Principaux indicateurs américains (valeurs arrêtées au 07/03/2025)
- Taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed) : 4.5%
- 221 000 inscriptions hebdomadaires au chômage, en baisse ↘︎
- Inflation américaine sur 12 mois : 3%
- Confiance des consommateurs US (indice Michigan) : 64.7
- Valeur du Dow Jones : 42566 en forte baisse ↘︎
- Valeur du S&P 500 : 5770 en forte baisse ↘︎
Principaux indicateurs européens (valeurs arrêtées au 07/03/2025)
- Taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) : 2.5 % en baisse ↘︎
- Taux d’inflation moyen pour la zone euro : 2.4 % en baisse ↘︎
- Taux de chômage pour la zone euro : 6.2 % en baisse ↘︎
- Confiance des consommateurs et des entreprises zone euro : -13.6
- Production industrielle de la zone euro : -2 %
- EUR/USD : 1.089 en forte hausse ↗︎
Évolution du cours de l’or
Après une baisse marquée la semaine précédente, le cours de l’or en euros a chuté de façon encore plus prononcée entre le 4 et le 6 mars, perdant près de 100 euros par once pour terminer la semaine un peu au-dessus des 2680 €. Un mouvement contrasté par rapport à l’or en dollars, qui est resté relativement stable sur la semaine, oscillant quant à lui autour de 2 930 USD.
La devise européenne s’envole, au détriment de l’or libellé en euros
Cette décorrélation entre l’or en euros et en dollars s’explique principalement par la remontée rapide de l’euro face au billet vert. En effet, l’euro a poursuivi son rallye haussier cette semaine, atteignant 1,0833 $, un niveau inédit depuis le 5 novembre 2024. Sur l’ensemble de la semaine, la devise européenne affiche un gain hebdomadaire de 4,6 %, sa meilleure performance depuis mars 2009.
Cette remontée spectaculaire a eu un effet mécanique sur le prix de l’or en euros, qui a chuté alors que le cours en dollars restait stable. Un euro plus fort rend l’or moins attractif pour les investisseurs européens, ce qui entraîne des ventes et une correction des prix.
Mais surtout, cette poussée de l’euro a été immédiatement exploitée par les algorithmes de trading, déclenchant des prises de bénéfices sur l’or libellé en euros après les récents sommets historiques. Ce mouvement technique a amplifié la baisse brutale du métal précieux, notamment entre le 4 et le 6 mars, où l’or a perdu près de 100 € l’once.
Décisions de la BCE et arbitrages d’investissement
Outre l’évolution des devises, la politique monétaire européenne et les perspectives économiques ont également influencé le marché de l’or.
Ainsi, comme attendu, la Banque centrale européenne a annoncé une réduction de 25 points de base de ses taux directeurs. Bien que largement anticipée, cette décision a renforcé l’idée que l’euro pourrait continuer à s’apprécier, limitant l’attrait de l’or en zone euro.
En outre, l’Union européenne envisage plusieurs mesures de soutien à la réindustrialisation militaire du continent, ce qui pourrait attirer des investissements vers d’autres actifs que l’or.
L’or en dollar reste solide
Aux États-Unis, les suppressions d’emplois ont atteint leur plus haut niveau depuis juillet 2020, notamment dans l’administration fédérale, créant un nouveau sujet d’inquiétude qui vient s’ajouter aux tensions commerciales initiées par Trump. Une situation qui fait plonger les indices boursiers et profite à l’or en renforçant son rôle de valeur refuge sur le marché américain.
D’ailleurs, contrairement à la chute en euros, le cours de l’or en dollars a bien résisté. Après avoir touché 2 930 $ l’once en fin de semaine, il a effacé une bonne partie des pertes de la semaine précédente. Et malgré la volatilité relative de ces dernières semaines, le SPDR Gold Trust (GLD) a enregistré sa plus forte progression depuis l’invasion russe de l’Ukraine en 2022, confirmant un retour des investisseurs institutionnels vers l’or physique.
Perspectives : une stabilisation en vue ?
Si la monnaie européenne poursuit son ascension, l’or en euros pourrait encore être sous pression. Surtout si les nouvelles mesures pour attirer l’investissement en Europe se confirment et débouchent sur des produits vraiment prometteurs à moyen ou long terme.
Toutefois, malgré la chute brutale de la semaine dernière, le marché de l’or reste soutenu par des facteurs de long terme comme l’inflation durable aux États-Unis (et dans une moindre mesure en Europe), mais aussi la demande des banques centrales qui ne faiblit pas vraiment et l’incertitude géopolitique qui reste malheureusement assez élevée.
D’ailleurs, la plupart des observateurs s’accordent à dire que la volatilité de ces dernières semaines (le cours de l’or a fluctué d’environ 6 % dans toutes les principales devises en février 2025) a surtout permis aux détenteurs de prendre leurs bénéfices… avant de racheter à la baisse aux côtés de nouveaux investisseurs. Ce qui montre que l’intérêt pour le métal précieux est toujours bien présent
Auteur et consultant depuis plus de vingt ans dans le domaine de la communication stratégique, il a plusieurs fois travaillé pour le compte d'entreprises financières dont il décrypte aujourd'hui les coulisses et les mécanismes économiques de base à l'intention du plus grand nombre.