[Première publication : 12 juillet 2024 – Mise à jour : 16 juillet 2024]

À l’occasion de l’ouverture du troisième Plénum de son histoire, Veracash vous propose un numéro exceptionnel de Breaking Cash en vidéo à la fin de cet article


La fragilité du système bancaire a traversé le Pacifique. Un an après les États-Unis et la faillite de certaines banques régionales (notamment SVB en mars 2023), la Chine est à son tour confrontée au problème. Une situation qui inquiète les observateurs dans une économie déjà ébranlée par de l’instabilité.

Des fusions de banques par dizaine

Dans la semaine du 24 juin, ce ne sont pas moins de 40 banques dites “rurales” qui se sont fait absorber. Selon le journal The Economist, qui fait le parallèle avec la crise des caisses d’épargne et de crédit de 1980 aux États-Unis, jamais des établissements de crédit n’avaient disparu à un tel rythme.

Aujourd’hui, cette nouvelle crise bancaire est localisée du côté de la province stratégique de Liaoning, au nord-est de Pékin. C’est la 8ème plus grosse région en termes de PIB, et elle est connue pour être en plein essor industriel dans le secteur de l’automobile.

Mais alors, pourquoi une telle crise ? Les banques rurales, qui sont au nombre de 3 800 en Chine et qui représentent 13% du système bancaire du pays sont fortement exposées aux dettes locales, mais ont aussi contracté trop de prêts dont les contre-performances asphyxient leur trésorerie et donc leur solvabilité. Ces 40 banques de la province du Liaoning ne dérogent donc pas à la règle et c’est ce qui pousse le régulateur chinois à prendre ces mesures coercitives.

Nouveau call-to-action

Une Chine déjà affaiblie par une crise immobilière

Le tableau se noircit un peu plus pour la deuxième puissance économique mondiale. Il faut dire que le pays est déjà confronté depuis plusieurs années à une autre crise qui pèse lourd : celle de l’immobilier.

Nous vous en parlions en février dernier, la faillite du géant Evergrande a laissé une ardoise de 300 milliards de dollars sur les marchés financiers chinois. Et il est bien difficile aujourd’hui de dire si les actifs des créanciers du magnat immobilier seront restitués.

Les explications d’un tel marasme sont multiples : Evergrande a subi non seulement la crise COVID qui a totalement déstabilisé le marché de l’immobilier en rendant l’offre bien trop importante par rapport à la demande, mais le groupe a également connu certaines malversations de ses dirigeants, en organisant l’émission frauduleuse d’obligations sur les marchés financiers.

Un potentiel impact sur le cours de l’or ?

Les premières victimes de cette situation sont les épargnants chinois, qui, misant sur l’immobilier, n’auront pas fait “contre mauvaise fortune bon cœur”. Pourtant, le gouvernement de Pékin a mis plus de 280 milliards de dollars pour tenter de sauver le secteur et donc, par extension, les avoirs de ses concitoyens.

L’autre actif dont raffolent les épargnants chinois, c’est l’or. Et en période d’incertitude, ces derniers enclenchent le réflexe d’achat. Souvent vu comme un investissement vieillissant, la frénésie de l’or touche pourtant aujourd’hui toutes les générations, avec des produits adaptés à la clientèle et leur budget.

Le marché du métal précieux en Chine est parmi les plus dynamiques du monde. Alors cette nouvelle crise provoquera-t-elle un mouvement haussier sur le cours de l’or ? L’évolution de la situation sera, elle aussi, à scruter de près.

Hors série de Breaking Cash consacré à la santé économique de la Chine