Depuis la crise financière de 2008, on sait qu’une banque, aussi grosse soit-elle, peut faire faillite, disparaître et entraîner dans sa chute, non seulement tout un pan du marché, mais aussi et surtout plusieurs millions d’épargnants qui voient alors leurs économies s’évaporer en un simple claquement de doigts. Pire encore, avec la globalisation de la finance et les nombreuses interdépendances entre les banques de tous les pays, la banqueroute d’une seule d’entre elles peut engendrer une cascade de faillites à travers le monde et donc potentiellement affecter n’importe quel épargnant. Plus personne n’étant désormais à l’abri, un sentiment légitime d’insécurité pousse alors de plus en plus de gens à envisager de se débancariser pour protéger leurs économies.
Une débancarisation nécessairement partielle
D’un point de vue rationnel, il est particulièrement sain de ne plus considérer la banque comme seule et unique option pour épargner. En effet, suivant l’adage qui conseille de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, diversifier ses placements est un bon réflexe.
À cet égard, depuis quelques années, l’évolution des technologies a permis l’émergence de nouveaux systèmes de paiement, et de nombreuses fintech comme VeraCash ont su proposer des alternatives crédibles et innovantes dans ce domaine. D’autres entreprises ont imposé de nouveaux usages en matière de crédit, notamment par l’intermédiaire du crowdfunding, privant ainsi les banques d’un rôle que l’on considérait jusqu’ici comme exclusif.
Pour autant, l’environnement économique n’est pas encore prêt à se passer des banques pour un grand nombre de transactions du quotidien : les salaires continueront encore un bon moment à être payés par chèques ou virements bancaires ; les impôts, les prélèvements obligatoires, les prestations sociales et autres remboursements de frais de santé nécessitent toujours de disposer d’un compte bancaire traditionnel ; enfin, les transactions financières impliquent un certain degré de confiance que seule permet pour l’instant la relative légitimité d’un système bancaire universellement reconnu.
Malheureusement, c’est bel et bien cette confiance qui est aujourd’hui prise en défaut, notamment parce que l’actualité de ces dernières années a révélé à quel point la fragilité jusqu’ici insoupçonnée des banques pouvait directement menacer l’argent des épargnants.
Des risques bancaires majeurs révélés par les crises
Nous l’évoquions déjà dans un précédent article, contrairement à ce dont on a pu se convaincre depuis des décennies, notre argent n’est pas toujours en sécurité à la banque : protection très insuffisante de l’épargne des usagers en cas de faillite, frais de plus en plus élevés (et de moins en moins justifiés) qui rognent insidieusement les montants déposés, rendements inférieurs au taux d’inflation faisant progressivement perdre de la valeur aux placements souscrits, risque de voir les dettes des banques payées en partie par l’argent des épargnants, autant de raisons qui ont fini par saper durablement la confiance que les particuliers et les entreprises pouvaient avoir à l’égard de leurs banques.
En outre, les différentes crises qui se sont succédé depuis une vingtaine d’années ont mis en lumière certains faits qui étaient méconnus du grand public, comme le niveau incroyablement bas du taux de solvabilité des banques. En résumé, il s’agit de la capacité des banques à restituer leur argent à tous les clients qui lui ont fait confiance. Et dans le cas des banques françaises, qui sont parmi les plus « vertueuses » au monde en la matière, ce ratio de solvabilité avoisine peu ou prou les 10%. En d’autre termes, cela signifie que 90% des sommes déposées par les épargnants ne leur sont plus accessibles, et en cas de « bank run » – demande massive et simultanée de retraits d’argent par un grand nombre de clients d’une banque, en cas de crise économique majeure par exemple – , seuls les premiers pourront être servis, laissant l’écrasante majorité des clients complètement ruinés.
Se débancariser en 4 étapes
La débancarisation se révèle donc indispensable pour qui est au minimum soucieux de préserver la valeur de son capital. La recherche d’un certain sens à ses placements et la volonté de s’éloigner des pratiques les moins éthiques de la finance traditionnelle peuvent également constituer des motivations légitimes pour prendre de la distance avec le système bancaire traditionnel.
Quoi qu’il en soit, une débancarisation raisonnée ne s’improvise pas et plusieurs étapes sont nécessaires.
Première étape : solder ses crédits
L’une des principales attaches qui nous lient au secteur bancaire est bien souvent constituée des emprunts que nous avons pu souscrire. Prêt immobilier, crédit à la consommation, voire « simple » découvert autorisé permanent, toutes ces facilités de financement sont autant de freins à la débancarisation en ce sens qu’elles sont souvent assorties d’une obligation de domicilier tout ou partie de ses revenus auprès de l’organisme prêteur, à titre de garantie notamment. Certes, il n’est pas toujours facile de se passer de crédit bancaire (en matière immobilière par exemple), et ce n’est d’ailleurs pas forcément une mauvaise chose que d’y faire appel dans certains cas afin de préserver sa trésorerie ou pour éviter de toucher à des placements rémunérateurs. Néanmoins, solder ses crédits dès que possible est une bonne manière de limiter l’emprise des banques sur son patrimoine.
Deuxième étape : acheter des valeurs refuge
Ici, on s’attache à diversifier ses placements en convertissant ses actifs financiers en biens tangibles qui serviront de réserves de valeur dans le temps. L’idée est de « démonétiser » son patrimoine pour éviter de subir l’essentiel des crises financières qui agitent le monde de plus en plus fréquemment. Ainsi en France, à côté du livret A qui est un support exclusivement bancaire et de l’assurance-vie qui est aujourd’hui trop dépendante des marchés financiers pour être un placement aussi sûr que par le passé, l’immobilier reste une valeur sûre dont la pertinence et la résilience n’ont pratiquement jamais été prises en défaut. Peu importent les convulsions de marché épisodiques, un bien immobilier peut voir son prix fluctuer à travers le temps, voire carrément s’effondrer à certains moments, sa valeur quant à elle demeurera immuable : un toit sur la tête sera toujours une protection avantageuse, une maison sera toujours un patrimoine valorisable, une terre ou un immeuble constitueront toujours une richesse.
L’or constitue l’autre valeur refuge emblématique plébiscitée par les épargnants depuis… plusieurs millénaires ! Sans oublier son petit frère trop souvent sous-estimé, l’argent métal. Réserve de valeur par excellence, il a en outre sur l’immobilier l’avantage de l’inaltérabilité, lui permettant de conserver ses qualités et sa pureté presque éternellement. Avec sa relative rareté, c’est d’ailleurs cette incroyable stabilité physique dans le temps qui lui confère une bonne part de sa valeur. Pour débancariser une partie de son capital, et donc le protéger des turbulences économiques, il suffit alors d’acheter de l’or (et de l’argent) qui fixera et sécurisera la valeur d’échange du patrimoine ainsi épargné.
Troisième étape : avoir un ou plusieurs comptes de paiement sans banque
Depuis une dizaine d’années, de nombreux acteurs innovants sont arrivés sur le marché de la finance en proposant des services complets de paiement totalement déconnectés du secteur bancaire. Tout le monde connaît Paypal, mais les relations de cette entreprise avec le secteur bancaire traditionnel (notamment au Luxembourg) restent ambiguës. En revanche, de plus en plus de fintech proposent des solutions de paiements numériques pour les particuliers et les entreprises sans intermédiaire bancaire. À cet égard, Veracash offre une solution avantageuse puisqu’elle propose non seulement un compte de paiement indépendant et totalement débancarisé, mais qui a la particularité d’être adossé à une contrepartie en métaux précieux. On peut alors, en une seule opération, disposer d’un système de paiement sans intermédiaire bancaire et épargner dans de l’or ou de l’argent dont la valeur reste cependant totalement liquide et disponible.
Quatrième étape : diversifier
On l’a vu, à moins de vivre en marge de la société et de privilégier le troc, il est pratiquement impossible de se passer complètement des banques. Mais cela ne veut pas dire pour autant que l’on doive rester inféodé à un seul établissement. Tout en privilégiant les enseignes affichant la meilleure transparence en termes de frais et de services (ce qui est généralement le cas des banques en ligne), il est recommandé de répartir les fonds que l’on n’a pas le choix de conserver en banque entre plusieurs institutions différentes, ceci afin de minimiser les risques en cas de faillite de l’une ou l’autre d’entre elles.
Au final, parler de débancarisation aujourd’hui, ce n’est pas envisager de ne plus avoir de compte bancaire, mais plutôt multiplier les alternatives d’épargne et de paiement afin de limiter au maximum le risque de perdre son argent du fait des banques.
Auteur et consultant depuis plus de vingt ans dans le domaine de la communication stratégique, il a plusieurs fois travaillé pour le compte d'entreprises financières dont il décrypte aujourd'hui les coulisses et les mécanismes économiques de base à l'intention du plus grand nombre.