Principaux indicateurs américains (valeurs arrêtées au 10/05/2024)
- Taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed) : 5.5% inchangé depuis juillet 2023
- 6,492 millions de demandeurs d’emploi en avril 2024 (+1%) ↗︎
- Inflation américaine annuelle (indice PCE) : 2.8 % inchangé
- Confiance des consommateurs US (indice Michigan) : 67.4 en forte baisse ↘︎
- Valeur du Dow Jones : 39490 en nette hausse ↗︎
- Valeur du S&P 500 : 5212 en hausse ↗︎
Principaux indicateurs européens (valeurs arrêtées au 10/05/2024)
- Taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) : 4.5 % inchangé
- Taux d’inflation moyen pour la zone euro : 2.4 % stable
- Taux de chômage pour la zone euro : 6.5 % stable
- Confiance des consommateurs et des entreprises zone euro : -14.7 inchangé
- Production industrielle de la zone euro : -6.4 % inchangé
- EUR/USD : 1.077 stable sur la semaine =
Évolution du cours de l’or
La semaine passée a été marquée par plusieurs interventions de différents gouverneurs de la Réserve fédérale américaine qui se sont tour à tour exprimés sur les perspectives économiques des Etats-Unis. Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils ne sont pas d’accord.
Ainsi, Thomas Barkin (le président de la Fed de Richmond) indiquait lundi que la situation était en bonne voie pour s’améliorer rapidement. Or, de son côté, Neel Kashkari (le président de la Fed de Minneapolis) déclarait le lendemain qu’il était trop tôt pour affirmer que l’inflation était définitivement enrayée, mais qu’on pouvait toutefois être confiant. Quant à Michelle Bowman (responsable de la Commission bancaire du Kansas), elle rejoignait vendredi 10 mai l’avis de Jerome Powell selon qui il faudrait sans doute plus de temps que prévu avant d’avoir confiance dans la baisse de l’inflation et envisager une possible baisse des taux.
Au final, il semble bien que les grands banquiers américains ne savent plus trop dans quelle direction aller. Et tandis que certains responsables de la Banque centrale européenne envisagent déjà une première baisse des taux directeurs en juin, il semble que le conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale se prépare au contraire à ne rien changer cette année.
Pourtant, suite aux récentes publications économiques américaines, les marchés continuent à croire à une prochaine réduction des taux d’intérêt de la Fed. Par exemple, les données publiées jeudi 9 mai ont révélé une augmentation plus importante que prévu du nombre d’Américains ayant demandé des allocations de chômage, indiquant un refroidissement progressif du marché de l’emploi. Ce signe “encourageant” incite donc les investisseurs à penser que le cycle d’assouplissement monétaire pourrait débuter en septembre prochain.
Mais les chiffres montrent aussi que les Américains commencent à prendre confiance, à plus forte raison avec le chômage qui semble repartir à la hausse, concernant désormais 3.9% de la population active en avril contre 3.8 % le mois précédent.
C’est donc dans ce climat économique relativement incertain que l’or — après une phase de repli technique au cours des deux dernières semaines — est reparti à l’assaut de ses records absolus, atteignant 2375 dollars l’once vendredi 10 mai, son niveau le plus haut depuis le 19 avril, pour un gain hebdomadaire de plus de 3 % ! (voir notre graphique plus haut)
Cette nouvelle progression s’inscrit dans une tendance longue qui montre une trajectoire ascendante très nette du prix de l’or au cours des derniers mois. Au-delà des attentes concernant les taux d’intérêt directeurs, le métal jaune bénéficie aussi des investissements importants effectués sur le marché de gré à gré, de la poursuite des achats des banques centrales et d’une demande asiatique en plein essor.
On constate ainsi que la demande indienne en or d’investissement (lingots et pièces) a progressé de 6,7 % par rapport à l’an dernier, malgré la forte augmentation des prix du métal. Les volumes à la bourse de l’or de Shanghai ont également augmenté pour renouer avec les chiffres records de la mi-avril, prolongeant ainsi le niveau exceptionnellement élevé de la demande d’or physique de la part de la Chine.
Enfin, l’enlisement des négociations sur le cessez-le-feu au Moyen-Orient et l’escalade des tensions en Ukraine ont aussi augmenté l’attrait pour l’or en tant que valeur refuge. Plusieurs banques centrales, comme celle de la Pologne ou de la République Tchèque, ont d’ailleurs annoncé la semaine dernière avoir renforcé leurs réserves en métaux précieux et acheté plusieurs tonnes d’or supplémentaires. Quant à la banque centrale chinoise, même si les derniers chiffres annoncés sont les plus faibles depuis novembre 2022, ses acquisitions mensuelles pour le mois d’avril se montent tout de même à environ deux tonnes d’or, portant le total officiel (et très peu fiable) des réserves chinoises à 2 264 tonnes.
Auteur et consultant depuis plus de vingt ans dans le domaine de la communication stratégique, il a plusieurs fois travaillé pour le compte d'entreprises financières dont il décrypte aujourd'hui les coulisses et les mécanismes économiques de base à l'intention du plus grand nombre.