Avertissement : Cet article présente de manière factuelle et générale certains leviers de réflexion liés à l’investissement – sans lien direct avec l’activité de VeraCash. Les propos tenus ici ne relèvent pas du conseil en investissement, activité réglementée et réservée aux professionnels détenteurs d’une certification CIF reconnue par l’ORIAS.
Tout le monde comprend que la réussite scolaire ou universitaire demande de s’imposer une certaine discipline. Il est aussi parfaitement admis qu’il est très difficile de se forger un corps parfait sans, là encore, beaucoup de discipline. Pourtant, en matière d’investissement, nombreux sont ceux qui misent toujours sur la chance, le talent, le flair, la capacité à saisir les opportunités, voire l’intelligence, pour ne pas dire la ruse. En réalité, tous ceux qui suivent cette voie sont condamnés à échouer, et même à reproduire inlassablement leurs échecs. Car une stratégie d’investissement gagnante nécessite un travail de longue haleine, une vision à long terme et surtout l’application de règles bien précises et incontournables dont voici les trois plus importantes.
Diversifier pour mieux protéger son capital
La première règle à intégrer dans une bonne stratégie d’investissement, c’est la diversification. C’est une habitude à prendre dès le départ. Elle consiste à répartir son argent entre différents produits de nature très différente. Et par « nature », il faut comprendre aussi “niveau de risque”. Ainsi, s’il est raisonnable de se ménager une épargne de précaution sur des supports sécurisés (même si le risque zéro n’existe pas), comme un livret A par exemple, il ne faut surtout pas négliger les autres outils de placement potentiellement plus risqués, car ce sont précisément ceux-là qui vont dynamiser le capital investi. En effet, le risque n’est souvent rien de plus que le « prix » à payer pour une meilleure rentabilité. L’exemple le plus classique, ce sont les actions en bourse. Certes, leur valeur est souvent fluctuante et le capital n’est jamais garanti (encore moins les plus-values !), mais les gains peuvent se révéler bien plus intéressants que ceux d’un placement de bon père de famille.
Dans les faits, seule votre tolérance au risque dictera la répartition de vos différents investissements, mais il faut garder à l’esprit que cette répartition aura un impact majeur sur la rentabilité de votre capital. Ainsi, si vous n’incluez pas suffisamment de risque dans votre portefeuille, vos placements ont de grandes chances de ne pas dégager un rendement suffisant, ne serait-ce que pour contrer l’inflation. C’est ce qui est actuellement en train de se passer avec une inflation à 5% pour des placements sécurisés qui peinent à franchir le cap des 1%. À l’inverse, si vous incluez trop de risques dans votre portefeuille, vous vous exposez aux turbulences des marchés, lesquelles sont de plus en plus fréquentes en violentes, avec la possibilité de perdre tout ou partie de votre capital. L’investissement ne doit pas être une partie de poker.
Être régulier pour optimiser ses gains
Deuxième règle pour une stratégie d’investissement gagnante, le régularité. Mieux vaut investir un peu chaque mois que beaucoup en une seule fois. L’objectif de cette méthode est avant tout de lisser les performances. C’est valable pour l’or, mais aussi pour n’importe quel autre support permettant un placement progressif. On ne parle donc pas ici d’immobilier, lequel nécessite le plus souvent un apport massif de capitaux en début de projet, mais plutôt de produits dont on va pouvoir faire évoluer l’allocation mois après mois. Livrets, portefeuille d’actions, métaux précieux, pratiquement tous les types de placement sont potentiellement concernés.
En gros, il s’agit de définir une somme que l’on souhaite investir tous les mois sur chacun des supports où on a placé de l’argent et de s’y tenir, quelles que soient les conditions de marché. Ainsi, non seulement on augmente ses chances de placer son argent au bon moment, mais on minimise également le poids d’éventuelles variations négatives puisqu’elles s’appliqueront sur des sommes minimes. Il faut garder à l’esprit que la plupart des placements sont gagnants à long terme. Par conséquent, il faut aussi appliquer une stratégie dans cette temporalité. Au final, l’investisseur aura réalisé une plus-value moyenne qui ne sera peut-être jamais montée aussi haut que les pics de valeurs atteints ponctuellement par les actifs dans lesquels il aura investi, mais il n’aura jamais non plus mis son capital en péril à cause d’une erreur dans le choix du moment d’entrer sur le marché.
Rester vigilant pour limiter ses pertes
Enfin, troisième règle essentielle à une bonne stratégie d’investissement, la vigilance. Et on pourrait même ajouter la capacité à prendre ses pertes. En effet, si comme on l’a vu plus haut, la régularité est essentielle, il ne faut pas non plus devenir aveugle à certaines réalités lorsqu’elles surviennent. On peut parfaitement passer outre les contre-performances ponctuelles d’un produit ou d’un actif dans lequel on investit chaque mois, car il est possible que la tendance s’inverse peu après et qu’on ait finalement bien fait de continuer à « acheter » lorsque le marché était à son plus bas. Néanmoins, lorsque la valeur d’un actif ne cesse de se déprécier, et que rien ne semble indiquer une éventuelle reprise à moyen ou long terme, il faut sans doute s’interroger sur la pertinence de poursuivre son investissement.
Là encore, ce sera à l’appréciation de chacun de fixer les limites, notamment en fonction de sa tolérance à la perte. Pour cela, il faut garder un œil sur les performances de ses placements afin de pouvoir réagir si besoin. Les traders appellent cela fixer un stop. Traditionnellement, il s’agit d’un pourcentage maximum de perte acceptable, ou un niveau de cours en-deçà duquel le placement présente un risque de perte trop important qui sera difficile à compenser ou à remonter. Ainsi, pour certains investisseurs, il sera temps de fermer une ligne d’investissement, et donc de revendre pour récupérer le capital, lorsque le cours se sera maintenu durablement (3 mois, 6 mois…) en dessous du prix d’entrée sur le marché. Pour d’autres, le signal de repli surviendra lorsque la valeur totale de l’investissement deviendra inférieure au capital investi.
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Dans tous les cas, quelle que soit la méthode employée, l’essentiel est de se focaliser sur les performances de chaque produit et non pas sur l’état global des marchés. Il faut également s’interdire tout mouvement dicté par la passion du moment, qu’elle soit positive ou négative. Il faut au contraire intervenir froidement en fonction de critères qu’on aura déterminés à l’avance, et s’y tenir.
Alors oui, il est possible de faire des erreurs. Il peut arriver que l’on vende des actifs qui finissent par repartir à la hausse quelque temps plus tard. Mais l’expérience montre que, bien souvent, lorsqu’un produit perd de la valeur au point qu’il atteigne sa cote d’alerte, alors c’est qu’il y a de bonnes raisons pour que ça arrive et que la baisse a de grandes chances de se poursuivre au-delà du stop qu’on aura fixé.
Et si ce n’est pas le cas, il ne faut pas non plus s’en inquiéter. Car c’est comme cela qu’on finit par apprendre et comprendre ce qui fonctionne ou pas. Prendre ses pertes permet aussi de laisser passer l’orage, de se mettre en retrait pour mieux examiner la situation et anticiper la progression à venir. Afin, qui sait, de revenir ensuite sur ce marché lorsque les perspectives sont meilleures.
Ce qui est sûr, en revanche, c’est que rester vigilant sur les performances de ses actifs et savoir couper ses pertes quand on a atteint une zone de danger préalablement définie, c’est encore la meilleure façon de préserver son capital lorsque les marchés subissent de forts bouleversements. Des turbulences parfois brutales, voire des krachs comme ceux qui se succèdent depuis quelques années et face auxquels la majeure partie des investisseurs oscillent entre la panique et la stupéfaction, les premiers vendant toutes leurs positions sans discernement et les seconds les conservant sans logique dans l’espoir de “se refaire” au prochain rebond… qui ne viendra peut-être jamais.
Auteur et consultant depuis plus de vingt ans dans le domaine de la communication stratégique, il a plusieurs fois travaillé pour le compte d'entreprises financières dont il décrypte aujourd'hui les coulisses et les mécanismes économiques de base à l'intention du plus grand nombre.