L’évolution de la demande mondiale en or en 2024, c’est un record dans une année de tous les records. Les chiffres consolidés pour l’ensemble de l’année 2024 viennent d’être publiés par le World Gold Council. Dans le détail : l’investissement progresse fortement, la joaillerie est en baisse.
Une demande d’or record avec 4 976,5 tonnes en 2024
Jamais la demande n’avait été aussi forte !
Une demande record en volume
L’année 2023 était déjà exceptionnelle avec 4 945,9 tonnes d’or achetée par l’ensemble des acteurs : investisseurs, banques centrales, joaillerie, industrie. En 2024, la demande en or a été encore plus importante même si l’augmentation est de seulement 1 % par rapport à l’année précédente. Cela permet à l’industrie aurifère d’enregistrer un nouveau record absolu : 4 976,5 tonnes.
Un prix moyen de l’once d’or en nette augmentation
En 2024, la tendance haussière a été soutenue. Le prix de l’once d’or au fixing (LBMA) a enregistré pas moins de 40 records, selon le World Gold Council. Et les premières semaines de 2025 montrent que la chasse aux records n’est toujours pas fermée !
En 2024, le prix moyen sur l’année de l’once d’or est de 2 386,2 dollars. Cela représente une augmentation de 23 % par rapport à 2023 (1 940,5 $).
Une valeur record : 382 milliards de dollars
Quand on croise les volumes d’or record achetés à un prix moyen de l’once au plus haut, la valeur annuelle du stock d’or acheté en 2024 explose : 382 milliards de dollars !
Une progression de la demande en or disparate en 2024
Quand on regarde plus en détail les données sur les achats d’or, on découvre de réelles différences selon les secteurs.
L’investissement dans l’or en forte progression
Les investissements en or ont progressé de 25 % pour atteindre 1 179,5 tonnes en 2024. Les investisseurs ont plutôt choisi d’acheter des lingots ou des barres : le volume de ces derniers augmente de 10 %, alors que la demande en pièces d’or officielles a enregistré une baisse de plus de 30 %.
Les banques centrales stockent toujours autant
Les banques centrales avaient amassé plus de 1 050 tonnes d’or en 2023. On trouvait alors que le rythme des acquisitions était « effréné ». Eh bien, en 2024, on réduit la voilure de seulement 1 %. Le total des achats des banques centrales en 2024 est de 1 044 tonnes.
L’IA booste-t-elle les achats d’or pour l’industrie ?
Les secteurs technologiques et électroniques ont augmenté leur consommation d’or : ces deux activités ont acheté 596,7 tonnes d’or en 2024 soit une augmentation d’environ 8 % par rapport à l’année précédente. Certains experts estiment que l’IA et ses besoins en stockage et analyse de données ont provoqué une croissance de la production de matériel informatique… dont certains utilisent de l’or.
La joaillerie en berne
Avec un prix de l’once d’or au plus haut, c’est la joaillerie qui s’essouffle. Quand le coût de la matière première principale d’un bijou augmente, le prix final aussi. Les consommateurs hésitent à acheter. La demande a baissé de 11 % avec un total de 1 877,1 tonnes d’or.
Offre en 2024 : l’or recyclé augmente de 11 %
Face à une telle demande, il est intéressant d’observer l’évolution de l’offre. Le volume d’or extrait par l’industrie minière est quasiment stable d’une année sur l’autre. En 2024, l’or produit par les mines représente 3 661 tonnes. Mais la vraie nouveauté, c’est l’accélération de l’offre issue du recyclage. La production d’or recyclé représente 1 370 tonnes, soit une progression de 11 %. Une tendance qui s’accélère en fin d’année 2024 avec une augmentation de 15 % pour l’or recyclé au 4ᵉ trimestre par rapport à la même période en 2023.
Avec une tension sur la production de lingots en février 2025, il semblerait que la chaîne d’approvisionnement en matière première souffre. Sous la pression de la demande du COMEX, la Banque d’Angleterre a annoncé le doublement de ses délais de livraison. En Corée du Sud, les banques commerciales ont été priées de ne plus vendre de lingots. Le principal acteur, Korean Mint, n’arrive plus à sécuriser ses commandes en or pour fabriquer ses barres.
