Les acteurs mondiaux de la conservation de l’or physique dans le monde sont sous tension. Depuis le retour de Donald Trump et ses annonces sur l’augmentation des droits de douane, les demandes en or sonnant et trébuchant se multiplient aux États-Unis. L’or physique disponible manque. Explications.
Quand New-York veut de l’or physique, c’est Londres qui s’asphyxie
C’est une des grandes particularités du marché de l’or. Le LBMA, l’association des grands acteurs du marché de l’or, est basée à Londres. Elle a pour particularité de proposer deux fois par jour le cours de l’or de référence : le « fixing ». Mais elle est aussi un intermédiaire qui attribue les kilos et les tonnes d’or aux différents clients de ce marché. L’or est conservé dans les coffres de la Banque d’Angleterre.
Un or qui habituellement ne bouge pas des coffres londoniens
Techniquement, il ne faut pas imaginer des transports d’or permanents vers les banques des différents acheteurs. Non, il s’agit plutôt d’attribuer des certificats de propriété selon les achats et les ventes. Les lingots ou les barres de 12 kg ne bougent pas ! Seul le propriétaire change. Mais depuis quelques semaines, ce n’est plus le cas.
Pourquoi Londres a du mal à fournir de l’or ?
Peu d’or liquide à Londres
La première raison est structurelle. La Banque d’Angleterre conserve beaucoup d’or. On estime le trésor à un milliard d’onces. Mais cet or, pour les deux tiers, n’est pas disponible. Il a déjà des propriétaires : des banques centrales notamment. Alors il ne reste « que » 300 millions d’onces d’or disponibles.
La peur de droits de douanes sur l’or
La seconde raison est conjoncturelle. La demande en livraison d’or physique explose aux États-Unis. Elle vient du COMEX de New-York, qui gère notamment les stocks des ETF gold mais aussi les besoins des négociants. Et tout ce petit monde craint une augmentation des droits de douanes sur l’or par le nouveau président américain. Le Financial Times parle carrément de « ruée vers l’or » aux États-Unis.
Le délai de livraison d’or par Londres augmente de 4 à 8 semaines
C’est cette information de la Banque d’Angleterre qui a déclenché la tension sur le marché de l’or physique. Normalement, le LBMA s’engage à livrer le COMEX dans les 4 semaines. Mais du côté de Londres aujourd’hui, on n’arrive pas à faire face à la demande américaine, tout comme celles d’autres pays, dont la Chine. Pour obtenir son or physique à New-York, il faudra donc maintenant attendre deux mois !
Depuis l’élection de Trump, plusieurs centaines de tonnes d’or ont rejoint New-York
La raison de cette tension se retrouve dans le chiffre des stocks du COMEX. Une augmentation de 75 % de leurs réserves en quelques mois. 383 tonnes d’or sont aujourd’hui passées des sous-sols de Londres à ceux de Manhattan. Il n’en fallait pas beaucoup plus pour que la Banque d’Angleterre mette en place des listes d’attente pour les livraisons.
Une situation similaire à celle du COVID
Pour les professionnels du secteur cités par le Financial Times, c’est une situation qui ressemble à celle rencontrée pendant le COVID. À l’époque, ce n’étaient pas les droits de douanes qui étaient en cause, mais la volonté des investisseurs de récupérer physiquement l’or de leurs contrats (or-papier).
Et à la fin, c’est le cours de l’or qui augmente
Cette tension sur la demande en or physique accompagne sans doute aussi l’augmentation du cours de l’or. Une poussée enregistrée dans toutes les monnaies : euro, dollar, livre sterling et franc suisse.
Poids | Cours EUR | Cours USD |
---|---|---|
1g Or | 89,28 € | 92,62 $US |
Once d'Or (1oz) | 2 777,03 € | 2 880,92 $US |
1kg Or | 89 283,59 € | 92 623,69 $US |
Variation 24H | -1,43 % | -0,93 % |
Poids | Euro (EUR) | Dollar (USD) | Livre sterling (GBP) | Franc suisse (CHF) |
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1 gramme | 89,28 € | 92,62 $US | 74,42 £GB | 84,19 CHF |
1 once (31,1 grammes) | 2 777,03 € | 2 880,92 $US | 2 314,79 £GB | 2 618,46 CHF |
1 kilogramme | 89 283,59 € | 92 623,69 $US | 74 422,34 £GB | 84 185,50 CHF |
Variation 24H | -1,43 % | -0,93 % | -1,35 % | -1,09 % |
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