Principaux indicateurs américains (valeurs arrêtées au 22/03/2024)
- Taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed) : 5.5% inchangé depuis juillet
- 210 000 inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage, en légère hausse mais inférieures aux attentes (212 K). ↗︎
- Inflation américaine annuelle (indice CPI) : 3,8 % en très légère baisse ↘︎
- Confiance des consommateurs US (indice Michigan) : 76,5 inchangé
- Valeur du Dow Jones : 39415 en nette hausse sur la semaine (pic à 39867 le 21/03) ↗︎
- Valeur du S&P 500 : 5232 en nette hausse sur la semaine (pic à 5263 le 21/03) ↗︎
Principaux indicateurs européens (valeurs arrêtées au 22/03/2024)
- Taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) : 4.5 % inchangé
- Taux d’inflation moyen pour la zone euro : 2.6 % inchangé
- Taux de chômage pour la zone euro : 6.4 % inchangé
- Confiance des consommateurs et des entreprises zone euro : -14.9 en hausse ↗︎
- Production industrielle de la zone euro : -6.7 % en forte baisse ↘︎
- EUR/USD : 1.0807 en baisse ↘︎
Évolution du cours de l’or
Nouveaux records absolus pour l’or qui a atteint des sommets dans toutes les principales devises, à commencer par le dollar et l’euro, entre mercredi 20 et jeudi 21 mars 2024.
Plus de 2200 dollars (2207.953 USD exactement) et 2033 euros l’once, soit près de 1.5% au-dessus de ses plus hauts sommets jusqu’ici. Le cours spot de l’or a même tutoyé fugitivement les 2222 dollars l’once dans la nuit de mercredi à jeudi, avant finalement de se replier jusqu’à 2165 dollars à la clôture de vendredi soir.
Ce mouvement alternant les fortes hausses suivies de replis plus modérés en quelques jours, voire en quelques heures, a donc tendance à se répéter semaine après semaine, inscrivant le cours de l’or dans une tendance haussière globale assez nette. Entre annonces des banques centrales, instabilité géopolitique et prises ponctuelles de bénéfices, on sent une certaine fébrilité du côté des investisseurs qui impriment donc une volatilité assez sensible au cours de l’or.
Du côté des banques centrales justement, même si la Fed semble de plus réticente à baisser ses taux d’ici les élections, en raison notamment d’une inflation plus résistante que prévue et une économie qui est loin de reculer devant la hausse des coûts comme des salaires, d’autres banquiers centraux paraissent plus disposés à envisager les premiers assouplissements de leur politique monétaire à plus brève échéance. C’est le cas notamment de la BCE qui multiplie les allusions à une possible première baisse aux alentours du mois de juin (car l’activité économique de la zone euro montre désormais des signes nets de ralentissement), ou encore de la Banque Nationale Suisse (BNS) qui vient de réduire son taux d’intérêt principal de 25 points de base à 1,50 %, inaugurant non seulement le bal des réductions de taux de la part des grandes banques centrales, mais également un changement net de sa propre politique monétaire puisque les taux suisses n’avaient pas bougé depuis neuf ans.
Les investisseurs y ont probablement vu un message fort annonçant une future baisse de la valeur des devises, renchérissant du même coup la valeur de l’or. Le franc suisse s’est ainsi affaibli au-delà des 0.9 CHF contre le dollar américain, se rapprochant peu à peu de la parité et atteignant son niveau le plus bas depuis le 13 novembre dernier. L’euro n’est pas en reste puisqu’il s’est lui aussi nettement contracté face à la devise américaine, renouant avec les 1.08 EUR pour 1 dollar et effaçant ainsi un mois de progression positive.
On ignore encore quelle sera la conséquence de la première annonce de baisse de taux de la Fed, mais on peut imaginer que le dollar, qui semble encore tenir la dragée haute à toutes les autres principales devises, connaîtra à son tour une forte désaffection des investisseurs (car les taux obligataires devraient très logiquement suivre la baisse des taux directeurs), permettant à l’or de franchir probablement de nouveaux paliers à la hausse. Le cours du métal précieux conserve donc encore une belle marge de progression à moyen terme.
À noter que les États-Unis vivent actuellement une période pré-électorale plus incertaine que jamais. Entre un président sortant particulièrement tiède, dont l’état de santé mentale semble contraindre ses conseillers à le cantonner aux cérémonies d’inauguration des chrysanthèmes, et un ex-président déchu à la pensée limitée qui collectionne les procès pour fraude ou corruption et qui a plusieurs fois démontré une plus grande aptitude à Twitter qu’à gouverner, force est de constater que l’avenir politique ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices outre-Atlantique. Nul ne sait ce qui ressortira des urnes en novembre 2024, mais beaucoup parient sur un affaiblissement général de l’influence à la fois économique et stratégique d’une Amérique qui reste (encore pour combien de temps ?) la première puissance mondiale.
Une raison supplémentaire d’envisager une possible perte de vitesse du dollar sur le plan international à horizon 2025 ; situation que les détenteurs d’or ont peut-être déjà commencé à anticiper.
Auteur et consultant depuis plus de vingt ans dans le domaine de la communication stratégique, il a plusieurs fois travaillé pour le compte d'entreprises financières dont il décrypte aujourd'hui les coulisses et les mécanismes économiques de base à l'intention du plus grand nombre.