Principaux indicateurs américains (valeurs arrêtées au 17/01/2025)
- Taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed) : 4.5%
- 217 000 inscriptions hebdomadaires au chômage, en nette hausse ↗︎
- Inflation américaine sur 12 mois : 2.9 % en hausse ↗︎
- Confiance des consommateurs US (indice Michigan) : 73.2 en baisse ↘︎
- Valeur du Dow Jones : 43488 en forte hausse ↗︎
- Valeur du S&P 500 : 5997 en hausse ↗︎
Principaux indicateurs européens (valeurs arrêtées au 17/01/2025)
- Taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) : 3 %
- Taux d’inflation moyen pour la zone euro : 2.4 %
- Taux de chômage pour la zone euro : 6.3 %
- Confiance des consommateurs et des entreprises zone euro : -14.5
- Production industrielle de la zone euro : -1.9 % ↘︎
- EUR/USD : 1.027 en hausse légère ↗︎
Évolution du cours de l’or
La semaine du 13 au 17 janvier 2025 a été marquée par une dynamique complexe sur le marché de l’or, reflétant les tensions économiques et politiques mondiales qui se sont traduites par de nouveaux records du prix de l’once en euros. En effet, malgré un net repli en début de semaine, le cours de l’or en euros a repris son ascension à partir de mercredi pour atteindre un nouveau sommet historique à 2643 € l’once le jeudi 16 janvier, avant de légèrement reculer et clôturer la semaine à 2635 €.
Ce mouvement s’inscrit dans un contexte d’incertitudes croissantes liées à la politique américaine, à la volatilité des marchés financiers et à des anticipations d’inflation persistante.
Des moteurs géopolitiques et économiques puissants
Les facteurs géopolitiques ont dominé l’actualité cette semaine, avec l’approche de la deuxième investiture de Donald Trump à la présidence américaine. Ses annonces de droits de douane universels sur les importations ont alimenté la volatilité des marchés des matières premières. En sa qualité d’actif refuge, l’or a bénéficié de cette incertitude, les investisseurs cherchant à se protéger contre d’éventuelles perturbations commerciales.
Sur le front économique, les marchés obligataires ont été secoués par des rendements américains atteignant des sommets de 15 mois, témoignant d’une tension palpable sur les dettes souveraines. Malgré cela, l’or a montré une résilience exceptionnelle, s’imposant comme un actif défensif incontournable. La (légère) baisse du dollar en fin de semaine a également soutenu les cours de l’or dans d’autres devises, même si l’effet a été plus modéré en euros, en raison de la faiblesse relative de la monnaie unique.
L’Europe face à des pressions économiques et monétaires
La zone euro a, elle aussi, été un terrain fertile pour les records de l’or cette semaine. La faiblesse persistante de l’euro face au dollar, alimentée par des données économiques décevantes et une inflation sous-jacente difficile à maîtriser, a renforcé l’attrait du métal jaune pour les investisseurs européens. Le ralentissement économique allemand, couplé à une instabilité budgétaire dans des pays comme la France, a intensifié les inquiétudes, faisant de l’or une valeur refuge de choix.
Par ailleurs, l’écart croissant entre les coûts d’emprunt en Europe et aux États-Unis a contribué à maintenir l’euro sous pression. Les investisseurs européens, cherchant des alternatives aux actifs monétaires, se sont tournés vers l’or pour se protéger contre une érosion du pouvoir d’achat.
Des records atteints, mais une volatilité persistante
Le record historique atteint par l’or en euros jeudi s’explique également par la hausse de la demande physique et des flux vers les ETF adossés à l’or. Cette tendance est renforcée par les tensions sur les marchés des métaux précieux, avec une prime croissante entre les prix au comptant à Londres et les contrats à terme sur le Comex américain.
Cependant, cette semaine a également révélé une volatilité significative, en particulier autour des données économiques américaines. Les chiffres de l’emploi et de l’inflation ont successivement alimenté des craintes de durcissement monétaire, avant de les tempérer en milieu de semaine. Cela a créé des mouvements contradictoires sur les marchés, reflétant l’incertitude généralisée quant à l’orientation future des politiques monétaires.
Des perspectives encore floues
Finalement, l’or continue de s’imposer comme un actif stratégique face à l’instabilité, mais les perspectives pour 2025 restent incertaines. On se doute que la probable mise en œuvre des droits de douane universels aux États-Unis risque de perturber les chaînes d’approvisionnement, y compris celles concernant les métaux précieux. Ce qui pourrait faire grimper mécaniquement les prix.
Mais d’un autre côté, la Fed pourrait limiter le nombre et l’ampleur de ses prochaines baisses de taux, ce qui favorisera une rentabilité forte pour le dollar et gênera la progression du cours de l’or, malgré une demande toujours aussi solide.
