Principaux indicateurs américains (valeurs arrêtées au 24/05/2024)
- Taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed) : 5.5% inchangé depuis juillet 2023
- 215 000 nouvelles inscriptions au chômage, en baisse ↘︎
- Inflation américaine “Core” : 3.6 % inchangée
- Confiance des consommateurs US (indice Michigan) : 69.1 en hausse ↗︎
- Valeur du Dow Jones : 39070 en forte baisse ↘︎
- Valeur du S&P 500 : 5304 stable sur la semaine mais chaotique au quotidien =
Principaux indicateurs européens (valeurs arrêtées au 24/05/2024)
- Taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) : 4.5 % inchangé
- Taux d’inflation moyen pour la zone euro : 2.4 % stable
- Taux de chômage pour la zone euro : 6.5 % stable
- Confiance des consommateurs et des entreprises zone euro : -14.3 en hausse ↗︎
- Production industrielle de la zone euro : -1 % inchangé
- EUR/USD : 1.08466 en baisse ↘︎
Évolution du cours de l’or
Après deux semaines de hausse sans discontinuer, atteignant même de nouveaux records absolus aussi bien en dollars qu’en euros, le cours de l’or vient de perdre 5% en quelques jours, passant de presque 2450 à 2325 dollars l’once.
Certains observateurs pourraient y voir une correction normale après une progression peut-être un peu trop rapide et un peu trop forte au regard des incertitudes du moment, notamment en ce qui concerne l’évolution des taux d’intérêt que les marchés peinent à anticiper sereinement depuis quelques mois. D’autres pensent à un simple repli technique dû aux prises de bénéfices après les plus-values conséquentes réalisées sur l’or ces dernières semaines.
Dans les faits, la “dégringolade” relative du métal précieux est bien liée à tous ces facteurs, mais pas seulement.
Tout d’abord, c’est vrai que les récentes publications économiques américaines ont douché les espoirs des investisseurs quant à l’éventualité d’une prochaine baisse de taux. Qu’il s’agisse de l’indice PMI manufacturier, de l’indice PMI des services ou encore de l’indice PMI composite de S&P Global pour le mois de mai, tous montrent que l’activité économique américaine a tendance à accélérer. Et ce alors que l’inflation donne des signes de rebond Outre-Atlantique et que les matières premières continuent à flamber. Une situation qui est donc pour le moins anormale…
Dans le même temps, le nombre d’Américains ayant déposé une demande d’allocation chômage a été inférieur aux prévisions, ce qui témoigne là encore de la vigueur du marché de l’emploi, et donc de la bonne santé des entreprises.
Devant cette insoluble quadrature du cercle, et parce qu’il faut bien arriver à casser une inflation décidément rebelle, plusieurs responsables de la Fed ont même indiqué qu’ils étaient prêts à augmenter encore les taux d’intérêt si la croissance des prix se poursuivait.
Le cas échéant, nul doute que les bons du Trésor américains devraient profiter d’un nouvel élan de la part des investisseurs, ce qui ne manquerait pas de renchérir la valeur du dollar, et par voie de conséquence affaiblir l’attrait pour l’or.
Les marchés commencent-ils à anticiper cette éventualité ? Peut-être. Les investisseurs cherchent-ils à récupérer un “tiens” plutôt que deux “tu l’auras” en réalisant leurs plus-values de ces derniers mois (l’or a gagné plus de 20% en 6 mois !) ? C’est également fort possible.
Quoi qu’il en soit, même si les tensions géopolitiques continuent de soutenir (malheureusement !) la demande en valeur refuge dorée, et même si les banques centrales restent largement demandeuses du précieux métal, il semble que l’or ait désormais atteint un niveau de prix pour lequel il devient de plus en plus difficile de trouver des acheteurs.
En revenant aux alentours de 2300 dollars, l’once d’or pourrait en revanche attirer de nouveaux investisseurs, en particulier en Asie, et relancer la dynamique haussière à moyen terme.
Une éventualité tout à fait crédible, car en dépit des projections optimistes concernant le dollar, celui-ci ne parvient pas à creuser l’écart par rapport à l’euro, alors même que la devise européenne est censée devenir moins attractive dans la perspective d’une prochaine baisse des taux de la BCE. Il semble que les investisseurs sentent que la situation américaine n’est pas normale et qu’il y a de nombreuses questions sans réponse concernant à la fois l’étonnante résilience de l’économie américaine et la persistance d’une inflation 50% au-dessus de celle de la zone euro.
Dès lors, l’attrait pour le dollar semble rester relativement opportuniste, afin de profiter des effets d’annonces à court terme, mais les investisseurs n’abandonnent pas pour autant l’or et l’argent qui restent donc encore très solides et proches de leurs plus hauts niveaux historiques, malgré le repli de ces derniers jours.
Auteur et consultant depuis plus de vingt ans dans le domaine de la communication stratégique, il a plusieurs fois travaillé pour le compte d'entreprises financières dont il décrypte aujourd'hui les coulisses et les mécanismes économiques de base à l'intention du plus grand nombre.