Ce mois de mai 2022 semble marquer une nouvelle étape dans l’histoire des cryptomonnaies avec une spectaculaire chute des cours de la plupart de ces nouveaux actifs aussi convoités que décriés. Nombreux sont ceux qui y voient la fin de ce qu’ils considéraient jusqu’ici comme une hérésie économique, qu’il s’agisse des partisans d’une finance contrôlée par les institutions, comme de certains de ceux qui prônent un retour aux « vraies » monnaies adossées à des actifs tangibles. En réalité, rien n’interdit de croire que c’est peut-être le contraire qui est en train de se passer.

 


 

Ces 18 derniers mois ont été marqués par de violentes oscillations du cours des crypto-actifs, à commencer par celui de l’emblématique Bitcoin. Après avoir touché 2 fois un record au-delà des 60 000 dollars, et être retombé tout aussi brutalement en-dessous des 30 000 dollars, le célèbre jeton numérique peine aujourd’hui à se stabiliser à des niveaux qui ont d’ores et déjà fait perdre des milliards de dollars à sa communauté d’investisseurs. Ou plus exactement, aux derniers à être arrivés sur le marché prometteur des devises électroniques, c’est-à-dire ceux qui ont été prêts à payer le prix fort pour profiter d’une aubaine qu’ils pensaient assurée.

Le dernier krach d’une longue liste

Car le Bitcoin compte aussi ses gagnants, et ils sont très nombreux à être devenus virtuellement riches après avoir acheté quelques jetons à vil prix au début de l’aventure et dont le capital a été depuis multiplié par 10, 100, 1000, 1 million !

Sauf que le Bitcoin et toutes les autres cryptos du même genre sont encore des nouveaux-nés en termes de produits d’investissement. Leur jeunesse, mais aussi leur ADN technologique avant-gardiste, en font des supports naturellement instables pour le moment. C’est un nouveau monde qui émerge, qui se cherche, qui teste et qui parfois échoue. Mais toujours pour mieux repartir en apprenant de ses erreurs. Depuis sa naissance en 2009, le cours du Bitcoin a connu plusieurs effondrements dont certains étaient cataclysmiques sur le papier, comme ce fameux 10 avril 2013 où il passe de 287 à 39 euros en une nuit, soit une perte de 83% en quelques heures. Aucune devise classique ne saurait y résister. Et pourtant, dès le mois de novembre, après des mois à se traîner à la limite de l’extinction, le Bitcoin repart vers les 200 euros. À la fin du mois, il franchit la barre des 500 et le mois suivant, il casse la barre des 1000 euros (un peu plus de 1200 USD).

Fluctuations du Bitcoin sur la période Mai 2021 - Mai 2022

Et des krachs, il y en a eu d’autres, plus ou moins violents, plus ou moins dévastateurs pour les finances de ceux qui avaient investi dans les cryptos avec l’ambition d’en faire de véritables outils d’indépendance financière face au système classique. Lequel venait justement de montrer une nouvelle fois ses limites avec la crise des subprimes de 2008. Ce n’est d’ailleurs pas une coïncidence si le Bitcoin est né juste à ce moment-là…

Les cryptos : produits d’avant-garde pour une nouvelle économie à inventer

Alors oui, il y a eu des perdants, des gens qui ont cru qu’ils allaient pouvoir changer de vie grâce aux cryptomonnaies et qui ont déchanté en voyant leur investissement fondre comme neige au soleil. Mais peut-être aussi que leur échec était inévitable, et ce pour au moins deux raisons principales.

La première, c’est qu’avec toute la meilleure volonté du monde, cette nouvelle technologie ne peut rivaliser en termes de maturité et de stabilité avec les monnaies traditionnelles qui ont pour certaines des siècles d’avance, pour ne pas dire des millénaires si on parle de l’or et de l’argent. Sans véritable historique ni possibilité d’analyse des comportements en fonction des fluctuations économiques, légales ou même politiques, il est difficile pour ne pas dire impossible d’anticiper les réactions d’un support nouveau dans un marché nouveau basé sur une technologie totalement inconnue (la blockchain).

Finalement, les investisseurs en bitcoin sont encore très largement des pionniers, qui essuient les plâtres d’une nouvelle forme d’économie décentralisée. Et comme tous les pionniers, ils doivent souvent en passer par des crises sévères pour tenter d’installer ce qui deviendra peut-être, et bien plus tard, une évidence confortable pour les générations à venir.

Quant à la deuxième raison pour lesquels certains y ont perdu leur chemise, c’est parce qu’ils ont dévoyé les cryptos de leur mission première : de nouvel instrument d’indépendance financière, ils en ont fait surtout un nouveau support de spéculation agressive, bien loin des considérations « humanistes » qui ont présidé à leur naissance. Idem pour un grand nombre de promoteurs de nouvelles cryptomonnaies, d’ailleurs, qui n’ont vu dans l’opportunité de singer le Bitcoin qu’une nouvelle façon de s’enrichir en surfant sur une mode de plus en plus portée par les médias. Ces gens-là, en leur qualité de spéculateurs, savent qu’ils jouent un jeu risqué et pour la plupart d’entre eux, ils s’attendent à perdre potentiellement leur mise. Même s’il sont très nombreux aussi à avoir gagné beaucoup d’argent en choisissant bien leur moment.

Des monnaies virtuelles risquées pour investisseurs avertis

C’est pourquoi tous les gens sérieux multiplient les messages de prévention vis-à-vis des cryptos. Même si le Bitcoin donne l’impression de se démocratiser, même si les médias parlent de plus en plus souvent de ces nouvelles « monnaies  » (qui n’en sont pas, rappelons-le) au point de laisser penser que n’importe qui peut y investir, il est essentiel de rappeler, et de répéter, que les crypto-actifs ne sont pas destinés à tout le monde, qu’il s’agit d’un investissement hautement risqué pour des gens avertis, qui savent parfaitement ce qu’ils font et surtout qui peuvent se permettre de perdre l’argent qu’ils vont y consacrer.

Capitalisation totale des cryptomonnaies depuis leur création
Capitalisation boursière des cryptomonnaies

Et ce conseil est valable aussi pour les « stablecoins », ces monnaies numériques adossées à des devises traditionnelles censées les rendre plus résistantes et surtout plus stables. En théorie en tout cas. Car s’il est vrai que la plupart des stablecoins sont basées sur un principe de réciprocité qui veut que chaque unité de crypto correspond à un montant équivalent en devises, généralement des dollars achetés expressément en couverture par l’émetteur (ce qui n’est pas non plus un gage de solidité absolue quand on sait que le dollar se dévalue d’environ 1% en moyenne chaque année depuis 50 ans), certaines autres stablecoins se contentent d’un simple suivi des cours de ces devises. C’est le cas par exemple du Terra qui vient de perdre plus de 99% de sa valeur en quelques jours. Ces actifs-là en particulier n’offrent donc pas plus de garantie vis-à-vis des devises qu’ils prétendent mimer que les ETF n’en offrent à l’égard de l’or physique, auquel on compare d’ailleurs très souvent le Bitcoin..

L’or, l’actif historique de l’indépendance financière

Et puisqu’on parle d’or physique justement, rappelons au passage que même lui a connu plusieurs descentes aux enfers dans son histoire, dont une période de près de 400 ans où il fut quasiment abandonné au profit de l’argent, entre le 9e et le 13e siècle. Cela ne l’empêche pas d’être encore aujourd’hui considéré comme la valeur refuge par excellence, et même de se situer à des niveaux de prix rarement égalés.

D’ailleurs, en raison justement de sa grande résilience face aux turbulences économiques et géostratégiques, mais aussi de son ancienneté qui en fait désormais un élément de richesse dont la valeur intrinsèque est universellement reconnue, l’or est depuis 1970 et la fin des Accords de Bretton Woods, probablement l’actif le plus sûr pour ceux qui cherchent, comme avec le Bitcoin, une certaine indépendance financière et une sécurité contre les errements du modèle économique classique. Tout le monde peut acheter de l’or, et le risque est tout de même moins grand de voir la valeur de son capital investi en métaux précieux disparaître en un instant, car l’or et l’argent sont des actifs tangibles, qui vaudront toujours quelque chose, et dont la valeur suit de toute manière l’inflation.

En ce moment justement, l’inflation que nous connaissons un peu partout dans le monde a pris toutes les économies par surprise, alors qu’il y a encore un an à peine, tout le monde misait sur une hausse des prix souffreteuse pour les prochaines années, en rythme avec la croissance et les taux d’intérêt. Par conséquent, beaucoup d’éléments n’ont pas encore eu le temps de s’ajuster à ce nouveau paradigme. L’or en fait partie et c’est pourquoi son cours actuel, bien que toujours élevé, reste en-deçà de ce qu’il devrait être. Et de ce qu’il sera probablement dans les mois à venir.

Peut-être une bonne occasion d’en acheter aujourd’hui à bon prix avant que les cours ne remontent ? D’autant plus que, grâce au service VeraCash®, l’or peut réellement devenir une monnaie du quotidien avec laquelle vous pouvez désormais régler vos achats par l’intermédiaire d’une simple carte Mastercard.


Bruno GONZALVEZ

Auteur et consultant depuis plus de vingt ans dans le domaine de la communication stratégique, il a plusieurs fois travaillé pour le compte d'entreprises financières dont il décrypte aujourd'hui les coulisses et les mécanismes économiques de base à l'intention du plus grand nombre.