Principaux indicateurs américains (valeurs arrêtées au 08/11/2024)
- Taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed) : 4,75% en baisse
- 221 000 inscriptions hebdomadaires au chômage, en hausse ↗︎
- Inflation américaine (Core) : 3.3 %
- Confiance des consommateurs US (indice Michigan) : 68.9
- Valeur du Dow Jones : 43989 en très forte hausse ↗︎
- Valeur du S&P 500 : 5995 en très forte hausse ↗︎
Principaux indicateurs européens (valeurs arrêtées au 08/11/2024)
- Taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) : 3.25 %
- Taux d’inflation moyen pour la zone euro : 2 %
- Taux de chômage pour la zone euro : 6.4 %
- Confiance des consommateurs et des entreprises zone euro : -12.5
- Production industrielle de la zone euro : 0.1 %
- EUR/USD : 1.0719 en très nette baisse
Évolution du cours de l’or
L’évènement marquant de la semaine dernière pour le cours de l’or fut bien évidemment l’élection américaine et le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Après plusieurs semaines entre incertitude et optimisme, marquées par une progression quasi constante du métal précieux face aux devises, le couperet est tombé mercredi matin. Accompagné d’une perte de pratiquement 80 euros sur l’once d’or fin en 24 heures !
Des signaux forts qui s’équilibrent
Une chute qui va de pair avec une remontée spectaculaire du marché actions aux États-Unis. Trump étant un pro-business — et surtout ayant promis des baisses d’impôts ainsi que de nombreuses mesures en faveur de la production américaine —, les investisseurs se sont précipités sur les valeurs des entreprises cotées. Ce regain d’engagement financier a donc nécessité une reprise de certains fonds qui étaient jusque-là protégés des turbulences économiques sous forme de valeurs refuges, et en particulier convertis en or.
En effet, entre un actif sécurisé vis-à-vis de l’inflation mais qui n’offre aucun rendement et un placement plus risqué mais aussi plus dynamique et susceptible de générer une rentabilité à court terme, les acheteurs n’ont pas longtemps hésité.
Le protectionnisme de Trump risque de relancer l’inflation
Toutefois, la politique de Trump risque fort de se révéler inflationniste à moyen terme, ce qui justifiera peut-être un nouveau repli sur des valeurs refuges. On peut effectivement craindre que la politique commerciale du prochain locataire de la Maison Blanche, basée sur un protectionnisme accru et des droits de douane fortement relevés, conduise en fin de compte à une hausse des coûts d’approvisionnement des entreprises locales américaines. Lesquelles ont besoin d’équipements, de matières premières et de composants produits en dehors du pays, notamment en Chine ou au Mexique, les deux cibles principales de Trump en matière de pénalités douanières.
Et ce risque est d’autant plus saillant que l’inflation qui s’est installée depuis plus de deux ans n’est jamais vraiment redescendue à un niveau acceptable pour l’économie américaine (même si la Fed continue à baisser ses taux sans grande conviction), et surtout menace de repartir à la moindre occasion. C’est sans doute pour cela que certains ont d’ores et déjà anticipé ce futur emballement des coûts en rachetant de l’or juste après la chute du cours mercredi dernier, permettant au métal doré de rattraper quasiment la moitié de ses pertes.
L’or en euro accuse le coup mais se redresse
Quant à la valeur de l’or en euros, certains ont pu voir un signe positif dans le sursaut du cours à la hausse de mercredi dernier. Sauf qu’il s’agit tout simplement d’une réaction mécanique (et provisoire) au dévissage de l’euro face au dollar. Outre la Chine qui reste l’ennemi commercial à abattre pour Donald Trump, l’Union européenne est, elle aussi, désormais dans le collimateur du futur président américain, et la perspective de nouveaux droits de douanes sur les produits européens a fait retomber l’euro pratiquement à ses plus bas de l’année.
Cela a donc en effet permis à l’or en euros de se maintenir, atteignant 2552 € l’once, soit à peine 1 % en dessous du record de la semaine précédente, avant d’être rattrapé par l’explosion de la bourse américaine et la remontée du dollar, pour s’écrouler en-dessous des 2470 euros.
Le fait que les bourses européennes n’aient pas suivi le mouvement haussier de Wall Street (ce qui est logique compte tenu des menaces qui pèsent sur les entreprises européennes) a finalement contribué à ramener l’once d’or aux alentours des 2500 euros, soutenu par cette même conviction que l’inflation n’a pas fini de faire parler d’elle pour les mois à venir.
Auteur et consultant depuis plus de vingt ans dans le domaine de la communication stratégique, il a plusieurs fois travaillé pour le compte d'entreprises financières dont il décrypte aujourd'hui les coulisses et les mécanismes économiques de base à l'intention du plus grand nombre.