Depuis des années, notre système de retraite par répartition est sur la sellette. Spécificité française, il est de plus en plus difficile à maintenir. Alors entre allongement des années de cotisation et réduction des primes, comment bien se préparer pour bénéficier d’une retraite acceptable dans les prochaines années ? Petit guide pour penser sur le temps long !
Retraite par répartition : un système à bout de souffle ?
Notre retraite par répartition à la française a été mise en place pendant la Seconde Guerre mondiale et stabilisée ensuite. Le principe est simple : les actifs contribuent au financement des pensions de retraite des anciens. Ainsi, ils gagnent des points ou des trimestres qui leur assurent de bénéficier à leur tour d’une retraite quand ils pourront en réclamer les droits.
Moins d’actifs plus de retraités : le système n’est plus à l’équilibre
Pendant les 30 Glorieuses, entre 1945 et 1975, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Les actifs travaillaient, les retraités bénéficiaient de leurs pensions à 60 ans avant de mourir quelques années plus tard. Puis est survenu le chômage de masse, mais aussi l’allongement de la durée de vie. Si bien que les « caisses de retraite » versaient plus qu’elles ne récupéraient en cotisations. L’État a dû trouver des solutions pour retrouver un équilibre financier et maintenir la répartition.
Cotiser plus longtemps, gagner moins
On se demande pourquoi les inspecteurs de finances font de si longues études. Pour renflouer les caisses, ils jouent en général sur deux leviers assez simples :
- Reculer l’âge de départ à la retraite à taux plein ou augmenter la durée de cotisation selon le point de vue politique ;
- Baisser les pensions ou ne pas les augmenter au même rythme que l’inflation.
En 1995, Alain Juppé, Premier ministre et inspecteur des finances, décide d’allonger la durée d’annuités dans le secteur public de 37,5 à 40 ans (déjà en place dans le privé depuis 1993) mais aussi d’augmenter les cotisations maladies pour les retraités. Il subira un des plus longs et durs mouvements sociaux en novembre et décembre. Il avait aussi décidé de s’attaquer aux régimes spéciaux qui permettent à certaines professions de bénéficier d’une durée de cotisation ou d’activité plus courte. Aujourd’hui, le Président de la République Emmanuel Macron souhaite retarder l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Mais il veut aussi augmenter le nombre de trimestres cotisés pour obtenir une retraite à taux plein. Double effet kiss cool !
Organiser sa propre retraite par capitalisation
Comme les pensions issues des cotisations retraite risquent d’être de plus en plus faibles, il est fréquemment conseillé par les gestionnaires de patrimoine de prévoir des revenus complémentaires pour ses vieux jours. C’est un peu contre-intuitif, mais plus on pense jeune à sa retraite, plus ses revenus complémentaires pour le jour J seront importants. Aussi les outils d’épargne pour sa retraite sont nombreux et variés : en voici une sélection.
Le plan épargne retraite
Depuis le 1er octobre 2019, le PER (Plan Épargne Retraite) regroupe (ou remplace) l’ensemble des autres outils de placement retraite qui pouvaient exister. Le principe est assez simple : on verse des sommes qui sont placées par l’organisme qui gère le Plan d’Épargne. Le capital et les revenus sont débloqués au moment de la liquidation de sa retraite (départ à la retraite). Et à ce moment-là, plusieurs solutions sont possibles : sous forme d’un capital, sous forme d’une rente mensuelle ou trimestrielle. En général les sommes sont placées via des outils financiers plus ou moins sûrs : des obligations mais aussi des actions. Les organismes bancaires informent leurs clients du risque de ces placements et notamment de celui de perte en capital. En un mot comme en cent, ce sont des fonds de pension… à la française.
Bon à savoir : dans certaines entreprises, on propose des PER collectifs. Ils fonctionnent comme les PER individuels, sauf que l’entreprise peut abonder les versements des salariés. Par exemple : vous placez 100 euros, l’entreprise double la mise en versant 100 euros aussi.
L’immobilier
C’est considéré comme la martingale de l’investisseur pour sa retraite. On achète assez jeune (encore faut-il le pouvoir) des biens immobiliers locatifs à crédit. L’idée est d’avoir remboursé l’ensemble des emprunts avant l’âge de la retraite. Si tout se passe bien, les loyers sont alors en grande partie transformés en revenus complémentaires de sa « maigre » pension. De cette façon, on crée aussi un patrimoine qui peut être revendu ou transmis. Le risque existe pourtant d’avoir des soucis de gestion avec ses locataires, des travaux de remise en état, des loyers impayés. Et ne parlons pas de la fiscalité qui peut devenir importante, comme l’impôt sur la fortune immobilière.
Les placements de très long terme
Ils ne sont pas proposés par les organismes bancaires traditionnels. Mais il existe aujourd’hui de nombreux placements très adaptés au temps long, celui qu’on recherche dans le cadre de la constitution d’une épargne retraite.
La forêt
Par définition, un investissement du temps long et lent : un arbre pousse en 20, voire 40 ans ! Ici, les rendements sont faibles mais fiables (la place d’une lettre qui change tout), et la fiscalité est assez avantageuse.
L’art
On est là dans un investissement très spécifique. Et investir dans des œuvres qui vont conserver ou prendre de la valeur dans les prochaines décennies n’est pas une chose facile. L’assistance de professionnels du marché de l’art est obligatoire.
L’or d’investissement
Il s’agit d’or physique, et non pas d’ETF (or papier qui peut être victime de troubles boursiers), que l’on trouve sous forme de pièces ou de lingots. On peut aussi choisir de beaux bijoux, signés par de grands orfèvres, qui pourront avoir une prime de signature à la revente. Le législateur ne s’est pas trompé sur l’usage que l’on peut faire de pièces d’or anciennes comme le Napoléon ou le Souverain. Elles seront conservées longtemps.
Ainsi, pour ce type de pièces, une décote fiscale de 5 % par an est appliquée. À partir de 22 ans de détention, il n’y a plus de taxes. L’or ne produit pas de rendement (pas de dividendes, pas d’intérêt) mais son cours est stable par rapport au coût de la vie, en petite augmentation même. Donc une somme en pièces d’or placée régulièrement pendant toute sa carrière professionnelle (disons 40 ans), permettra de produire un beau capital pour accompagner sa nouvelle et longue vie, à la retraite.
Brand & Content Manager chez Veracash.
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