En matière d’investissement et d’épargne, la bonne fée de l’égalité femmes-hommes n’a pas encore œuvré. Les femmes investissent moins que les hommes, et délaissent certaines formes de placements financiers. Aversion au risque, crainte de ne pas suffisamment s’y connaître mais aussi écart salarial : plusieurs paramètres expliquent ces différences. Et si en 2024, on s’attachait à déconstruire aussi ces stéréotypes ?

Ce qu’il faut retenir :

  • Il existe une réelle disparité dans les profils des investisseurs : 30 % sont des femmes. Pourtant, 75 % des femmes épargnent régulièrement pour assurer leur sécurité financière.
  • Plusieurs raisons à cette disparité : un manque de confiance et une peur de ne pas s’y connaître, ainsi qu’une aversion pour le risque. Sans compter l’écart salarial qui subsiste toujours !
  • Cette situation tend à s’améliorer : les mentalités évoluent, mais ce changement doit être accompagné

En France, une femme sur deux n’investit pas

Les femmes sont « largement sous-représentées dans la sphère de l’investissement », estime ViveS, média qui agit pour donner une place aux femmes dans l’économie. Ce support n’est pas le seul à s’être penché, ces dernières années, sur les raisons qui expliqueraient pourquoi les femmes ne s’emparent pas assez du sujet de l’investissement. Deux études, réalisées pour JP Morgan (les femmes et l’investissement, 2021) et pour Bayard (les femmes et l’argent, 2022), ont ainsi montré qu’en France :

  • 75 % des femmes épargnent de manière régulière ;
  • Une femme sur deux (50 %) se tourne vers l’investissement pour faire fructifier son épargne ;
  • Et seulement 18 % le font de manière régulière.

Enfin, 30 % des investisseurs sont des femmes, selon une étude relayée par Lendopolis. Forcément, quand on sait que la population française est à 51,5 % féminine, il y a un écart !

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Pourquoi les femmes investissent moins que les hommes ?

Manque d’éducation financière, aversion au risque ou encore écart salarial : plusieurs raisons expliquent cet écart de représentation dans le monde de l’investissement.

L’investissement, une terre inconnue ?

Il faut le rappeler : cela ne fait que 60 ans que les femmes ont, en France, le droit d’ouvrir un compte en banque et de travailler sans le consentement de leur mari. La loi du 13 juillet 1965 a permis aux femmes de disposer de leur argent. Des décennies plus tard, il subsiste toujours un fort manque de connaissances en matière d’investissement et de solutions d’épargne. En 2022, ViveS avait d’ailleurs publié les résultats d’un sondage qui montrait que seulement 38 % des femmes disaient connaître à peu près le montant de l’épargne au sein du couple, ainsi que le détail des placements financiers.

Les femmes ont aussi des difficultés à se lancer seules dans l’investissement. Au sentiment d’imposture et au manque de confiance en elles, il faut ajouter un environnement qui n’est pas d’une grande aide. En 2022, une étude d’une banque en ligne britannique montre que 90 % des articles « argent » dans les magazines féminins abordent plutôt le sujet des économies… ou des soldes.

Les femmes ont plus d’aversion au risque

Autre frein selon ViveS : la « prise de risque ». Les femmes s’intéressent moins aux produits financiers qui semblent risqués. Cette aversion au risque joue sur la diversification des placements. Un article de la Tribune relève ainsi que les investisseuses ont tendance à privilégier les placements à court terme, tandis que les hommes préfèrent ceux à long terme « qui assurent l’avenir ». ViveS le résume ainsi : « les femmes économisent l’argent tandis que les hommes “font » de l’argent ».

Et toujours un écart salarial entre femmes et hommes

La différence de revenus explique pourquoi les femmes investissent moins que les hommes. Selon les chiffres de l’Insee (2019), les revenus des femmes sont encore 22 % moins élevés que ceux des hommes.

Pourtant, 75 % des femmes épargnent régulièrement selon l’étude de JP Morgan : pour sécuriser leur avenir, prépare la retraite… ou assurer l’éducation des enfants. Une étude du Cercle des Épargnants montre ainsi que 18 % des femmes épargnent pour aider leurs proches, contre 14 % des hommes.

Accompagner les changements de mentalités

Les stéréotypes peuvent avoir des conséquences sur les capacités des femmes à épargner et investir comme elles le souhaitent, pour sécuriser leur avenir et leur patrimoine. Mais les choses changent, comme le relève un article de 20minutes.fr : l’écart se réduit d’année en année et les mentalités évoluent. Ce changement doit être accompagné et encouragé.

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