Principaux indicateurs américains (valeurs arrêtées au 22/11/2024)
- Taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed) : 4.75%
- 213 000 inscriptions hebdomadaires au chômage, en baisse ↘︎
- Inflation américaine (Core) : 3.3 %
- Confiance des consommateurs US (indice Michigan) : 71.8 en baisse ↘︎
- Valeur du Dow Jones : 44297 en hausse ↗︎
- Valeur du S&P 500 : 5969 en hausse ↗︎
Principaux indicateurs européens (valeurs arrêtées au 22/11/2024)
- Taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) : 3.25 %
- Taux d’inflation moyen pour la zone euro : 2 %
- Taux de chômage pour la zone euro : 6.3 %
- Confiance des consommateurs et des entreprises zone euro : -13.7 en baisse ↘︎
- Production industrielle de la zone euro : -2.8 %
- EUR/USD : 1.0417 en baisse ↘︎
Évolution du cours de l’or
Comme nous l’avions anticipé dans nos deux précédentes « Actus de l’Or », le cours du métal précieux est reparti à la hausse après la parenthèse des élections américaines. On a donc pu assister à une remontée fulgurante de l’once de métal doré, à l’assaut des 2600 euros qui ont même été dépassés vendredi, permettant à l’or de regagner presque 200 euros en une seule semaine, soit plus de 7% !
C’est l’une des plus fortes progressions hebdomadaires depuis cette fameuse semaine du 16 au 20 mars 2020 (en pleine pandémie de Covid-19) où l’or avait gagné 10% en cinq jours.
Face au dollar, l’or a de nouveau touché la barre symbolique des 2 700 dollars l’once vendredi en fin de journée, confirmant là aussi une croissance constante sur toute la semaine, avec un gain de pratiquement 5% par rapport à la semaine précédente.
La réalité de la guerre ramène les investisseurs vers les valeurs refuges
Sans surprise, les risques géopolitiques croissants sont revenus au premier plan des préoccupations des investisseurs, après deux semaines de suspension consentie de leur incrédulité face à la belle histoire scénarisée par Trump.
En début de semaine, l’Ukraine a ainsi rappelé tout le monde à la réalité en lançant un missile occidental en direction de la Russie, laquelle n’a pas tardé à riposter avec un missile balistique intercontinental, utilisé pour la première fois dans ce conflit, ce qui laisse augurer d’une montée en puissance des hostilités.
L’économie américaine résiste et prend la Fed à contre-pied
Pendant ce temps, l’inflation semble avoir repris du poil de la bête aux Etats-Unis, poussant les marchés à revoir à la baisse les perspectives de politique monétaire de la Réserve fédérale. D’autant que le recul inattendu des demandes d’allocations chômage, qui pourrait être une bonne nouvelle dans un autre contexte, risque surtout d’envoyer un signal fort à la Fed pour ralentir le rythme de ses réductions de taux.
Néanmoins, le président de la Fed Bank of Chicago, M. Goolsbee, a suggéré que les taux d’intérêt pourraient encore baisser et on s’attend donc à un nouveau recul de 25 points de base en décembre, ce qui réduirait le coût d’opportunité de la détention d’or non productif d’intérêts.
Des risques sérieux de conflit mondial
Certes, les taux d’intérêts toujours élevés de la Fed continuent à favoriser un dollar fort, ce qui est traditionnellement de nature à fragiliser le cours de l’or, mais la tendance est à la baisse des taux tandis que la réalité économique et géopolitique globale incite davantage à se replier sur des valeurs sûres.
À plus forte raison quand plusieurs sources évoquent le risque très sérieux d’une aggravation de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, voire de sa généralisation en un conflit mondial. D’une part, Vladimir Poutine a déclaré qu’il se réservait « le droit » de frapper les pays fournissant les armes permettant à l’Ukraine d’attaquer la Russie. D’autre part, le premier ministre polonais, M. Tusk, a déclaré que « la guerre à l’Est entre dans une phase décisive, la menace d’un conflit mondial est sérieuse et réelle ». Enfin, la Suède devrait rejoindre la Finlande, la Norvège et le Danemark dans la mise à jour de ses conseils aux ménages sur ce qu’il convient de faire en cas de conflit militaire.
Ajoutons que le régime islamique iranien a décidé de défier l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) en activant de nouvelles installations dans ses laboratoires de recherche nucléaire. Et dans le climat de tension actuel avec Israël, on se doute que ce ne sera pas pour produire de l’électricité.
Auteur et consultant depuis plus de vingt ans dans le domaine de la communication stratégique, il a plusieurs fois travaillé pour le compte d'entreprises financières dont il décrypte aujourd'hui les coulisses et les mécanismes économiques de base à l'intention du plus grand nombre.