Le rôle de l’or est multiple, aussi bien dans le portefeuille des épargnants que dans les réserves des banques centrales par exemple. Valeur refuge en période d’incertitude économique, actif de diversification financière, réserve monétaire ou encore instrument de stockage de valeur, l’or est influencé par une multitude de facteurs, dont certains indicateurs économiques majeurs aux États-Unis comme en Europe. Et on le voit cette semaine avec la pluie de records qui tombe.

Chaque semaine, nous tentons d’analyser ces différentes influences.

Les indicateurs en gras sont ceux qui ont évolué depuis la dernière note de conjoncture.

Principaux indicateurs américains (valeurs arrêtées au 08/03/2024)

  • Taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed) : 5.5% inchangé depuis juillet
  • 209 000 inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage, en baisse ↘︎
  • Inflation américaine annuelle (indice PCE) : 2,8 % inchangé
  • Confiance des consommateurs US (indice Michigan) : 76,5 en baisse ↘︎
  • Valeur du Dow Jones : 338748 stable sur la semaine avec un pic à 39240 le 14/03
  • Valeur du S&P 500 : 5120 stable sur la semaine avec un pic à 5191 le 14/03 

Principaux indicateurs européens (valeurs arrêtées au 08/03/2024)

  • Taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) : 4.5 % inchangé
  • Taux d’inflation moyen pour la zone euro : 2.6 % inchangé
  • Taux de chômage pour la zone euro : 6.4 % inchangé
  • Confiance des consommateurs et des entreprises zone euro : -15.5 inchangé
  • Production industrielle de la zone euro : 1.2 % inchangée
  • EUR/USD : 1.0886 en légère baisse ↘︎

Évolution du cours de l’or

Après presque un mois de hausse continue, le cours de l’or s’est légèrement replié, passant de 2186 dollars à 2156 dollars l’once. Trente dollars qui représentent tout de même une baisse de 1.37 % causée par l’effet conjugué de plusieurs facteurs.

Le premier est sans nul doute le mouvement de prise de bénéfices effectué par les investisseurs qui ont voulu consolider leur plus-value sur l’or en attendant la prochaine réunion de la Fed des 19 et 20 mars. En effet, on craint de plus en plus un nouveau report d’un allègement de la politique monétaire de la part de la Fed, en réaction à la publication des derniers chiffres de l’économie américaine.

Ainsi, l’annonce d’un nouveau recul des inscriptions aux allocations chômage aux États-Unis, combiné à la révision à la baisse du chiffre de la semaine précédente, a renforcé la perspective d’une économie robuste. Même si la confiance des consommateurs a légèrement frémi à la baisse, le moral des Américains reste au beau fixe, ce qui réduit leur appétit pour l’or en tant que valeur refuge. De la même façon, la résilience de l’économie américaine ne va pas encourager la Fed à baisser ses taux, ce qui a déjà commencé à renforcer le dollar et donc pesé sur le prix de l’or.

De son côté, l’inflation aux États-Unis a augmenté un peu plus que prévu en février, ce qui, là aussi, semble indiquer que la Fed n’est peut-être pas allée suffisamment loin dans sa politique de taux d’intérêt élevés. Et ça, les marchés n’aiment pas trop. D’ailleurs, l’apparente stabilité du Dow Jones sur une semaine cache en réalité de violents mouvements intermédiaires qui trahissent l’incertitude dans laquelle sont plongés les investisseurs. D’autant plus qu’ils avaient déjà largement anticipé les réductions de taux qui ne cessent pourtant d’être reportées.

Après avoir été « vendu » pour le mois de mars 2024, l’assouplissement monétaire est désormais prévu d’ici le mois de juin. Mais aujourd’hui, suite aux derniers résultats de l’économie, les chances d’une réduction des taux de la Fed en juin sont tombées à 58 % contre 74 % une semaine plus tôt.

Forcément, la perspective d’un maintien de rentabilité élevée pour les obligations tend à renforcer le dollar et à réduire l’attrait de la détention d’un actif sans rendement comme l’or.

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Néanmoins, on note qu’après chaque baisse quotidienne survenue la semaine dernière, qu’il s’agisse de prises de bénéfices ou de réactions à des annonces macroéconomiques, le cours de l’or s’est aussitôt redressé, montrant alors une résistance particulièrement robuste qui permet au métal de rester proche de ses plus hauts historiques. Car, à l’heure où les prix à la consommation restent élevés, l’or continue à servir de couverture contre l’inflation. 

Mais ce sont surtout les risques géopolitiques croissants, après que Vladimir Poutine a évoqué une fois de plus le risque d’escalade nucléaire à l’occasion d’un entretien télévisé mercredi dernier, qui ont probablement soutenu le prix de l’or.

À ce titre, les plus grosses agences de courtage s’attendent à ce que durant toute l’année 2024, l’or conserve une tendance nettement positive, avec une forte demande d’investissement à partir des premières annonces de baisses de taux, mais aussi en tant que valeur refuge, particulièrement en Europe et en Asie.