurs décennies des systèmes de traitement en circuit fermé. Cela évite que des résidus s’échappent dans la terre ou la nature voisine. Malgré tout, le risque zéro n’existe pas.
L’autre risque environnemental de l’extraction minière porte sur la consommation d’eau. Les mines de lithium en Amérique du Sud sont pointées du doigt pour leur utilisation massive d’eau dans la production du métal présent dans les batteries des smartphones et des voitures.
Le risque social
L’orpaillage illégal entraîne avec lui une forte criminalité et des pressions sur les populations locales. Mais pour d’autres métaux, il existe aussi des conditions d’extraction qui passent par l’exploitation d’hommes et de femmes au mieux, et au pire d’enfants.
C’est l’un des plus grands reproches faits au cobalt : des populations locales seraient exploitées dans les mines de République Démocratique du Congo. Cela représenterait plusieurs centaines de milliers d’hommes et de femmes et d’enfants, même si ces chiffres sont régulièrement remis en cause.
La fondation catholique « Le cèdre » affirme que 40 % de l’extraction de minerais provient de pays totalitaires et, dans la même proportion, de pays en conflit ou en guerre.
Les labels pour une extraction respectueuse de l’environnement et équitable
Comme pour les productions agricoles, il existe des mouvements qui garantissent l’équité de l’extraction mais aussi de la chaîne de commercialisation des minerais et donc des métaux.
- Les principaux labels sont Fairmined et Fairtrade. Ils garantissent une extraction « équitable », comme pour le commerce. L’exploitation des populations locales et les achats à bas coût sont proscrits.
- Les garanties du LBMA, la principale association de professionnels des métaux précieux (London Bullion Market Association). L’organisation propose une charte de « sourcing » responsable. Autrement dit, l’or ou l’argent estampillé LBMA provient de raffineurs qui ont prouvé leurs efforts en matière de lutte contre le blanchiment d’argent, de lutte contre le terrorisme, de respect des droits de l’homme et de l’environnement.
Respect de l’environnement : le choix du recyclage et de la réutilisation
Certains métaux ont cette caractéristique majeure d’être inaltérables, notamment l’or, ou recyclables sans trop de perte de matière. Certains professionnels estiment que la meilleure façon d’avoir une filière des métaux « soutenable », c’est d’éviter l’extraction et de passer le plus possible par le recyclage.
Les excellents chiffres du recyclage
Selon le World Gold Council, un quart de l’or utilisé dans le monde est recyclé (25,2 % en 2023). C’est quasiment 10 % de plus que l’année précédente. La tendance est donc bien installée. Pour l’argent, les chiffres les plus récents évoquent 20 % de l’argent métal en provenance du recyclage. Plus de la moitié de cette matière recyclée vient d’ailleurs de l’industrie qui tente ainsi de réduire son empreinte environnementale.
À l’avenir, le défi du recyclage passera par celui des batteries, notamment au lithium : celles utilisées dans de nombreux objets du quotidien (smartphone, petit électroménager) mais aussi les voitures, les bateaux, etc. On trouve dans ces batteries de nombreux métaux (lithium, cobalt, manganèse, cobalt, titane, fer) qui ne se recyclent pas à la même température ni de la même manière. Le défi est donc technique pour la filière du recyclage.
Recyclage : une forte consommation de CO2
Le recyclage des métaux passe en général par la fonderie, ce qui demande de l’énergie. Pour rappel, le point de fusion de l’or est à 1064 °C. En effet, après avoir été récupéré, le métal recyclé est conditionné sous forme de lingots, de tubes, de plaques. Et pour cela, il faut le fondre donc le chauffer. Mais cela représente toujours une empreinte environnementale plus faible que celles l’extraction qui demande de l’eau, des produits chimiques, du carburant, et là aussi, une fonderie et du raffinage.
La réutilisation, la conservation : les solutions ultimes ?
Le coût environnemental d’un Napoléon de la fin du XIXe siècle est finalement assez faible. L’or qu’il contient a été extrait une seule fois. Et comme il est inaltérable, sa qualité est la même qu’il y a un siècle.
On pourrait dire la même chose pour l’or et l’argent présents dans des bijoux. Pour un investisseur, l’important c’est le poids du métal, pas son conditionnement. C’est ainsi que le groupe AuCOFFRE a imaginé des produits d’investissement sous forme de bijoux en vrac. L’investisseur achète des grammes d’or, et non un lingot ou des pièces. C’est un or zéro empreinte puisqu’il ne passe pas par la case « refonte ».
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Alors l’or est-il forcément « sale » ou peut-il être propre et éthique ?
C’est quoi la monnaie ?
Quand le monde s’est mis à commercer et que le troc n’a plus permis d’assurer les échanges, la monnaie a été inventée. Un « véhicule » qui permet de transporter de la valeur pour pouvoir l’échanger contre des biens et des services. Simple non ?
Pas tant que ça si l’on en croit les multiples livres et thèses écrits sur le sujet. Parce que derrière la monnaie, il y a du pouvoir, de la politique, et même de la philosophie.
La monnaie fiat : aie confiance !
La monnaie fiat est une monnaie qui est portée par une autorité, en l’occurrence un pays ou un regroupement de pays. Cette monnaie est régulée par une banque centrale qui est normalement indépendante des gouvernements. On considère donc que l’émetteur de cette monnaie est de confiance. En effet, la base d’une monnaie, c’est la confiance. Si l’utilisateur n’a plus confiance, il va s’en débarrasser et cette monnaie n’aura plus de valeur. Cela devient de la « monnaie de singe ».
Le saviez-vous ? La monnaie fiduciaire, expression plus répandue que la monnaie fiat, correspond aux supports : les pièces et les billets essentiellement, qui permettent d’échanger de la monnaie. Mais il est évident que la confiance est aussi obligatoire pour la monnaie fiduciaire parce que sinon, votre billet ne vaut que le prix du papier et non la valeur inscrite dessus en euros, dollars ou autres livres sterling.
Les monnaies privées placent la confiance ailleurs que dans la puissance publique
Avant que les États ne décident de s’arroger le droit d’émettre la monnaie, il existait des monnaies privées. Les premières banques émettaient des titres : les billets de banque d’autrefois. C’est le banquier émetteur qui était le garant de la réalité des fonds. Et certains économistes comme Hayek estiment que, finalement, ce système était plus sain que la monnaie générée par de la planche à billets sur de la dette d’un pays.
L’exemple des monnaies locales
Dans certaines régions, quelques monnaies privées subsistent. Il s’agit de monnaies locales : une version contemporaine du troc, puisque la monnaie en question permet d’acheter essentiellement des prestations (cours, réparation informatique, etc.). Et pour générer cette valeur, il faut aussi proposer des interventions en retour : du jardinage, des vêtements…
Le bitcoin enfin une vraie monnaie privée qui marche ?
Si vous lisez le manifeste de création du Bitcoin, alors vous ne pouvez qu’être persuadé qu’il s’agit de la monnaie privée ultime. Cet objet numérique a été créé alors que la confiance dans la finance américaine était au plus bas. En 2008, crise des subprimes. La confiance n’est plus basée sur la puissance d’un État mais bien sur une foule anonymisée. La monnaie fiat est centralisée, le Bitcoin est décentralisé. Sauf que malheureusement, l’aspect spéculatif a rapidement pris le dessus sur l’indépendance et l’utilisation. Est-ce toujours une monnaie ou simplement une réserve de valeur ? C’est un autre débat.
Produire et consommer son énergie
Avec la flambée des prix du gaz et de l’électricité, les consommateurs ont appris très rapidement à faire des économies. La hausse des prix est plus efficace que n’importe quelle campagne du Gouvernement en faveur des économies d’énergie ! « Le Gaspi », personnage utilisé par les pouvoirs publics au moment du choc pétrolier de 1979, peut aller se rhabiller.
À l’époque, on n’avait pas de pétrole mais des idées. Aujourd’hui, on a de l’électricité mais hors de prix.
Les panneaux solaires pour produire simplement de l’électricité
L’installation de panneaux photovoltaïques est proposée par de nombreux prestataires. Il est aussi possible de les poser soi-même, moyennant les compétences adéquates. Un panneau correspond environ à 1,6 m2 et, en moyenne, il y en a 8 par installation. En fait, cela dépend de la toiture et du besoin. Il existe aussi des panneaux solaires qui permettent de chauffer de l’eau : pour les sanitaires et pour certains équipements comme le réseau de chauffage. C’est la version la plus simple de la production de chaleur : le soleil chauffe un liquide placé sous un revêtement noir qui capte la chaleur. Le liquide va ensuite chauffer de l’eau. Il n’est même pas question d’électricité.
Le saviez-vous ? Pour les panneaux photovoltaïques, l’unité de mesure est le kWc. Cela correspond au kWatt crête : le maximum de production quand le soleil est au zénith.
Revente ou autoconsommation d’électricité ?
L’enjeu se situe aujourd’hui dans le choix du modèle économique retenu. Très longtemps, EDF proposait un prix de rachat de l’électricité produite par les panneaux des particuliers avec des tarifs intéressants, mais ce n’est plus le cas.
La vente totale de la production
L’électricien propose des tarifs de rachat bloqués sur 20 ans. Ils correspondent aujourd’hui, à quelques centimes près, au tarif des heures creuses (meilleur marché pour la revente totale de votre production). Cela va diminuer votre facture de consommation, mais cela ne vous fera pas gagner de l’argent.
L’autoconsommation et la revente du surplus
Depuis quelques années, enfin, le particulier peut consommer sa propre électricité : vos panneaux peuvent alimenter directement votre foyer. Et s’il y a du surplus, EDF le rachète. C’est plutôt avantageux même si l’installation est plus technique.
Le saviez-vous ? Dans un panneau photovoltaïque on trouve du verre, du silicium, de l’aluminium, du cuivre ou de l’argent.
Fiscalité : savoir choisir ses produits d’épargne
Quand on décide d’épargner une partie de ses revenus, on n’a pas trop envie d’avoir à payer des taxes sur ses éventuels gains. Et pourtant, depuis la mise en place du prélèvement forfaitaire unique, peu de placements sont exonérés de flat tax.
L’assurance-vie : même après 8 ans
C’était la phrase préférée des vendeurs d’assurance-vie : c’est un produit défiscalisé au bout de 8 ans. En fait, c’est un peu plus compliqué que ça. Les gains ont toujours été soumis à l’impôt sur le revenu mais avec des déductions importantes. La fiscalité de l’assurance-vie est surtout très avantageuse dans le cadre d’une transmission. Avec des exonérations totales ou avec une très faible imposition selon les situations. Mais surtout, une assurance-vie peut être transmise sans être intégrée dans la réserve héréditaire pour un conjoint non pacsé ni marié, par exemple.
Les livrets réglementés défiscalisés
L’État ne peut pas donner dans un sens et reprendre ensuite. Les livrets réglementés comme le livret A permettent d’avoir une épargne qui n’est pas soumise à l’impôt, notamment sur les gains réalisés. Toutefois, avec un 3 % d’intérêts et des plafonds de placement à 22 950 euros, les gains sont limités.
Les métaux précieux
Si vous faites les bons choix, vous pouvez échapper à l’impôt en investissant dans les métaux considérés comme précieux : l’or, l’argent et le platine. Comme ils ne produisent pas d’intérêts, de loyers ou de dividendes pendant toute la durée de la détention (donc du placement), vous n’avez pas d’impôts à payer. C’est au moment de la revente que la fiscalité s’applique, en cas de plus-value.
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