Le Bitcoin est l’or du XXI e siècle ! Affirmation répétée à l’envi par la presse dans les dossiers consacrés aux cryptomonnaies, croyance assumée aussi des « crypto-fans » qui sont persuadés qu’un jour, le Bitcoin remplacera l’or comme placement alternatif. Alors prophétie auto-réalisatrice ou réalité ? Pour y répondre, VeraCash® a invité pour sa rencontre annuelle deux experts de la monnaie et des cryptomonnaies Hasheur et Ferghane Azihari. Révélation des 7 erreurs habituellement commises quand on compare l’or et le Bitcoin. La 4e va vous surprendre.
1. Tu n’as pas bonne mine !
C’est sans doute la mère de toutes les erreurs dans la comparaison entre l’or et le Bitcoin. Les deux actifs partagent un vocabulaire commun : mine, miner et minage. Sauf qu’il ne faut pas être ceinture noire en informatique ou en orpaillage pour se rendre compte qu’il ne s’agit pas du tout de la même façon de créer de la valeur. Un site d’extraction minière ne ressemble en rien à une ferme de minage de bitcoins. D’un côté des engins de chantiers, de l’autre des CPU (processeurs) en batterie, si possible alimentés par de l’électricité peu coûteuse.
2. Une réserve de valeur finie
Deuxième grosse confusion, source d’erreur : l’or et le Bitcoin ont un volume limité. Les deux ressources sont « finies » comme on dit. Pour l’or, on estime que 190 000 tonnes ont été extraites et qu’il resterait environ 50 000 tonnes dans la terre. Pour le Bitcoin, le nombre défini par ses créateurs est de 21 millions. On estime que le dernier jeton sera miné en 2140. Et c’est d’ailleurs cette limite qui a sans doute été le principal moteur de la dimension spéculative prise par le BTC. En effet, on n’a aucun intérêt à la dépenser : il suffit d’attendre qu’il devienne de plus en plus rare pour qu’il prenne de la valeur. Ici, on pourrait me rétorquer que c’est la même chose pour l’or. Eh bien non justement. Parce que l’or a une dimension que n’a pas la monnaie numérique : il est recyclable. D’ailleurs, certains acteurs du marché de l’or estiment qu’on pourrait dès aujourd’hui arrêter d’extraire du minerai. Le volume d’or en circulation et recyclé suffirait.
3. À quelques siècles près
L’histoire de l’or est née avec le commerce. Le Roi Cresus était riche d’or et autres métaux précieux plus de 500 ans avant JC. Et au fil des siècles, l’or (l’argent métal aussi), a toujours été lié aux échanges commerciaux puis à la monnaie. On a donc un poids culturel fort pour la « relique barbare ». Pour de nombreux peuples, l’or est aussi associé au mariage, à l’amour et à la transmission sous forme de bijoux. En Inde, la joaillerie pèse 50 % de la demande en or. L’histoire du Bitcoin est toute récente : le livre blanc « fondateur » de la crypto monnaie date de 2010. Et même si on le compare à l’or pour lui donner un peu d’épaisseur culturelle, le BTC n’est pas encore un actif grand public. Ce n’est pas demain que les grands-parents transfèreront un Bitcoin à la naissance d’un héritier comme le veut la tradition de transmettre un Louis d’or ou un Napoléon dans certaines familles.
4. L’expérience de la monnaie
Dans le livre blanc rédigé par Satoshi Nakamoto (pseudonyme du ou des créateurs de Bitcoin), on parle dès la première ligne de cette cryptomonnaie comme un « système de paiement ». Mais en réalité, pour l’instant, il est difficile voire impossible d’acheter des biens ou des services en bitcoin. Même Elon Musk qui proposait de payer une Tesla avec cet actif a finalement fait marche arrière.
Et pour l’or c’est pareil non ? Effectivement, aujourd’hui, on aurait du mal à payer un vendeur de vélos avec un Napoléon. Mais l’abandon de la pièce d’or ou d’argent comme monnaie « sonnante et trébuchante » est finalement assez récent. Aujourd’hui, il existe des solutions pour rendre liquide de l’or… On en parle dans le 7e paragraphe. Patience.
5. L’un est plus volatil que l’autre
Est-on obligé de développer ? Oui les cryptomonnaies sont très volatiles. Alors, ses défenseurs expliquent que pour réduire ces baisses et ces hausses violentes, il faudrait plus d’échanges. Pour eux, c’est bien le faible volume de transactions qui provoque ces effets de cours. En effet, chaque jour, les transactions autour de l’or (ETF (or papier), lingots, pièces, etc.) sont 27 plus nombreuses que celles du Bitcoin. Et donc, plus il y aura d’utilisateurs de cryptomonnaies moins il y aura de volatilité sur ces actifs. Wait and see.
6. Une taxation différente
Alors oui, en France, le Bitcoin peut être fiscalisé, tout comme l’or. Tout d’abord, si vous avez un compte ouvert sur une plateforme d’échange de crypto (comme coinbase par exemple), il vous faut déclarer ce compte (si vous avez un IBAN) à l’étranger. Si vous ne le faites pas, vous risquez une amende. Après tant que vous ne transformez pas vos Bitcoin en euros, il n’y a pas de taxes. C’est au moment de rapatrier la crypto en euros que vous devez faire une déclaration au fisc. Pour faire simple, cela se déclare comme un bénéfice industriel et commercial (BIC) : la taxe forfaitaire de 30 % sur les plus-values s’applique.
En savoir plus : site du ministère de l’économie.
Pour l’or, il existe une franchise de 5000 euros sur la vente de certaines pièces comme les pièces à cours légal. Et si vous vendez plus, la fiscalité est similaire à celle sur les plus-values des cryptomonnaies.
En savoir plus : les 10 bonnes raisons d’investir dans l’or, la fiscalité.
7. Le bitcoin est plus liquide que l’or
Vous patientez depuis l’erreur numéro 4, bravo ! Alors évidemment, difficile de payer, comme ça, sur le zinc, un œuf mayo et une pinte en pièces d’or. D’abord, c’est une monnaie difficilement sécable et surtout fragile. Si vous mettez une pièce d’or dans votre porte-monnaie, elle va s’abîmer très vite et perdre de sa valeur. À l’heure du paiement via son smartphone, on peut penser que le Bitcoin est plus adapté au commerce. On rappellera toutefois que le temps de validation d’une transaction est toujours très long, la mayonnaise de votre œuf aurait presque le temps de tourner.
Et puis, si la solution c’est la numérisation de la transaction, rien n’empêche de numériser de l’or qui reste stocké dans un endroit sécurisé. C’est la solution VeraCash®, avec une appli qui permet d’échanger facilement des grammes d’or tokenisés et même de les transformer en euros avec une carte de paiement.
Rencontre Annuelle 2021
Le bitcoin est-il l’or du XXIe siècle ?
Avec Hasheur et Ferghane Azihari à l’occasion de la rencontre annuelle VeraCash® en Novembre 2021.
Brand Content Manager at VeraCash.
Curious about everything, especially the economy, its transformations and the impact it has on our societies.
All questions deserve an answer, with insight and knowledge.