En ce début 2023, c’est la nouvelle quête du Graal ! Tout le monde cherche le pic de l’inflation. Est-il encore devant nous ? Ou sommes-nous déjà sur l’autre versant ? En considérant l’évolution du cours de l’or comme indicateur, pour les investisseurs, c’est clair : le pic de l’inflation n’est pas franchi.
L’inflation : des chiffres et des ressentis multiples
S’il y a bien un chiffre qui n’est pas lu, vu et même calculé de la même manière, c’est celui de l’inflation. Cela paraît simple pourtant. Il s’agit de comparer le prix d’un panier de biens et de services d’une année sur l’autre. C’est ce que fait l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) en France et d’autres organismes partout dans le monde. Une donnée difficile à remettre en cause. Et pourtant, c’est un sport national.
La composition du panier : les calculs ne sont pas bons !
On imagine que les statisticiens de l’INSEE font attention mais les éléments pris en compte pour mesurer l’inflation sont souvent à l’origine des incompréhensions. C’est ainsi que le particulier a franchement l’impression que son panier augmente très fortement depuis plusieurs mois quand le gouvernement parle d’une inflation limitée à 6 % en 2022 en France. Elle a été de 10 % en Europe en moyenne en raison de la hausse du prix de l’énergie. Hausse amortie par des boucliers tarifaires dans l’Hexagone. “Quand on a la fièvre, on peut accuser le thermomètre”. Certainement, mais là, on a vraiment l’impression que les chiffres ne correspondent pas. On devrait faire comme avec la météo : inflation 6 %, ressentie 12 % !
Une inflation déportée est à craindre
Depuis le début de l’année 2023, de nombreux patrons de PME/ETI s’inquiètent des augmentations tarifaires imposées par les fournisseurs. Pour l’instant, celles-ci ne sont pas intégrées dans les calculs de l’Insee. Ces augmentations seront ensuite bien évidemment répercutées sur le consommateur, dans les magasins. En mars ou avril, une nouvelle flambée de l’indice des prix devrait être visible.
Le pic d’inflation : une date difficile à prévoir
La crainte des décideurs économiques et des consommateurs, c’est l’installation d’une inflation durable. Cette situation s’est produite dans les années 70/80. Et les plus de 50 ans se souviennent que la méthode pour arriver à juguler cette inflation galopante – la hausse des taux d’intérêt au-delà du taux d’inflation – avait « tué » l’économie. Le chômage, les délocalisations d’usines… Personne ne souhaite revivre cela. Une baisse rapide de l’inflation, le passage d’un « plus haut », d’un pic est donc espéré.
Evolution de l’inflation : les optimistes et les pessimistes
Nota : Histoire de rester neutre, on ne qualifiera pas l’une ou l’autre vision de… réaliste. On laissera le lecteur se faire une/son opinion.
- Dans le camp des optimistes, se trouvent ceux qui constatent que depuis le mois de décembre, l’indice des prix en France est en légère baisse. Même chose pour les prix de l’énergie. On serait sur le sommet.
- Dans le camp des pessimistes, les observateurs pensent que tant que le conflit en Ukraine ne sera pas terminé, la tension sur les prix restera vive. S’y ajoutent aussi les économistes qui estiment que l’afflux de monnaie des plans de relance depuis le COVID est à l’origine de cet épisode inflationniste. Il faudra éponger tous ces billets avant de voir la fin de l’inflation.
Un pic dans 3 mois ou plus ?
Si on devait tenter de proposer une prévision selon les informations émises dans différents médias par plusieurs économistes, les optimistes placent le pic à la fin du premier trimestre 2023 et les pessimistes estiment que l’inflation se prolongera pendant toute l’année. Ils nous donnent rendez-vous début 2024.
La théorie de l’atterrissage en douceur
L’idée de cette théorie économique est d’arriver en jouant sur les taux d’intérêts et la création de monnaie pour réduire l’inflation tout en évitant la récession économique. Alan Greenspan, patron de la FED en 1994 parle alors de Soft Landing, d’atterrissage en douceur. Depuis, c’est devenu le Graal des banquiers centraux. Augmenter les taux tout en ne stoppant pas la croissance. Bref éviter le chômage de masse, les faillites d’entreprise comme dans les années 80 quand les taux plus élevés que l’inflation avaient provoqué la crise.
PNC à vos postes, attachez vos ceintures, préparez vous à l’atterrissage. Ah, commandant, nous avons un problème. En raison de la dette publique, nous n’avons plus de train d’atterrissage…
”Oh ! La boulette.”
Le risque d’inflation interrogé par l’évolution du cours de l’or
L’inflation peut être lue comme une augmentation des prix mais aussi comme une faiblesse de la monnaie. Avec une même somme en euros, j’achète moins de biens ou de services. Evidemment, cette règle s’applique à l’or physique. Avec une même somme en euros, j’accède à moins de grammes d’or. Transposé à l’évolution d’un cours, quand la monnaie baisse, il augmente. Cela donne donc au placement en or physique une dimension de protection contre l’inflation.
L’or en hausse depuis la fin 2022
Après un parcours compliqué en 2022, le cours de l’or est reparti à la hausse. Et cette ascension est toujours en cours début février 2023. On peut dès lors estimer que les investisseurs craignent toujours l’inflation.
Et la hausse des taux ?
Si les financiers jouent l’inflation en achetant de l’or, ils ne semblent plus craindre de hausse des taux d’intérêts. En 2022, à chaque augmentation des taux par la FED, l’or baissait. Normal, le dollar notamment se renforçait. Alors, soit les prochaines hausses ont déjà été anticipées soit les traders considèrent que la politique monétaire finira par s’assouplir.
Quand le pic d’inflation sera enfin dépassé ?
Brand & Content Manager chez Veracash.
Curieux de tout et en particulier d'Économie, de ses transformations et de l'impact qu'elle a sur nos sociétés.
Toutes les questions méritent une réponse, avec recul et pédagogie.