Depuis des décennies, le modèle libéral a façonné l’économie mondiale, apportant prospérité et croissance à des centaines de millions de personnes. Cependant, aujourd’hui, ce modèle semble menacé de toutes parts. Selon « The Economist », nous pourrions même être à l’aube d’un effondrement, mettant en péril les fondements mêmes de notre richesse collective. Est-ce réellement le cas ou simplement les signes d’une mutation inévitable pour s’adapter aux évolutions du siècle ?

Une solidité trompeuse ?

À première vue, l’économie mondiale semble robuste. Par exemple aux États-Unis, épicentre économique et financier de la planète, la croissance reste solide malgré les tensions commerciales persistantes avec la Chine.

Depuis 2021, la Réserve fédérale américaine (Fed) a en effet relevé ses taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation, atteignant des niveaux inédits depuis des années. Et force est de constater que cela n’a pas vraiment ralenti la consommation ou l’investissement, et on peut raisonnablement penser que l’action a surtout permis d’éviter une surchauffe en stabilisant l’économie à moyen terme. Une économie par ailleurs assez robuste pour visiblement s’accommoder sans trop de mal d’une politique de taux élevés.

Précédemment, le gouvernement américain avait injecté des milliards de dollars dans l’économie à travers des programmes de relance, notamment en réponse à la pandémie de COVID-19. On parle ici d’un plan de relance colossal de 1,9 trillion de dollars adopté en mars 2021 et qui, malgré les critiques inévitables à l’encontre des dépenses publiques, a eu un impact durable en soutenant la reprise économique.

Enfin, les secteurs porteurs de la technologie et des services ont continué de prospérer, tirés vers le haut par des entreprises innovantes comme Nvidia mais aussi Apple, Microsoft ou Amazon, qui ont vu leur capitalisation boursière croître de manière considérable.

En Europe aussi, l’économie semble avoir fait preuve d’une certaine résilience face aux chocs énergétiques, notamment suite à la coupure des livraisons de gaz russe à partir de février 2022. Là encore, cette solidité apparente s’explique par plusieurs mesures et adaptations :

  • Diversification des sources d’énergie : Les pays européens ont accéléré leurs efforts pour diversifier leurs approvisionnements en énergie, en augmentant leurs importations de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance des États-Unis et du Qatar notamment.
  • Augmentation des capacités de stockage : Des investissements ont également été réalisés pour accroître les capacités de stockage de gaz, assurant ainsi une plus grande sécurité énergétique en période de pénurie. Rassurant au passage les marchés et donc l’économie en général.
  • Transition vers les énergies renouvelables : L’Europe a enfin profité de cette crise pour intensifier ses investissements dans les énergies renouvelables, notamment l’éolien et le solaire, afin de réduire sa dépendance aux importations de combustibles. Ces mesures, qui étaient indispensables mais qu’on semblait repousser sine die, ont brutalement retrouvé tout leur sens, à la fois stratégique et économique, et donné un nouvel élan à l’économie en dépit des risques d’inflation structurelle qui devraient accompagner cette transition.

Ainsi, à première vue, tout semble sous contrôle. Mais ces apparences rassurantes pourraient bien en réalité masquer une fragilité particulièrement inquiétante.

Les institutions internationales sous pression

L’économie libérale est organisée au niveau mondial autour de quelques institutions majeures qui sont censées en garantir à la fois la stabilité et l’intégrité. Or, ces organismes sont aujourd’hui en difficulté et leurs dysfonctionnements contribuent à la fragilisation du libéralisme que certains voient déjà sur le déclin.

L’OMC dans une impasse

L’Organisation mondiale du commerce (OMC) est une institution clé qui régule le commerce international et veille au respect des règles du commerce mondial. Cependant, depuis plusieurs années, l’OMC est en crise, principalement en raison des blocages institutionnels et de la négligence des grandes puissances comme les États-Unis.

Ainsi, le mécanisme de règlement des différends, essentiel pour arbitrer les conflits commerciaux entre les pays membres, est paralysé depuis 2019 à cause des États-Unis qui ont bloqué la nomination de nouveaux juges à l’Organe d’appel, rendant impossible le traitement des nouvelles affaires.

Pire encore, la première économie mondiale semble désormais s’affranchir totalement des règles du commerce mondial basées sur un libéralisme équitable, pour imposer sa seule vision. Alors que l’administration Trump n’avait eu de cesse de critiquer l’OMC pour son incapacité à gérer les pratiques commerciales déloyales de la Chine, menaçant même de se retirer de l’organisation, on avait espéré que Biden serait plus conciliant. Aujourd’hui on s’aperçoit que, si le ton de la Maison Blanche a changé et s’est fait plus apaisant, le fond du désaccord reste entier et les Américains continuent à contrer ouvertement les recommandations de l’OMC qui n’a visiblement plus le poids suffisant pour s’y opposer.

Un FMI en pleine crise d’identité

Le Fonds monétaire international (FMI) joue un rôle crucial dans la stabilité financière mondiale, en fournissant des prêts aux pays en difficulté et en surveillant les politiques économiques mondiales. Toutefois, le FMI est actuellement confronté à une crise d’identité, tiraillé entre ses missions traditionnelles et de nouvelles priorités. En particulier face à la pression croissante pour intégrer des enjeux environnementaux et sociaux qui intéressent principalement les pays riches et qui risquent de “drainer” une grande partie des financements.

À cet égard, de nombreux pays membres, notamment ceux en développement, critiquent le FMI pour son approche perçue comme pro-occidentale et trop centrée sur les intérêts des économies avancées. C’est la légitimité même du FMI qui est remise en question, ainsi que sa capacité à jouer son rôle de régulateur assurant une meilleure répartition des richesses dans une économie mondiale libérale.

On se souvient que la pandémie de COVID-19 avait déjà exacerbé les inégalités mondiales et les vulnérabilités économiques, posant de nouveaux défis au FMI pour adapter ses programmes d’assistance et ses recommandations politiques. La course aux financements de la transition écologique à tout prix risque encore de creuser l’écart entre pays riches et pays pauvres, renforçant la défiance croissante envers les institutions du libéralisme.

L’ONU et les tribunaux supranationaux paralysés

Même si on s’éloigne de l’économie, les Nations Unies (ONU) et ses tribunaux supranationaux, tels que la Cour internationale de justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI), jouent un rôle crucial dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales. Une paix et une sécurité qui sont censées permettre l’application pleine et entière d’un modèle libéral qui profiterait à tous.

Sauf que ces institutions sont, elles aussi, de plus en plus paralysées par des jeux de pouvoir et des manipulations politiques. Par exemple, le Conseil de sécurité est souvent bloqué par les veto des membres permanents (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni) sur des questions d’apparence géopolitiques mais qui cachent souvent des intérêts économiques plus profonds. Récemment, les tentatives de résolution des crises en Syrie et en Ukraine ont été entravées par les veto russe et chinois, chacun des deux pays voyant un intérêt à ce que les Nations Unies (et en particulier les États-Unis) n’interfèrent pas dans des opérations susceptibles d’avoir des répercussions économiques favorables à moyen ou long terme.
En ce sens, Russes et Chinois n’ont d’ailleurs rien fait de très différent de ce qu’avaient fait les Américains en 2004 quand ils se sont opposés à une résolution de l’ONU qui demandait le retrait des troupes en Irak. À l’époque, les ressources pétrolières de Saddam Hussein étaient clairement dans le collimateur de Washington.

Et d’une manière plus générale, leur relation stratégique et économique avec Israël a souvent motivé les Etats-Unis à rejeter les résolutions critiquant les actions de l’Etat Hébreu.

Il en va d’ailleurs de même avec la CIJ et la CPI qui sont de plus en plus utilisées, pour ne pas dire instrumentalisées, comme des outils politiques par les États. On peut ainsi évoquer la fois où des politiciens américains ont menacé de sanctions la CPI si elle osait émettre des mandats d’arrêt contre des dirigeants israéliens, accusés de génocide devant la CIJ.

Finalement, qu’il s’agisse de l’ONU ou des tribunaux supranationaux, leur incapacité à prendre des décisions impartiales et leur utilisation à des fins politiques érodent leur crédibilité ainsi que leur capacité à faire respecter le droit international sur lequel se fonde l’ordre économique libéral.

La montée des nationalismes économiques

On le voit, de plus en plus de pays s’affranchissent des règles communes pour imposer leurs propres règles, ce qui a pour effet, non seulement de fragmenter l’économie de la planète, mais aussi de fragiliser l’unité qui avait été construite autour du libéralisme, lequel devait initialement garantir une certaine paix globale. Certes, des troubles régionaux pouvaient perdurer, mais on avait élaboré un ensemble de dispositifs susceptibles de les résoudre par le biais économique et commercial, tantôt par des subventions, tantôt par des sanctions.

Désormais, beaucoup d’Etats souhaitent faire cavalier seul, au nom d’un nationalisme économique de plus en plus affirmé qui donne la priorité aux intérêts économiques nationaux par rapport à ceux du libre-échange et de la coopération internationale. Cette tendance très nette s’oppose frontalement au libéralisme mondial en prônant des politiques protectionnistes, le soutien aux industries locales et une régulation stricte des investissements étrangers. Et non seulement ce mouvement gagne du terrain dans de nombreux pays en développement, mais il est désormais également porté par les responsables politiques de grandes nations comme les États-Unis (1e économie de la planète), la Chine (2e économie mondiale) ou dans une moindre mesure certains États européens, au point de menacer les principes fondamentaux du libéralisme économique qu’ils avaient eux-mêmes édictés au sortir de la Seconde Guerre mondiale.

Le cas des États-Unis

America First : Sous la présidence de Donald Trump, les États-Unis ont adopté une politique économique nationaliste avec le slogan « America First ». Cette approche a conduit à l’imposition de tarifs douaniers sur des centaines de milliards de dollars de marchandises importées, notamment en provenance de Chine, dans le but de protéger les industries américaines et de réduire le déficit commercial.

Subventions et soutien aux industries locales : Le gouvernement américain a également accordé des subventions massives aux industries locales, notamment dans les secteurs de l’énergie verte et de la technologie. Par exemple, le plan d’infrastructure de 1 200 milliards de dollars adopté en 2021 prévoyait des investissements significatifs dans les infrastructures américaines pour soutenir l’emploi et l’industrie locale.

Le cas de la Chine

Made in China 2025 : La Chine a lancé l’initiative « Made in China 2025 » pour transformer son économie en une puissance technologique mondiale. Ce plan vise à réduire la dépendance de la Chine aux technologies étrangères en développant ses propres capacités industrielles dans des secteurs clés tels que les semi-conducteurs, l’intelligence artificielle et les énergies renouvelables. L’histoire ne dit pas si le pays exploitera les connaissances acquises durant les 30 dernières années passées à produire de la technologie pour les pays occidentaux. Les risques de la délocalisation massive…

Protection des industries locales : D’une manière générale, la Chine impose depuis longtemps des restrictions strictes aux investissements étrangers et soutient ses entreprises nationales par des subventions et des politiques favorables, ce qui crée des distorsions sur le marché mondial.

Le cas de l’Union Européenne

Protectionnisme climatique : Cultivant sa réputation de bonne conscience du monde, l’Union Européenne (UE) a, elle aussi, adopté des mesures protectionnistes, mais sous couvert de politiques environnementales. Par exemple, le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (CBAM) vise à taxer les importations en fonction de leur empreinte carbone, favorisant ainsi les produits européens qui respectent des normes environnementales strictes.

Subventions vertes : L’UE subventionne également massivement ses industries vertes pour atteindre ses objectifs climatiques, dont un plan de financement de 1 000 milliards d’euros sur dix ans pour soutenir des projets de transition écologique et d’innovation verte. Ce qui risque évidemment de désavantager les entreprises des pays non membres de l’UE et provoquer des frictions commerciales. Mais ce n’est pas grave, puisque c’est pour la bonne cause.

Les conséquences pour l’économie mondiale

Toutes ces politiques protectionnistes à large échelle auront nécessairement des conséquences sur le libéralisme mondial. D’abord parce qu’elles vont fragmenter le commerce et décourager les investissements étrangers, mais aussi parce qu’elles vont éroder durablement la coopération internationale.

On l’a dit, la paix née du libéralisme mondial repose en grande partie sur le fait qu’on ne fait pas la guerre à ses partenaires commerciaux. Mais si on commence à monter les tarifs douaniers et à ériger des barrières non tarifaires, telles que les quotas et les restrictions à l’importation, on n’entrave pas seulement les échanges commerciaux entre les pays. On crée surtout une situation conflictuelle et des tensions qui peuvent s’étendre au-delà d’une simple réorganisation des chaînes d’approvisionnement mondiales.

Le nationalisme économique a pour principal effet à long terme d’éroder la confiance entre les nations, rendant de facto plus difficile la coopération nécessaire pour relever les défis mondiaux tels que le changement climatique, les pandémies et les crises financières. Pire encore, les mesures protectionnistes peuvent déclencher des guerres commerciales, où les pays répondent aux barrières commerciales par des représailles similaires, aggravant ainsi les tensions économiques et politiques. Et quand on emploie le terme de “guerre”, même si c’est pour qualifier des tensions commerciales, ce n’est jamais de bon augure.

Enfin, le libéralisme mondial implique une libre circulation des capitaux et des investissements à travers la planète. Or, les politiques protectionnistes découragent justement les investissements étrangers, car les entreprises internationales se heurtent à des barrières à l’entrée ainsi qu’à des incertitudes réglementaires de plus en plus fréquentes. À l’inverse, certaines entreprises nationales, prises aux pièges de politiques restrictives réciproques entre leur pays et une région du monde constituant une part non négligeable de leur marché, peuvent être tentées de relocaliser leur production pour éviter les barrières commerciales et réglementaires, entraînant alors des pertes d’emplois et une baisse de compétitivité économique dans leur pays d’origine.

Le libéralisme mondial est-il une mauvaise chose ?

Alors, oui, tout n’est pas bon dans le libéralisme, et ses détracteurs avancent plusieurs arguments pour justifier la nécessité de son abandon. Il aurait exacerbé les inégalités de revenus et de richesse, favorisant souvent les grandes entreprises et les plus riches, au détriment des travailleurs et des classes moyennes. Il serait également à l’origine de l’instabilité économique chronique de ces dernières années, et responsable des crises financières récurrentes telles que celle qu’on a connue en 2008.

Et puis, avec le libéralisme est venue la mondialisation, laquelle a complètement anéanti la souveraineté nationale. Désormais, les gouvernements ne seraient plus capables de réguler leur économie, de protéger leurs industries locales et de garantir le bien-être de leur nation à travers des normes sociales et environnementales adaptées. En devenant concurrents entre eux, à travers les frontières, les travailleurs voient leurs droits réduits et leurs conditions de travail précarisées pour rester compétitifs. Tandis qu’on assiste à une concentration excessive du pouvoir économique et politique entre les mains de quelques grandes entreprises et individus. Quant aux services publics essentiels tels que la santé, l’éducation et les infrastructures, ils auraient été affaiblis par la privatisation et la réduction des dépenses publiques.

Enfin, n’oublions pas la dégradation environnementale et le changement climatique qui semblent directement liés au libéralisme économique, lequel met l’accent sur la croissance à tout prix et la consommation débridée.

Bref, le libéralisme serait le père de tous les maux.

Sauf que la réalité est bien évidemment beaucoup plus nuancée. À l’instar de la démocratie qui serait “un mauvais système, mais le moins mauvais de tous les systèmes” (selon Winston Churchill), le libéralisme n’est ni le meilleur ni le pire des modes d’organisation économique. C’est en tout cas celui qui a permis le plus d’évolutions positives durant les 70 dernières années, et s’il a des travers, ils ne sont en rien comparables à ceux occasionnés par les régimes totalitaires qui se sont prévalus du communisme, par exemple (ex-U.R.S.S., République populaire de Chine, Corée du Nord, etc.), ou encore d’un quelconque communautarisme religieux d’Etat.

Finalement, le libéralisme est-il menacé ?

Concrètement, le danger est réel. La montée des politiques protectionnistes et nationalistes fragmente l’économie mondiale en fragilisant du même coup l’unité des peuples. Les tensions autour de Taïwan ou la volonté de Moscou de s’approprier le territoire de l’Ukraine, en dépit de toutes les règles édictées depuis des décennies sur la base d’un équilibre commercial mondial, illustrent les risques géopolitiques croissants qui pourraient précipiter un effondrement.

De leur côté, les institutions qui étaient jusqu’ici garantes de l’ordre libéral montrent désormais des signes d’impuissance qui font craindre pour les fondements mêmes de cet équilibre.

Enfin, la grande majorité des gens qui vantent les mérites d’autres modèles économiques basés plus ou moins sur le collectivisme ou d’autres utopies sociales sont souvent trop jeunes pour avoir réellement connu la réalité des ces régimes lorsqu’ils étaient en pleine expansion et qu’ils menaçaient littéralement la sécurité planétaire. Le libéralisme n’est pas un idéal, mais beaucoup d’idéaux (pour ne pas dire d’idéologies) ont failli précipiter le monde à sa perte.

En réalité, il existe pas mal d’arguments qui permettent d’être optimiste quant à l’avenir du libéralisme, même s’il est clair qu’il devra continuellement évoluer pour s’adapter aux nouvelles réalités de ce monde.

D’abord, quoi qu’on en pense, le modèle libéral favorise l’innovation et l’adaptation rapide aux changements, ce qui permet une résilience remarquable face aux crises et aux chocs économiques. On l’a vu par exemple pendant la pandémie de COVID-19, lorsque de nombreuses entreprises ont rapidement pivoté vers des modèles de travail à distance et ont accéléré leur adoption des technologies numériques, ce qui a permis de maintenir une grande partie de l’activité économique. D’autres ont rapidement diversifié leurs chaînes d’approvisionnement pour réduire les risques de dépendance excessive à une seule région ou un seul pays. On pense évidemment à la guerre en Ukraine, mais pas seulement.

Ensuite, malgré les rodomontades et les jeux de pouvoir au fort impact médiatique, de nombreux accords commerciaux régionaux continuent de se développer en dépit des tensions commerciales globales. Par exemple, l’Accord États-Unis-Mexique-Canada (AEUMC) et le Partenariat Économique Régional Global (RCEP) en Asie montrent que ces pays cherchent toujours à approfondir leurs liens économiques et à bénéficier des avantages du libre-échange. Les investissements directs étrangers continuent de jouer un rôle crucial dans l’économie mondiale. Les multinationales investissent dans des infrastructures, des usines et des services dans de nombreux pays (dont la France !), ce qui stimule la croissance économique et favorise la création d’emplois.

Enfin, la plupart des responsables industriels et politiques du monde entier ont bien compris l’importance des enjeux environnementaux pour les années à venir. Seule la coopération internationale et la négociation autour du libre-échange permettent de mettre en place et de soutenir les actions en faveur de l’environnement à l’échelle planétaire. D’ailleurs, de plus en plus de partenariats public-privé (PPP) se multiplient pour financer des projets d’infrastructure et d’innovation, notamment dans les secteurs de l’énergie propre et des technologies vertes. Ces partenariats permettent de mobiliser des capitaux privés pour des projets d’intérêt public, facilitant ainsi le développement durable.

La liberté reste bien le seul modèle capable de s’adapter en temps réel aux turbulences politiques, économiques, stratégiques ou climatiques. Et cela, même les Chinois l’ont compris, eux qui ont depuis longtemps abandonné le marxisme au profit d’un capitalisme d’État et qui tiennent aujourd’hui un discours officiel prônant les avantages du libre échange.


Bruno GONZALVEZ

Auteur et consultant depuis plus de vingt ans dans le domaine de la communication stratégique, il a plusieurs fois travaillé pour le compte d'entreprises financières dont il décrypte aujourd'hui les coulisses, tout en vulgarisant les mécanismes économiques de base à l'intention du plus grand nombre.