Vous possédez plusieurs comptes auprès de différents établissements financiers ? Vous pratiquez sans doute la multibancarisation. Rassurez-vous, le fait de multiplier les comptes courants, les comptes d’épargne ou autres produits financiers n’est pas interdit. Cela présente même des avantages pour votre porte-monnaie. Il existe néanmoins des limites à connaître, pour éviter les mauvaises surprises. Tour d’horizon !
Ce qu’il faut savoir sur la multibancarisation
La multibancarisation consiste à posséder plusieurs comptes ou services auprès de différents établissements financiers. Cette pratique est révélatrice d’un véritable changement des habitudes de « consommation bancaire ».
Une tendance favorisée par la multiplication des solutions financières
Le « multibanking » s’est répandu avec l’essor des banques en ligne, des néo-banques et des fintechs spécialisées. Ouvrir un compte en ligne ne prend que quelques minutes, sans bouger de votre canapé, à condition de disposer des justificatifs d’identité ou de domicile nécessaires. C’est d’autant plus facile qu’aucune loi en France ne restreint le nombre de comptes courants que vous pouvez ouvrir, même si le nombre de livrets réglementés d’épargne est toujours limité.
Aujourd’hui, selon les résultats d’une étude menée par la Fédération française bancaire (FBF) (1), 29 % des Français possèdent des comptes auprès de deux établissements différents. Et 7 % confient leur argent à 3 organismes et plus.
À lire également : Compte sans banque, néo-banque, banque… quelles différences ? Veracash vous en dit plus.
Ouvrir un compte pour bénéficier d’une offre ? Pas seulement
Les primes de bienvenue et les offres de parrainage font partie des leviers qui encouragent la multiplication des comptes. Quelques dizaines d’euros de plus sur votre compte courant ? Cela peut être convaincant, surtout chez les jeunes usagers. Mais au-delà d’un comportement opportuniste, ouvrir un nouveau compte répond souvent à un besoin :
- Des conditions tarifaires plus adaptées à vos habitudes ou vos attentes (pas de frais lors de paiements à l’étranger si vous voyagez régulièrement par exemple) ;
- S’assurer une solution de repli en cas de difficulté avec l’un des établissements, que ce soit en cas d’éloignement géographique ou par crainte d’une faillite ;
- Négocier les conditions d’un prêt, notamment immobilier, ou solliciter un crédit (tous ne disposent pas d’une licence d’établissement de crédit) ;
- Ou pour doubler les services « classiques » d’une banque avec une solution plus innovante, comme transformer une partie de votre épargne en or, comme le propose Veracash.
Quels sont les avantages de la multibancarisation pour les particuliers ?
Profiter de fonctionnalités variées et innovantes
Les banques en ligne, les néo-banques et les fintechs ont impulsé la mise en place de services innovants, plus adaptés à une clientèle mobile et connectée. Comme la possibilité de modifier son plafond de retrait, de bloquer sa carte de paiement (ou de la débloquer) en quelques clics. Même si les banques traditionnelles rattrapent leur retard, certains établissements se démarquent avec une offre spécifique. Comme une carte de paiement adossée à un « cash-back » sur vos achats, par exemple.
Bénéficier de tarifs plus intéressants
Comparer pour bénéficier des meilleurs prix, c’est valable aussi pour les services bancaires ! Chaque établissement établit ses politiques tarifaires : frais de tenue de compte, frais en cas de paiement à l’étranger, coût de la carte de paiement, agios en cas de découvert ou même coûts des crédits. Ainsi, vous pouvez souhaiter ouvrir un nouveau compte pour bénéficier d’un prêt immobilier plus intéressant.
Gérer son budget en séparant les dépenses
Pour certains, la méthode des enveloppes (ou cash stuffing) aide à gérer un budget en séparant les dépenses. Pour d’autres, c’est la multibancarisation ! Il est possible de disposer d’un compte dédié à un poste de dépenses spécifiques : celles de la maison, les loisirs… Cette organisation peut aider à mieux visualiser les flux financiers. Cela peut aussi être un moyen de consacrer un compte uniquement à une épargne.
S’assurer une meilleure sécurité financière
En matière d’investissement, les professionnels recommandent souvent de ne pas mettre ses œufs dans le même panier. Cette « diversification » peut aussi s’avérer bien utile au quotidien, en cas de problème technique avec votre banque habituelle (un blocage du compte après une tentative de piratage, une panne informatique…). Et au-delà de ces aspects techniques, répartir des liquidités sur plusieurs comptes limite les risques en cas de crise économique ou de restrictions bancaires : vous ne dépendez plus d’un seul établissement. Ainsi, en cas de défaillance d’une banque, la garantie des dépôts (géré par le Fonds de garantie des dépôts et de résolution) vous couvre jusqu’à 100 000 euros par établissement bancaire.
Les inconvénients de la multibancarisation : attention aux limites !
Gérer plusieurs comptes (et moyens de paiement) est complexe
Disposer de plusieurs cartes de paiement ou de crédit implique une plus grande rigueur dans le suivi de vos dépenses. Vous pouvez ainsi avoir de mauvaises surprises si vous avez prévu des prélèvements automatiques sur un compte peu (ou pas) approvisionné. Lorsqu’il s’agit du renouvellement mensuel de votre abonnement Netflix ou Spotify, vous ne risquez pas grand-chose de plus qu’une suspension de votre compte. Mais dans le cas d’un paiement en plusieurs fois, un échec de prélèvement induit souvent des conséquences plus coûteuses : des frais de dossier, un TAEG plus élevé ou encore un remboursement anticipé obligatoire en une seule fois.
Bon à savoir : Il existe des applications qui regroupent plusieurs comptes (courants ou épargne) sur une même interface. Mais prudence : utiliser ces agrégateurs de comptes implique néanmoins de leur transmettre des informations sensibles.
Multiplier les comptes, c’est aussi multiplier les coûts
Ouvrir plusieurs comptes pour bénéficier d’avantages et d’offres, c’est bien, mais attention à ne pas multiplier les frais par la même occasion ! Un compte peu utilisé, sur lequel sont prélevés chaque mois quelques euros de frais de gestion, risque finalement de vous coûter plus cher que les économies escomptées. Il est aussi préférable d’éviter de payer deux fois pour un même service, comme une assurance en cas de vol ou de perte de vos papiers. Enfin, vérifiez les coûts de transferts d’argent entre deux comptes, ou ceux liés à l’utilisation de vos cartes de paiement ou de crédit.
Des offres parfois conditionnées à une domiciliation bancaire
Lorsque vous versez l’ensemble de vos revenus sur un compte, il devient votre compte principal : on parle alors de domiciliation bancaire. Et il arrive que les établissements imposent cette domiciliation pour bénéficier de conditions plus avantageuses, d’une prime de bienvenue élevée… ou de la possibilité de solliciter un crédit à la consommation ou un prêt immobilier.
Oublier de déclarer un compte à l’étranger et risquer une (grosse) amende
L’administration fiscale française est très claire : les comptes ouverts à l’étranger doivent être déclarés (2). Cela comprend donc les comptes avec un IBAN qui ne commence pas par « FR » (en Lituanie, en Grande-Bretagne…). Si vous omettez cette déclaration, vous risquez une amende de 1 500 euros par compte (et jusqu’à 10 000 euros si le compte est situé dans un pays qui n’a pas signé la convention de lutte contre la fraude et l’évasion fiscales). De quoi réduire à néant tous vos efforts d’économie !
(1) Fédération française bancaire – Fbf.fr
(2) Servicepublic.fr
Brand & Content Manager chez Veracash.
Curieux de tout et en particulier d'Économie, de ses transformations et de l'impact qu'elle a sur nos sociétés.
Toutes les questions méritent une réponse, avec recul et pédagogie.