Principaux indicateurs américains (valeurs arrêtées au 28/03/2025)

  • Taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed) : 4,5%
  • 224 000 inscriptions hebdomadaires au chômage, stable
  • Inflation américaine sur 12 mois : 2,8%
  • Confiance des consommateurs US (indice Michigan) : 57,9
  • Valeur du Dow Jones : 41584 en baisse ↘︎
  • Valeur du S&P 500 : 5609 en baisse ↘︎

Principaux indicateurs européens (valeurs arrêtées au 28/03/2025)

  • Taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) : 2,5 %
  • Taux d’inflation moyen pour la zone euro : 2,3 %
  • Taux de chômage pour la zone euro : 6,2 %
  • Confiance des consommateurs et des entreprises zone euro : -14,5
  • Production industrielle de la zone euro : 0 %
  • EUR/USD : 1,082 stable

Évolution du cours de l’or

Après une semaine précédente marquée par une consolidation du cours, l’or libellé en euros a nettement repris de la hauteur entre le 24 et le 29 mars 2025. Sur cette période, le métal jaune a affiché une progression constante jusqu’à atteindre un nouveau pic hebdomadaire de 2 859,73 € l’once, soit un gain de plus de 75 euros sur la semaine. Cette dynamique s’explique par une convergence de facteurs économiques, politiques et psychologiques, à la fois en Europe et à l’international.

Graphiques des cours de l'or en euro et en dollar, arrêtés au 28 mars 2025

Un climat d’inquiétude favorable aux valeurs refuges

La tendance haussière de la semaine s’ancre d’abord dans un contexte européen de méfiance accrue vis-à-vis des monnaies fiduciaires, alimentée par une vague médiatique autour de l’euro numérique. À sept mois de son lancement officiel, plusieurs médias grand public ont en effet relayé, parfois sans nuances, des rumeurs infondées concernant d’éventuelles limitations de liberté financière. Parmi les inquiétudes évoquées : plafonnement des comptes courants, perte de contrôle sur l’épargne individuelle, fiscalité automatisée et surveillance des transactions.

Même si la BCE a rapidement démenti ces informations, le climat de suspicion a contribué à nourrir l’idée que l’or constitue un moyen de préservation patrimoniale indépendant des circuits bancaires traditionnels. En particulier, l’or physique s’est retrouvé au cœur des conversations comme outil de protection contre l’arbitraire monétaire et les restrictions potentielles à venir.

Ce regain d’intérêt pour les actifs tangibles et non traçables s’est donc naturellement traduit par une hausse du cours de l’or en euros, d’autant plus marquée que la devise européenne est restée relativement stable sur la période.

Des signaux macroéconomiques contrastés

Sur le plan économique, la semaine a commencé avec la publication d’un indicateur d’activité en hausse dans la zone euro, le plus élevé depuis sept mois. Cette amélioration, portée par un léger redémarrage du secteur manufacturier, a pu freiner temporairement la demande pour l’or au tout début de la semaine, l’optimisme économique ayant historiquement tendance à réduire l’attrait des valeurs refuges.

Mais cet effet a rapidement été contrebalancé par d’autres signaux plus ambigus. Le Spring Statement britannique du 26 mars a rappelé les incertitudes budgétaires persistantes dans un Royaume-Uni encore impacté par les tensions commerciales transatlantiques et les répercussions du Brexit. De plus, des discussions européennes sur l’impact environnemental de la guerre en Ukraine et les perspectives industrielles à long terme (Clean Industrial Deal) ont ravivé les préoccupations sur la viabilité des modèles économiques actuels.

C’est dans ce contexte de croissance fragile, de transition économique coûteuse et de politique monétaire encore floue que l’or a consolidé sa progression sur le continent, particulièrement en fin de semaine.

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L’international continue d’alimenter la pression haussière

À l’échelle mondiale, les tensions géopolitiques persistantes, notamment autour de la guerre en Ukraine et des tensions commerciales entre les États-Unis et leurs partenaires, ont renforcé le sentiment d’incertitude globale. L’annonce de hausses localisées des prix de l’or sur certains marchés asiatiques, et plus particulièrement en Inde, a également suggéré une demande physique en progression, confirmée par la tendance haussière des primes à l’achat observées sur plusieurs plateformes internationales.

Enfin, les volumes d’échange soutenus sur les marchés de l’or, combinés à une absence de repli technique significatif jusqu’à la clôture hebdomadaire, traduisent une confiance maintenue des investisseurs dans le potentiel de l’or à moyen terme.

Une bonne tenue des cours internationaux qui se répercute évidemment sur l’or libellé en euros.

Une semaine de consolidation haussière, dans un climat d’inquiétude rampante

Finalement, avec une moyenne hebdomadaire établie à 2 812,29 €, l’once d’or libellée en euros a signé sa meilleure performance depuis le début du mois de mars, lequel n’avait pourtant pas très bien commencé au point de faire craindre la fin de la hausse quasiment ininterrompue entamée plusieurs mois auparavant.

Mieux encore, la progression du cours s’est accélérée en fin de semaine, illustrant une demande renforcée face aux incertitudes monétaires et politiques en Europe. Entre fantasmes autour de l’euro numérique, signaux contradictoires sur l’économie réelle, et tensions géopolitiques mondiales, l’or continue donc de s’imposer comme une valeur refuge de premier plan pour les investisseurs européens.

La semaine prochaine s’ouvrira sur de nouvelles conditions commerciales internationales avec, le 2 avril (qualifié par Trump comme étant le “Liberation Day”), l’annonce de nouveaux tarifs douaniers imposés par les États-Unis au reste du monde.

Il s’agira d’un nouveau tour de vis dans la politique protectionniste américaine qui devrait certainement continuer à influencer le comportement des investisseurs vis-à-vis de l’or, tandis que les marchés boursiers poursuivent leur lente érosion.