Principaux indicateurs américains (valeurs arrêtées au 31/05/2024)
- Taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed) : 5.5% inchangé depuis juillet 2023
- 219 000 nouvelles inscriptions au chômage, en hausse ↗︎
- Inflation américaine “Core” : 3.6 % inchangée
- Confiance des consommateurs US (indice Michigan) : 69.1 inchangé
- Valeur du Dow Jones : 38686 en reprise sur la semaine après une forte baisse ↘︎
- Valeur du S&P 500 : 5077 en reprise sur la semaine après une forte baisse ↘︎
Principaux indicateurs européens (valeurs arrêtées au 31/05/2024)
- Taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) : 4.5 % inchangé
- Taux d’inflation moyen pour la zone euro : 2.6 % en hausse ↗︎
- Taux de chômage pour la zone euro : 6.5 % stable
- Confiance des consommateurs et des entreprises zone euro : -14.3 inchangé
- Production industrielle de la zone euro : -1 % inchangé
- EUR/USD : 1.08463 stable =
Évolution du cours de l’or
Durant la semaine du 27 au 31 mai 2024, le cours de l’or a affiché une progression en dents de scie assez marquée pour finalement terminer sous la barre des 2 330 dollars l’once vendredi 31/05.
Évidemment, ces mouvements erratiques ne font que refléter les forces contradictoires qui secouent le monde actuellement et qui, accessoirement, s’exercent aussi sur le métal précieux.
D’un côté, les tensions géopolitiques persistantes en Ukraine et à Gaza continuent d’alimenter la demande d’or en tant que valeur refuge, ce qui fait mécaniquement monter son prix.
De l’autre, les bons chiffres (tout est relatif !) de l’inflation en Zone euro et aux États-Unis laissent de plus espérer un assouplissement monétaire de la part des banques centrales. Côté européen, on a d’ailleurs quasiment acté une première baisse prévue par la BCE pour ce mois de juin. Reste à en connaître l’ampleur, mais on peut facilement imaginer que la BCE va lâcher 0.25 points pour voir ; une manière d’amorcer la pompe sans pour autant ouvrir le robinet à fond.
Côté américain, c’est déjà plus délicat. Certes, les chiffres de l’inflation PCE aux États-Unis semblent enfin s’aligner sur les estimations des observateurs, offrant à la Fed une certaine opportunité de réduire ses taux directeurs d’ici la fin de l’année. On (re)parle même déjà de plusieurs baisses possibles, en septembre, novembre et décembre. Mais bon, rien n’est fait, car les Etats-Unis continuent à afficher une inflation plus élevée que l’Europe, même si leur économie semble solide. Et la perspective de voir Donald Trump, récemment condamné, retrouver son fauteuil à la Maison Blanche n’est pas non plus de nature à rassurer les marchés.
En effet, l’ex-président candidat n’a jamais caché son mépris, voire son animosité, à l’égard des géants de la tech et a maintes fois promis de s’en prendre aux intérêts des GAFAM. Sauf qu’en ce moment, ce sont justement les stars du Nasdaq qui tirent les marchés actions vers le haut, avec par exemple, sur la seule journée de vendredi 31 mai, un S&P 500 en hausse de 0,8 % et un Dow Jones gagnant 574 points, en grande partie sous l’impulsion bénéfique de Salesforce qui affiche un nouveau gain de 7.5%.
D’une manière générale, les entreprises que l’on surnomme les “Sept Fantastiques”, et qui représentent entre un quart et un tiers de la capitalisation du S&P 500 (ce qui est juste énorme !), ont connu des progressions phénoménales en 2023, contribuant très largement aux records actuels de la bourse américaine.
Pour rappel, Nvidia a vu son cours progresser de 238,9 % l’an dernier, Meta + 194,1 %, Tesla + 101,7 %, Amazon + 80,9 %, Alphabet + 58,8 %, Microsoft + 56,8 % et Apple + 48,2 %.
Une arrivée de Trump au pouvoir pourrait donc être une mauvaise nouvelle pour ces entreprises, et donc pour la bourse en général.
Autre source de préoccupation pour les Américains, si la Fed devait effectivement baisser ses taux d’intérêts, alors le dollar perdrait mécaniquement de sa superbe. Ou en tout cas, celle qu’il lui reste, offrant de fait un nouveau coup d’accélérateur à l’or dont il est l’éternel challenger.
D’autant que le désamour pour la devise américaine, en sa qualité d’actif de réserve, ne cesse de s’amplifier. En témoigne encore récemment la décision de l’Inde de rapatrier tout l’or qu’elle possédait dans les coffres de la Banque d’Angleterre, conformément à son objectif de “dédollarisation” de son économie. Un premier transfert de 100 tonnes a été annoncé la semaine dernière.
De 80% à l’orée des années 2000, le dollar est ainsi passé à 58,8% du total des réserves des banques centrales du monde entier. L’or, quant à lui, a vu sa cote exploser du côté de ces mêmes banques centrales, lesquelles sont résolument acheteuses de métal depuis presque 15 ans maintenant, contribuant ainsi massivement à soutenir son cours à des niveaux records.
En définitive, la séquence un peu chaotique de l’or la semaine dernière traduit une certaine fébrilité des investisseurs entre tous ces scénarios contradictoires. Toutefois, la tendance générale reste majoritairement positive et l’or se maintient à des niveaux totalement inédits en raison de la situation géopolitique explosive et de la perte de vitesse du dollar qui semble inéluctable.
Auteur et consultant depuis plus de vingt ans dans le domaine de la communication stratégique, il a plusieurs fois travaillé pour le compte d'entreprises financières dont il décrypte aujourd'hui les coulisses et les mécanismes économiques de base à l'intention du plus grand nombre.